L'inflation et la politique de stabilité du niveau général des prix
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Définir l'inflation.
- Apprendre à mesurer l'inflation.
- Connaître les principales explications et conséquences de ce dysfonctionnement.
- Savoir lutter contre ce phénomène.
- L'inflation se définit comme la hausse durable du niveau général des prix.
- Plusieurs causes peuvent être avancées pour expliquer l'inflation : une augmentation des coûts, un excès de demande ; à chaque cause, correspond une mesure de politique économique.
- Les pouvoirs publics disposent ainsi des moyens d'actions telles que la politique monétaire, la politique budgétaire et la politique des revenus pour agir sur ce dysfonctionnement.
- Après avoir connu une période de forte inflation, la France s’est engagée depuis 1982 dans une phase de désinflation et connaît un taux d’inflation inférieur à 2 % aujourd’hui.
- La lutte contre l’inflation n’est donc plus une priorité économique. Le chômage a pris sa place.
- Toutefois, la désinflation n'a pas que des effets bénéfiques : rembourser les dettes coûte désormais plus cher, les augmentations salariales sont plus difficiles à obtenir, la concurrence est plus vive, etc.
- En outre, la faiblesse du taux d’inflation peut donner lieu à un ralentissement économique tel qu’il engendrerait à terme une baisse généralisée des prix appelée déflation.
- Si l’inflation est d’origine monétaire, on applique une politique monétaire.
- Si l’inflation est due à un excès de la demande, on applique une politique budgétaire.
- Si l’inflation est due aux coûts de la production, on applique une politique des revenus.
Distinguons les différentes notions liées au niveau des prix.
On mesure l’inflation en calculant l’Indice des Prix à la Consommation (l’IPC). Ce calcul s’effectue tous les mois. C’est l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Études Économiques) qui est chargé de l’établir.
- Comment calcule-t-on un indice des prix ?
Chaque mois, l’INSEE mesure l’évolution des prix des produits jugés représentatifs de la consommation des ménages français. Pour cela, il établit un indice des prix ; cet indice est composé de 305 postes de dépenses (alimentation, chauffage, logement, habillement…), soit un suivi de plus de 200 000 prix. Chacun des postes de dépenses sélectionnés est pondéré (c’est-à-dire qu’à chaque poste est affecté un coefficient d’importance). Cet échantillon est fixé pour l’année et actualisé tous les ans.
- Comment calcule-t-on un taux d’inflation ?
Le taux d’inflation correspond au taux de
variation de l’indice des prix à la
consommation entre deux années ; on le
calcule de la manière suivante :
Avant 1974, une inflation « de croissance »
La période de l’après-guerre est
une période marquée par un fort taux
de croissance (dû aux investissements pour la
reconstruction, au développement du
crédit, à une forte demande) qui
s’accompagne d’inflation puisque la
demande est souvent supérieure à
l’offre. C’est la période des
« trente glorieuses ».
L’inflation est alors bénéfique
puisqu’elle permet de préserver les
bénéfices des entreprises et favorise les
investissements. En outre, elle
n’entraîne pas de baisse du pouvoir
d’achat puisque les salaires augmentent
proportionnellement. Parallèlement, le
problème du chômage ne se pose pas
encore.
De 1974 au début des années 1980 :
une période d’inflation
élevée
L’inflation est l'une des manifestations majeures
de la crise économique née en 1974.
Durant cette période, les économies
développées connaissent une situation de
stagflation :
- les entreprises doivent augmenter leur prix parce que les coûts de production augmentent (renchérissement du prix du pétrole) ;
- les consommateurs empruntent car ils espèrent que la hausse des prix diminuera le poids des remboursements; ils consomment davantage, d’où, une nouvelle hausse des prix (demande supérieure à l’offre) ;
- les hausses de prix entraînent des hausses de salaires (les salariés vont revendiquer des augmentations afin de préserver leur pouvoir d’achat) : c’est ce que l’on appelle une spirale inflationniste ;
- la croissance quant à elle stagne ; le chômage commence à se développer.
À partir de 1983 : la
désinflation
Une politique monétaire restrictive
(hausse des taux d’intérêt qui
génère une baisse des crédits
demandés) est menée pour lutter contre
l’inflation ; elle aboutit au milieu des
années 1980 à une
désinflation dans la plupart des pays
développés. Enfin, l’adoption de
l’euro impose une maîtrise de
l’inflation qui devient l’une des
préoccupations majeures des gouvernements
européens. En France, le taux d’inflation
est passé de près de 14 % en 1981
à moins de 2 % en 2005.
La crainte
de la déflation
Les taux d’inflation actuels sont faibles et la
crainte de la déflation se fait sentir. En
effet, la déflation diminue les marges
bénéficiaires des entreprises, les
obligeant à réduire leur niveau de
production et donc parfois à licencier. Cela
entraîne un accroissement du chômage, une
tendance à la baisse des salaires et le risque
de voir s'installer une récession
économique.
Les coûts sont le principal élément constitutif du prix de vente d’un bien. Ainsi, lorsque les coûts de production augmentent, cette hausse se répercute automatiquement sur le prix de vente au consommateur. L’accroissement des coûts de production peut provenir :
- de revendications salariales qui aboutissent à une hausse du coût du travail ;
- d’une hausse des prix des matières premières (on parlera dans ce cas d’inflation importée parce que la hausse des prix résulte ici de celle de produits étrangers importés en France) ;
- de mesures gouvernementales : une hausse des prélèvements obligatoires (hausse de la TVA, des charges sociales), un alourdissement des contraintes en matière de sécurité sont autant d’éléments qui renchérissent le prix de revient ;
- des stratégies commerciales menées par les entreprises : dépenses en matière publicitaire, promotionnelle.
