L'exclamation dans le discours rapporté

On parle de discours rapporté lorsqu’au moins deux situations d’énonciation sont imbriquées l’une dans l’autre. C’est le cas dans une œuvre littéraire dès lors que le narrateur rapporte les paroles d’un personnage.
Le narrateur est le « locuteur primaire », il rapporte les paroles d’un personnage qui est le « locuteur secondaire ». Les prises de parole peuvent être rapportées de manière directe ou indirecte.

Au discours direct, l'exclamation est rapportée directement. Elle est signalée à l’oral par l’intonation et à l’écrit par le point d’exclamation.

La phrase exclamative nécessite un locuteur qui s’exclame. Elle est donc associée à la 1re personne du singulier, à son ressenti. Ce type de phrase exprime le plus souvent un sentiment ou une émotion.

Les phrases exclamatives sont introduites par des pronoms (que, comme) ou des déterminants exclamatifs (quel, quelle, quels, quelles) et peuvent se passer de verbe.

La phrase exclamative est assez peu employée car elle semble incompatible avec une prise en charge indirecte. L’exclamation exprimant la subjectivité du locuteur dans une situation d’énonciation primaire, il est difficile de la transposer dans une situation d’énonciation secondaire.

Il est toutefois possible d’en trouver. Dans ce cas, l’exclamation est intégrée dans une proposition subordonnée exclamative indirecte, complément d’un verbe. Elle est introduite par un mot exclamatif et liée à un verbe de parole (s’écrier, s’exclamer) ou d’observation (admirer, constater).

Dans le cadre d’un récit à la 3e personne, il est possible d’insérer une phrase exclamative à l’aide du discours indirect libre. Cela permet de rester dans la continuité de la narration tout en faisant entendre les paroles de quelqu’un, ses pensées et donc ses questionnements.

Parfois, l’insertion d’une phrase exclamative permet également de changer de point de vue en insérant un commentaire (souvent critique) du narrateur dans le récit.