L'Océan Glacial Arctique : un espace maritime convoité
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Être en mesure d’identifier les différents acteurs et enjeux dans l’océan Glacial Arctique.
- Être en mesure d’expliquer les conflits et tensions suscités par l’océan Glacial Arctique.
- L'océan Arctique est le plus petit océan de la planète. La richesse de son milieu en ressources énergétiques, en minerais ou en ressources halieutiques attise la convoitise des États riverains (Canada, États-Unis, Norvège, Russie et Danemark).
- Son espace est également sillonné par des routes maritimes stratégiques, notamment pour la Sibérie. Les États qui le bordent ne sont pas toujours d'accord sur leurs ZEE respectives. Ils s’efforcent d’étendre leur souveraineté sur ces espaces.
- La fonte des glaces, entraînée par le réchauffement climatique, est en train de changer la donne dans la région : les ressources deviennent plus aisément accessibles, les bateaux peuvent y circuler sur une période plus longue, ce qui renforce les tensions entre États riverains et fragilise le milieu.
- Ressources halieutiques.
- Hydrocarbures.
- Offshore.
- Routes maritimes.
- Souveraineté.
- Territoriale et maritime.
- ZEE.
- Enjeux.
- Conflits.
- Conseil de l’Arctique.
La raréfaction des énergies fossiles à l’échelle mondiale, combinée au dérèglement climatique, qui facilite désormais la navigation et l’accès aux ressources, font de l’Arctique un espace très convoité. Par conséquent, les États riverains cherchent à s’approprier le formidable potentiel que représente la richesse de ce sous-sol, ce qui provoque des tensions économiques, commerciales et politiques entre ces pays.
L'Arctique est un océan fermé, limité par les côtes septentrionales de l'Asie, de l'Amérique et de l'Europe, et autour duquel cinq États se font face : la Russie, le Canada, les États-Unis, le Danemark et la Norvège. Bien que la Chine ne puisse pas revendiquer d’espace maritime en Arctique, elle rejoint le conseil de l’Arctique en 2013 en tant que pays observateur et s’autoproclame « puissance presque arctique ».
Cet océan s'ouvre sur le détroit de Béring et sur l'Atlantique grâce à la baie de Baffin. Mais la géographie de cet océan (le plus petit du monde) est aujourd'hui mouvante, sans cesse redessinée par le changement climatique, ce qui modifie grandement les enjeux qui le caractérisaient jusque-là.
Tout d’abord, la disparition progressive de la glace en mer en été ouvre de nouvelles voies de circulation maritime. Cette ouverture, conjuguée avec l’amélioration des moyens de communication et de transports, rendent l’espace plus accessible.
Par ailleurs, la pénurie mondiale de ressources naturelles, aggravée par l’augmentation de la demande des pays émergents, nécessite de trouver et d’exploiter de nouveaux gisements. Les progrès technologiques accomplis dans le domaine de l’extraction des ressources permettent aujourd’hui d’accéder aux ressources présentes en Arctique.
À ces questions énergétiques s'ajoutent aujourd'hui des défis environnementaux dont doivent bien tenir compte les puissances riveraines qui tentent d'imposer leur souveraineté.
L’océan Glacial Arctique regorge de ressources halieutiques.
Les zones de pêche se situent, pour l'essentiel, dans la mer de Barents et les parties est et sud de la mer de Norvège. Là, de nombreux chalutiers pêchent la crevette du Groenland, le turbot, l'aiglefin, la morue, le hareng et le merlan bleu.
De plus, la beauté des paysages arctiques a favorisé l’essor du tourisme, la région attire des touristes sportifs ou en quête d’isolement. Ce tourisme de niche (petite part du secteur du tourisme) s’adresse à une clientèle relativement aisée puisque le coût des croisières est élevé.
Pour une croisière de dix jours, le coût s’élève, au minimum, à plus de 1 200 euros.
« L'Arctique, c'est un deuxième Moyen-Orient ! » s'est exclamé Michel Rocard, ambassadeur de France aux Pôles Arctiques et Antarctiques.
