L'internationalisation de la chaîne de valeur
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Définir la DIT et la DIPP.
- Expliquer l’internationalisation de la chaîne de valeur.
- La Division Internationale du Travail (DIT) correspond à la spécialisation de la production au niveau national dans la production où chaque pays dispose d’un avantage comparatif.
- La Décomposition Internationale du Processus Productif DIPP désigne le commerce international intra-firme, c’est à dire une DIT verticale où la chaîne de production est répartie ou décomposée à travers différents pays.
- Une Firme MultiNationale (FMN) est une entreprise qui possède au moins une unité à l’étranger.
- La mondialisation correspond au processus d’élargissement de l’espace économique à travers la libération des échanges.
Cela se traduit par une organisation de la production au niveau planétaire qui a débuté dès la fin du XVIIIe siècle avec la décolonisation. Les pays du vieux continent ont pu se spécialiser dans la production de produits manufacturés comme l’Angleterre, la France ou l’Allemagne et d’autres, qui vont par défaut se spécialiser dans la production de matières agricoles ou naturelles.
La DIT est un processus qui fait partie de la mondialisation. Ce processus connaît trois étapes.
D'abord, la spécialisation de 1860 à 1913 : des firmes profitent de la colonisation pour spécialiser les pays dominés dans des produits primaires, des minéraux, ou des énergies, etc.
Ensuite, la multinationalisation de 1950 à 1980 : les grandes firmes des pays développés s’implantent partout dans le monde à travers des IDE. Ces firmes privilégient la concentration horizontale pour contourner les barrières douanières et vendre sur les marchés locaux à un prix concurrentiel qui va favoriser la conquête de parts de marché en profitant de son avance technologique et de sa notoriété pour imposer ses produits.
Pour finir, l’intégration ou la globalisation à partir des années 1980 : plus de trois-quart du stock d’IDE se situe dans la Triade (USA, Europe, Japon), ce qui accélère l'homogénéisation et l'intégration des économies des pays développés et plus de la moitié concerne les services (hôtellerie, distribution, parc de loisirs, médias...). Dans le même temps, les FMN s’implantent dans les pays asiatiques pour produire au niveau mondial. Il s’agit de profiter des avantages comparatifs du pays hôte pour globaliser l'organisation de la production :
- bas salaires, absence de protection sociale, limitation des droits syndicaux dans les PED (Chine, Vietnam, Bangladesh, Tunisie…) ;
- forte productivité, matière grise, infrastructures performantes et subventions dans les pays très développés ;
- pour cela, elle va implanter des filiales ateliers, qui ne réalisent qu’un composant du produit final ou qui ne sont que des usines d’assemblage, ou faire appel à des sous-traitants locaux ou encore passer des alliances en fonction de leurs avantages comparatifs.
Cette DIT permet d’élever le PIB et donc le niveau de vie des habitants à condition de pratiquer le libre échange, afin de réaliser une allocation optimale des ressources entre les différents pays. Cette organisation de la production au niveau planétaire se poursuivra jusque dans les années 1960 avec l’industrialisation rapide de certains pays en voie de développement, les Nouveaux Pays Industrialisés (NPI).
De ce fait, le DIT sera remplacer par la Décomposition Internationale du Processus Productif (DIPP).
Les FMN sont à l’origine de la Décomposition Internationale des Processus Productifs (DIPP) selon les termes de Bernard Lassudrie-Duchêne : elles vont à la fois externaliser et délocaliser leur production en la décomposant en segments (recherche, design, composants, assemblage, logistique, vente, service après-vente) qu’elles localisent dans différents pays en fonction des avantages qu’elles peuvent en retirer. Chaque filiale ou sous-traitant va être spécialisé dans un seul stade du processus de production.
Ainsi, le Bangladesh va être spécialisé dans la partie du textile qui réclame une forte intensité de main d'œuvre peu qualifiée (filature, tissage, confection) tandis que l'Europe va conserver les activités textiles à forte intensité de matière grise ou à forte intensité de capital (impression, collection, marketing).
Ce sont donc les FMN qui participent à la construction de la division internationale du travail (DIPP) en choisissant d'implanter leurs activités dans tel ou tel pays. Ensuite, pour accroitre leur avantage comparatif, leur capacité à dépasser leurs concurrents, les FMN vont chercher à optimiser la chaine de valeur.
Dans l’ensemble des activités entrant dans la chaine qui permet de vendre un produit à un consommateur, Michaël Porter distingue quatre étapes :
- la définition du produit : l’innovation et la recherche sont les éléments clefs de cette première étape qui contient une grande part de la valeur ajoutée au produit fini ;
- la fabrication du bien : la partie standardisée de cette étape est le plus souvent délocalisée et comporte peu de valeur ajoutée. La partie plus élaborée est la seule qui reste parfois dans les pays développés; ;
- la logistique : les gigantesques entrepôts logistiques qui s’étendent aux marges des grandes régions urbaines comportent à la fois une activité logistique et des ateliers permettant une finition et une adaptation des produits en temps réel ;
- la distribution : Ces produits sont enfin mis sur le marché en répondant à des stratégies définies dans les sièges des entreprises (image de marque, structure économique et financière de l’entreprise, protection juridique…). Un grand ensemble d’activités sont concernées par cette dernière étape. Elle véhicule une valeur ajoutée aussi forte que la première étape dans la mesure, où, c’est elle qui permet que le bien ou le service soit produit et vendu.
La production de la multinationale va donc être conçue et contrôlée au niveau mondial en passant par trois canaux. D'une part, la production captive, c’est-à-dire une production réalisée en interne par une filiale de la FMN, ou une entreprise affiliée ou une succursale étrangère. Cette méthode permet au groupe de contrôler la totalité de son processus de production (savoir faire, secrets de fabrication, qualité du produit...) tout en bénéficiant des avantages comparatifs procurés par chaque pays.
D'autre part, l’externalisation consiste à confier tout ou partie de la production à des firmes étrangères qui ne sont pas contrôlées par la FMN (« outsourcing »). Ces modes de production concernent principalement :
- la sous-traitance internationale : la FMN est le « donneur d'ordre ». Elle confie la réalisation de composants ou de produit à l'entreprise sous-traitante qui doit respecter un certain nombre de spécifications en termes de qualités ou d'environnement ou d'emploi de la main-d'œuvre ;
- la production internationale sous licence : la FTN passe un contrat avec une firme étrangère qui donne droit à celle-ci de copier le produit ou d'utiliser la marque de la FMN. La production sous licence est souvent associée à des accords de coproduction ou de partage de production, ainsi qu’à des accords de transfert de technologie ;
- la franchise internationale : la FMN « franchiseuse » donne à un « franchisé » le droit d’exploiter une activité en conformité avec un « concept ». Ce concept (généralement une enseigne ou une marque) est défini par un savoir-faire. Ceci permet à la FMN de conquérir des marchés sans avancer les capitaux d'installation et au franchisé de bénéficier de la réputation de la FMN pour développer ses activités.
Pour finir, le partenariat consiste à passer des accords avec des concurrents étrangers pour pénétrer un marché.
En conclusion, la mondialisation est un processus long et complexe qui aboutit à la création d’un vaste tissu économique relié par des unités de production spécialisées dans une partie où chaque pays est le plus compétitif. Ainsi, la mondialisation présente certains avantages mais aussi des inconvénients que nous verrons dans un premier chapitre.
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