Quelle qu'en soit l’origine, la hausse des coûts de production entraîne une hausse du prix de vente, donc un phénomène inflationniste. En outre, l’inflation se propage à toute l’économie parce que les prix de vente de certaines entreprises constituent les éléments du coût de revient d’autres entreprises.
Pour l’analyse keynésienne, il y a inflation, lorsque la demande excède l’offre. L’origine de l’inflation s'explique alors par l’inélasticité de l’offre par rapport à la demande (c'est-à-dire l’incapacité de l’offre à répondre à la demande en raison, entre autres, du plein emploi des facteurs, de l’insuffisance des stocks, d’une productivité insuffisante des facteurs travail et capital…).
Plusieurs éléments peuvent expliquer l’excès de demande globale : l’accroissement des dépenses publiques ; une politique monétaire expansive (la baisse des taux d’intérêt favorise les crédits) ; une augmentation des revenus (hausse du SMIC, des retraites, des salaires...) ; les changements de comportements d'achat : phénomènes de mode (téléphones portables), anticipations positives des consommateurs sur l'avenir…
L’école monétariste explique l’inflation par la création excessive de monnaie. Selon eux, l’inflation est le résultat d’une hausse de la quantité de monnaie en circulation supérieure au volume de la production (PIB). En effet, normalement, c’est la production (les entreprises) qui détermine les revenus distribués et donc le niveau de la demande. Mais, grâce au crédit, les ménages mais aussi les entreprises et l’État, peuvent dépenser plus qu’ils ne gagnent, d’où un déséquilibre du marché se traduisant par une demande supérieure à l’offre. Les offreurs n’ayant pas anticipé la hausse de la demande, le temps de réaction pour accroître la production ou réaliser les investissements nécessaires provoquera une hausse des prix, donc de l’inflation.
L’inflation trouve ici son explication dans les dysfonctionnements de l’économie :
- les formes de marchés non concurrentiels (monopoles, cartels, oligopoles qui imposent des prix plus élevés que ceux qui résulteraient du libre jeu de la concurrence) ;
- les conflits entre groupes sociaux (patronat et syndicats principalement) à l’occasion du partage de la valeur ajoutée (grèves pour préserver le pouvoir d'achat des salariés) ;
- les systèmes d’indexation de certains types de revenus sur l'évolution des prix (SMIC, prix garantis de certains produits agricoles...).
L’inflation allège le poids de la dette : les entreprises, en augmentant leurs prix (donc leur chiffre d’affaires en valeur), diminuent le poids relatif de leurs emprunts ; en outre, les entreprises désireuses d'éviter les conflits sociaux, accorderont plus facilement des augmentations de salaires. Leurs salaires ayant augmenté, les ménages pourront donc plus facilement supporter le poids de leurs dettes.
En période inflationniste, les salaires augmentent, les recettes fiscales de l'État (impôts et cotisations sociales principalement) sont donc plus importantes.
L’inflation entraîne une diminution du pouvoir d’achat de la monnaie (avec la même somme d’argent, on peut acheter moins de biens). Les agents économiques se débarrassent alors de leurs liquidités (ils consomment, investissent davantage) au profit de « valeurs refuge » (or, tableaux, biens immobiliers, devises fortes...). On parle de « fuite devant la monnaie ».
Les titulaires de revenus fixes (retraités, épargnants ayant des placements à taux fixe, les salariés non indexés) subissent une perte automatique de leur pouvoir d’achat.
L’inflation diminue la compétitivité des produits nationaux par rapport à leurs concurrents internationaux. La balance des paiements présente alors un solde négatif.
-
Si l’inflation est d’origine
monétaire : politique
monétaire
La Banque centrale européenne cherchera alors à restreindre la masse monétaire en circulation, en diminuant le volume des crédits distribués par les banques commerciales. Pour ce faire, elle va recourir à une politique d’encadrement du crédit (limitation du volume de crédits distribués par accroissement des taux d’intérêt). Le risque de ce type de politique est de freiner l’activité économique (investissements et consommation à crédits plus chers) et donc de provoquer une récession qui générera du chômage.
- Si l’inflation est due à un excès de la demande : politique budgétaire
Les pouvoirs publics peuvent alors utiliser la politique budgétaire, en baissant les revenus distribués par l’État (limitation de la progression des revenus des fonctionnaires, réduction des programmes de travaux publics...) ; en augmentant les recettes publiques (impôts, taxes...). L’objectif est de réduire le revenu disponible à la consommation et donc de rétablir l’équilibre offre/demande.
-
Si l’inflation est due aux coûts de la
production : politique des revenus
Le contrôle des prix et la politique des revenus sont les instruments employés. Le gouvernement peut ainsi inciter les entreprises à modérer la hausse des prix (exemple : les accords en 2005 entre le gouvernement et la grande distribution) ; il peut surveiller ou même bloquer certains revenus pendant une durée déterminée (interdiction d’indexer les salaires sur le taux d'inflation, contrôle de la redistribution des revenus de transferts).
La difficulté d’obtenir des résultats satisfaisants avec les instruments de politique conjoncturelle a amené les pouvoirs publics à utiliser des moyens de lutte à plus long terme, en développant principalement la concurrence par les prix, c'est-à-dire en incitant les entreprises à mieux maîtriser leurs coûts de production (amélioration de la compétitivité) et à diminuer leurs marges bénéficiaires pour conserver leurs parts de marché.
Cette politique doit s’accompagner de mesures visant à contrôler et sanctionner les pratiques anti-concurrentielles (réglementation des pratiques de concentration, par exemple entre SFR, Orange et Bouygues). La politique de concurrence est mise en œuvre par le Conseil de la Concurrence.
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