L'océan Arctique recèlerait surtout d'importantes ressources minérales et énergétiques, soit 22 % des ressources non découvertes et techniquement exploitables dans le monde (hydrocarbures, gisements de nickel, fer, cuivre, étain, or, etc.). Mais, plus attrayant encore, sous la calotte glaciaire de l'Arctique, dormiraient 30 % des réserves mondiales non exploitées de gaz naturel et 13 % de pétrole. Ce qui signifierait entre un et trois ans de consommation mondiale de pétrole et quinze à trente ans de consommation de gaz naturel. La fonte de la banquise rend les réserves plus aisément accessibles.
Par ailleurs, l’exploitation des ressources en Arctique est ancienne : les Basques venaient chasser la baleine en mer de Barents et les Nord-Américains ont exploité le pétrole dans le Yukon et en Alaska dès les années 1920. Cette exploitation se poursuit aujourd’hui et beaucoup de pays sont concernés : les Norvégiens exploitent le gaz dans le gisement offshore de SnøHvit. Le parc national de l’Arctique russe représente déjà 10 % du PIB national, 20 % de ces exportations, 80 % du gaz et 60 % du pétrole du pays. La Chine a investi dans le capital des firmes d’exploitation gazière russes afin de s’approprier une partie de ces ressources. Les Canadiens, dont 40 % de la surface du pays est en zone arctique, disposent et exploitent de nombreuses richesses.
Par conséquent, ces nouvelles potentialités attisent la convoitise de tous. Ainsi, au nord du continent américain, un tiers du potentiel en hydrocarbures est encore inexploité, c’est pourquoi, en 2018, le président Donald Trump annonce qu’il souhaite autoriser le forage en Arctique dans les eaux américaines.
Le 20 décembre 2016, l’ancien président des États-Unis, Barack Obama, avait interdit les forages d’hydrocarbures dans l’océan Arctique.
La course pour l’accès à ces ressources est donc lancée et chacun cherche à revendiquer de plus grands espaces maritimes malgré la réglementation de la convention de Montego Bay des coûts d’exploitation très élevés.
L'océan Glacial Arctique est bordé de ports et de routes maritimes permettant le passage des navires commerciaux d'un océan à l'autre.
Par exemple, les routes maritimes et les chenaux qui parcourent l'archipel du Grand Nord canadien constituent la voie de passage la plus courte entre Pacifique et Atlantique. Mais la principale route navigable reste le passage du Nord-Ouest, qui emprunte une voie entre les archipels canadiens et le continent américain.
Côté russe, le passage du Nord-Est permet de relier Vladivostock à Mourmansk par le détroit de Béring, unique passage existant entre l’Arctique et le Pacifique. Ce passage joue un rôle fondamental pour l'économie sibérienne très enclavée, puisqu'elle la relie à la fois à l'Asie et à l'Europe auxquelles la Sibérie vend des minerais et du gaz. Cet itinéraire permettrait de gagner un tiers de la distance, c'est-à-dire de faire passer le temps de transport à vingt jours au lieu de trente. Ce gain de temps est considérable pour le transfert de flux à l’échelle internationale et favoriserait une intégration (dangereuse sur le plan environnemental) de cet espace dans la mondialisation.
Du fait d'un climat contraignant, l'ensemble de ces routes ne sont pas praticables en toutes saisons. La majeure partie de l'année, cet océan est pris dans les glaces et il faut de puissants brise-glaces pour y ouvrir la route aux bateaux. Pour l'instant, les navires préfèrent passer par le canal de Suez.
Huit nations disposent d’une souveraineté en Arctique : le Canada, la Norvège, la Suède, la Finlande, la Russie, les États-Unis avec l’Alaska, le Danemark avec le Groenland et l’Islande. On estime que quatre millions de personnes habitent au nord du cercle polaire. Entre ces pays, les tensions s’exacerbent pour des objectifs bien précis : il s’agit tout d’abord de s’approprier des territoires pour en contrôler les zones de pêche, exploiter des ressources énergétiques ou encore assurer le contrôle sur des routes commerciales.
