L'état de nature- Terminale- Philosophie
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
Comprendre la notion d'état de nature
- L'homme naturel désigne, dans l'Antiquité, l'être qui évolue dans un espace politique et social ; pour les Modernes, au contraire, l'état naturel s'oppose à l'état politique.
- Il y aurait donc opposition entre nature et culture, cette dernière étant d'abord considérée comme supérieure à la première (thèse ensuite réfutée notamment par Lévi-Strauss).
- Le but de l'homme est de transcender la nature.
La notion d’« état de nature » est en premier lieu une notion de philosophie politique ; elle est inséparable de celle de « contrat social ». Le raisonnement que tenaient les philosophes modernes des XVIIe et XVIIIe siècles, était le suivant : pour définir et pour construire une philosophie politique qui puisse déboucher sur l’élaboration d’une société politique la plus juste possible, il est nécessaire de savoir ce qu’était l’homme à l’état de nature, ou à l’état originel.
Les philosophes, Rousseau principalement, estimaient
donc qu’il fallait comprendre ce
qu’était l’homme naturel pour
penser ce que devait être l’homme dans un
espace politique et social, espace artificiel (par
opposition à l’espace naturel) dans la
mesure où il est élaboré par
l’homme lui-même.
L’époque moderne représente
à ce titre une rupture avec la conception
politique antique qui considérait, avec Aristote
(Ve siècle avant J.-C.),
que l’homme était un
« animal
politique » : cela signifiait que
les hommes, spontanément, construisaient une
cité politique, ce qu’étaient
incapables de réaliser ces autres êtres
vivants que sont les animaux.
Les philosophes modernes pensent au contraire que le
passage de l’état de nature à
l’état politique constitue une
rupture avec cet état de nature. Est
envisagée comme nécessaire la sortie de
l’état de nature pour que
l’état social soit atteint.
L’état de nature a toujours
été reconnu, par ceux qui l’ont
conceptualisée, comme un état
« fictif », comme une
sorte de modèle à partir duquel
l’État et les lois pouvaient être
pensés et élaborés. Mais comment
pourrait-on, d’une manière plus
générale, définir cet
« état de nature » ?
Pour connaître l’essence ou la nature de
l’homme, il faut essayer de savoir ce
qu’était l’homme à ses
origines. L’état de nature désigne
par conséquent l’homme originel.
L’homme vivant à l’état de
nature est, tout simplement, l’homme qui vit
dans la nature, c’est-à-dire dans un
environnement naturel. On a pu l’appeler
« homme des bois », ou
« sauvage ». On le distingue
ainsi de l’homme
« civilisé »,
c’est-à-dire transformé par la
culture, et qui profite des bienfaits et du confort
qu’apporte le progrès technique et
scientifique.
L’homme « cultivé »,
en outre, a subi une métamorphose, en passant de
l’ignorance à la connaissance.
C’est pourquoi on oppose habituellement
nature et culture, même si cette
opposition est aujourd’hui
contestée : on a, en effet, cessé de
croire que l’homme cultivé et
civilisé était supérieur à
l’homme « naturel ».
En témoigne un récent changement
d’appellation : on ne parle plus de peuples
« primitifs », mais de peuples
« premiers », l’adjectif
« primitif » étant
désormais connoté de façon
péjorative. Étaient primitifs les peuples
restés à l’état de nature,
et n’avaient pas franchi, comme les hommes des
pays occidentaux, l’étape de la culture.
Parler de « peuples primitifs »
relève donc aujourd’hui du
préjugé ethnocentriste selon lequel il
existerait des civilisations inférieures et des
civilisations supérieures, des
sociétés primitives et des
sociétés évoluées.
Les travaux de Claude Lévi-Strauss (ethnologue,
philosophe et sociologue né en 1908 et mort en
2009) ont largement contribué à
réhabiliter les peuples
« sauvages », en montrant que ces
peuples avaient leur propre culture, et
n’étaient pas uniquement motivés
par leurs besoins et par des impératifs de
survie au sein d’une nature hostile, à
laquelle ils étaient, par
nécessité, confondus.
Lévi-Strauss a étudié les aspects
symboliques et magiques de certaines tribus
d’Amazonie (en observant, à la fin des
années 1930, les Caduveo, Bororo, Nambikwara et
Tupi-Kawahib) pour expliquer que le fonctionnement de
ces sociétés obéissait à
des lois logiques, construites et
rationnelles. L’étude de ces
sauvages apporte autre chose que la
révélation d’un état de
nature utopique, ou la découverte de la
société parfaite au cœur des
forêts (Tristes tropiques, 1955). Il en
déduit même la thèse selon laquelle
le modèle logico-mathématique permet de
comprendre l’organisation de ces
sociétés
« sauvages ».