Depuis 1982 et la convention de Montego Bay en Jamaïque, les espaces marins ont été délimités selon une réglementation stricte.
La ZEE marque la limite du domaine maritime d’un État côtier. Au-delà des 370 km, on entre dans la haute mer où prévaut la liberté de navigation. Les États côtiers peuvent revendiquer des droits sur les ressources du sol et du sous-sol de la haute mer s’ils parviennent à démontrer qu’il existe un prolongement de leur masse terrestre sous la mer en delà des 370 km de la ZEE (zone économique exclusive). Il est donc dans l’intérêt de chaque État de démontrer que sa souveraineté peut s’étendre au-delà de la ZEE. Cependant, la convention fixe une limite : l’extension ne peut dépasser 680 km.
Depuis 2009, à la faveur de la compétition pour l’accès aux ressources minières et énergétiques, les demandes d’extension des limites du plateau continental ne cessent d’augmenter devant la commission chargée de la question aux Nations unies. Cette commission cherche à concilier les États et vérifie rigoureusement le bien-fondé des demandes. Aussi, certains pays lancent des programmes et des expéditions scientifiques afin de convaincre que les espaces convoités se rattachent à leur plateau continental ce qui leur permettrait de revendiquer davantage de territoires.
L'intérêt particulier porté à l’océan Arctique est récent : les effets du changement climatique et la découverte des ressources potentielles qu'il pourrait receler l'ont transformé en espace très convoité.
- Le Canada et la Russie, estiment que, puisque leurs deux territoires vont du continent jusqu'au Pôle sans interruption terrestre, ils possèdent de fait la plus grande partie de l'océan Arctique.
- Les États-Unis ne reconnaissent pas ces postulats qui ne lui concèderaient qu'un petit territoire au nord de l'Alaska. Ils soutiennent que le passage du Nord-Ouest doit demeurer une voie internationale afin que rien ne puisse entraver la circulation des bateaux, et donc du commerce. En 2019, le président américain Donald Trump, qui souhaite détenir plus d’espaces maritimes en Arctique, propose au Danemark de lui racheter le Groenland. Cette proposition s’est soldée par un incident diplomatique entre le Danemark et les États-Unis.
- La Russie et la Norvège sont en désaccord à propos de leur frontière maritime : les deux États revendiquent un archipel de la mer de Barents, le Svalbard. Derrière les conflits juridiques se dessinent des enjeux importants : il s'agit, pour les cinq États mentionnés, de contrôler les voies de passage des navires commerciaux d'un océan à un autre et de s'approprier une partie de la manne pétrolière qui semble se profiler à l'horizon.
L’intérêt de la Chine pour l’Arctique débute dans les années 1980. Cet intérêt récent et la stratégie développée par la puissance chinoise en Arctique sont mal perçus par les États occidentaux.
En 1989 a lieu la première expédition scientifique chinoise. Depuis, des centaines d’articles ont été publiés par des scientifiques, et 30 % traitent des effets du dérèglement climatique en Arctique. Selon la rédactrice du Polar Journal, Anne-Marie Brady, la Chine est l’État qui investit le plus de fonds dans les programmes de recherche en Antarctique.
De plus, les intérêts économiques et diplomatiques chinois dans la région se sont multipliés. Si la Chine ne mène pas de politique offensive, elle a développé de nombreux partenariats économiques et politiques avec des pays de l’Arctique.
Ainsi, elle intègre le Conseil de l’Arctique en 2013 en tant que pays observateur et devient donc un acteur diplomatique de la région.
L’extraction minière, l’exploitation d’hydrocarbures et les nouvelles routes commerciales suscitent également l’attention de la deuxième puissance économique mondiale. Celle-ci investit donc massivement dans des entreprises appartenant aux huit États du Conseil de l’Arctique afin d’exploiter les ressources de la région.
En 2010, une entreprise minière chinoise, la Jilien Jien Nickel, a racheté la Canadian Royalties Incorporation. Elle a ensuite investi 800 millions de dollars afin d’exploiter un gisement de nickel situé à proximité d’une communauté inuite.
Cet océan entouré de continents ne fait l'objet d'aucun cadre juridique clair, d'aucun traité spécifique. Il n'y a pas de convention internationale sur un partage de l'Arctique, ce qui rend la gestion des tensions complexe dans une région aux enjeux multiples.
La Russie a été la première à manifester très clairement ses ambitions. Depuis 2008, le pays a annoncé vouloir faire de sa région polaire une base stratégique pour assurer ses besoins en hydrocarbures, en ressources biologiques, en minerais et en eau. Ses scientifiques sont sollicités pour déterminer les limites du territoire que le pays pourra revendiquer. Canadiens et Américains dépêchent aussi sur place leurs scientifiques. Au printemps 2009, les Canadiens ont ainsi pu publier le premier atlas géologique de l’Arctique, qui répertorie l’emplacement des gisements d’hydrocarbures et de minerais précieux.
Actuellement, on assiste à ce que l’on pourrait qualifier d’un mouvement de « guerre froide arctique » : face au recul de la banquise, la Russie et la Chine coopèrent afin d’accroître leur influence et leur monopole sur les ressources en Arctique au détriment des États-Unis.
En septembre 2017, la Russie déploie son troisième brise-glace nucléaire qui est le plus grand du monde. En juin 2018, la Chine entreprend également de se doter, pour la première fois, d’un brise-glace nucléaire.
La fonte des glaces facilitant la navigation, de nombreux bateaux de pêche commencent à s’aventurer dans les eaux arctiques. Ce phénomène ne cesse de s’accentuer depuis ces dernières années. C’est pourquoi un pays comme le Canada cherche à affirmer sa souveraineté sur les eaux de l’archipel et à se doter de moyens d’y exercer un meilleur contrôle. Il pourra surveiller les activités de pêche suspectes et intervenir en cas de problème. Cet enjeu est d’autant plus crucial que l’océan Arctique est riche en ressources halieutiques.
L’objet des tensions est surtout le passage du Nord-Ouest. Le Canada considère que ce passage se trouve sous son entière souveraineté tandis que les États-Unis et l’Union Européenne estiment qu’il doit être classé comme un couloir de navigation international. Tout navire, quelque soit son pavillon doit pouvoir y circuler. Le Canada s’obstine à contester ce point de vue et, en 2009, a même symboliquement rebaptisé cette route le « passage canadien du Nord-Ouest ».
L'importance stratégique militaire de l'océan Arctique est apparue au cours de la Seconde Guerre mondiale. Entre 1941 et 1945, la route maritime du Nord, qui contournait le Cap Nord, fut utilisée par les Anglo-Saxons pour amener du matériel de guerre à l'URSS. Depuis, elle n'a jamais été oubliée par les cinq États qui la bordent, sachant que parmi eux se trouvent la Russie (qui occupe près de la moitié de la surface terrestre arctique) et les États-Unis. L'Arctique se révèle être la seule région de la planète où ces deux pays ne sont séparés que d'une centaine de kilomètres, par le détroit de Béring.
Enfin, dans les eaux qui courent sous la banquise, se dissimulent une part importante de la flotte des sous-marins à propulsion nucléaire, pratiquement indétectables. Les missiles qu'ils transportent pourraient, de l'Arctique, atteindre l'Europe, le Japon, la Chine, les États-Unis, ainsi que tous les pays de l'ex-URSS.
L'Arctique est le domaine des baleines bleues, des ours polaires, des phoques et de nombreux oiseaux migrateurs. Il est également l'un des écosystèmes les plus exposés de la planète. En janvier 2012, l'ONG Greenpeace a alerté le gouvernement britannique afin qu'il fasse pression sur les compagnies pétrolières qui commencent à exploiter, en offshore, les gisements de pétrole et de gaz naturel. Selon elle, il y aurait un besoin urgent de contrôle car l'industrie pétrolière serait plus soucieuse de rentabilité que de questions environnementales. Des marées noires dans l'océan Arctique pourraient avoir des répercussions catastrophiques sur la biodiversité locale, déjà menacée par le dérèglement climatique.
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