Dans son ouvrage intitulé La pensée
sauvage (1962), Claude Lévi-Strauss affirme
que la même logique opère dans les
sociétés
« primitives » naturelles et dans
les sociétés
« civilisées ». Si
l’on se réfère, par
conséquent, aux travaux de Lévi-Strauss,
la traditionnelle dichotomie établie par
l’ensemble de la communauté philosophique
entre nature et culture devient poreuse.
Elle continue toutefois de perdurer à travers
les notions
d’« inné » et
d’« acquis », ou de
« génétique » et
d'« épigénétique »,
et par conséquent à travers une
perspective scientifique et médicale : ce
qui relève de
l’« inné »
correspond au registre de la nature (nous naissons avec
certaines caractéristiques
déterminées par la nature,
c’est-à-dire déterminées par
notre patrimoine génétique), et ce qui
relève de
l’« acquis » (l’homme
est défini à travers ce que lui
transmettent sa culture et son environnement)
correspond à la culture.
L’une des principales caractéristiques de
la rupture entre le monde ancien et le monde moderne
est le changement qui s’opère dans la
conception que les hommes se font de la
« nature ».
À l’époque moderne, la nature
cesse d’être une norme, un
idéal. La formule de Descartes, au
XVIIe siècle, selon laquelle
l’homme doit se rendre « maître
et possesseur de la nature » illustre bien
cette rupture. L’homme était soumis
à la nature, il doit à présent la
dominer.
L’état de nature n’est plus,
dès lors, cette norme à laquelle les
hommes doivent s’efforcer de se conformer, afin
d’être le plus possible proches de leur
état naturel, originel. L’homme,
s’il fait toujours partie de la nature,
n’est pas identique à cette nature, ne se
confond pas avec elle, au contraire : il doit
s’en écarter pour se
réaliser en tant qu’homme. C’est
ainsi que l’homme est libre, tandis que
l’animal, lui, est déterminé par sa
nature.
L’homme, ajoute Rousseau, est le seul à
pouvoir commettre des excès par rapport à
la nature (par exemple, il peut s’alcooliser avec
excès, jusqu’à en mourir, ou se
suicider ; ce que les animaux ne font pas).
L’homme est le seul à pouvoir à
« devenir imbécile », dit
Rousseau. Et on ne dit pas d’un animal, en effet,
qu’il est idiot.
Des quiz et exercices pour mieux assimiler sa leçon
La plateforme de soutien scolaire en ligne myMaxicours propose des quiz et exercices en accompagnement de chaque fiche de cours. Les exercices permettent de vérifier si la leçon est bien comprise ou s’il reste encore des notions à revoir.
Des exercices variés pour ne pas s’ennuyer
Les exercices se déclinent sous toutes leurs formes sur myMaxicours ! Selon la matière et la classe étudiées, retrouvez des dictées, des mots à relier ou encore des phrases à compléter, mais aussi des textes à trous et bien d’autres formats !
Dans les classes de primaire, l’accent est mis sur des exercices illustrés très ludiques pour motiver les plus jeunes.
Des quiz pour une évaluation en direct
Les quiz et exercices permettent d’avoir un retour immédiat sur la bonne compréhension du cours. Une fois toutes les réponses communiquées, le résultat s’affiche à l’écran et permet à l’élève de se situer immédiatement.
myMaxicours offre des solutions efficaces de révision grâce aux fiches de cours et aux exercices associés. L’élève se rassure pour le prochain examen en testant ses connaissances au préalable.
Des vidéos et des podcasts pour apprendre différemment
Certains élèves ont une mémoire visuelle quand d’autres ont plutôt une mémoire auditive. myMaxicours s’adapte à tous les enfants et adolescents pour leur proposer un apprentissage serein et efficace.
Découvrez de nombreuses vidéos et podcasts en complément des fiches de cours et des exercices pour une année scolaire au top !
Des podcasts pour les révisions
La plateforme de soutien scolaire en ligne myMaxicours propose des podcasts de révision pour toutes les classes à examen : troisième, première et terminale.
Les ados peuvent écouter les différents cours afin de mieux les mémoriser en préparation de leurs examens. Des fiches de cours de différentes matières sont disponibles en podcasts ainsi qu’une préparation au grand oral avec de nombreux conseils pratiques.
Des vidéos de cours pour comprendre en image
Des vidéos de cours illustrent les notions principales à retenir et complètent les fiches de cours. De quoi réviser sa prochaine évaluation ou son prochain examen en toute confiance !