L'endosymbiose et ses mécanismes
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Expliquer les mécanismes de l’endosymbiose et décrire des exemples.
- Argumenter sur l'origine endosymbiotique des mitochondries et des chloroplastes.
- Une endosymbiose est un type de symbiose où un des organismes vit dans le corps de l’autre.
- C’est une relation mutuellement bénéfique qui apporte de nouvelles propriétés physiologiques à l’hôte (photosynthèse, production de nutriments azotés, etc.).
- L’endosymbiose peut être permanente ou temporaire, indispensable pour la survie de l’hôte ou facultative.
- Une symbiose est une interaction mutuellement bénéfique et durable entre deux organismes appartenant à des espèces différentes.
- Un organisme autotrophe produit de la matière organique à partir de matière minérale, comme le CO2 et l’eau.
- Les producteurs primaires produisent la biomasse qui est ensuite assimilée par les autres organismes de l’écosystème.
On rencontre des cas d’endosymbiose dans de
très nombreux taxons : amibes, plantes,
cnidaires, mollusques, insectes, etc.
Ces relations apportent aux organismes hôtes de
nouvelles fonctions physiologiques et leur permettent
de vivre dans des milieux où ils ne le
pourraient pas sans l’aide du symbiote.
Quant au symbiote, il profite d’un milieu
protecteur et nourricier, à l’abri des
variations de l’environnement extérieur.
L’endosymbiose entraine souvent une coévolution entre l’hôte et le symbiote. Le symbiote peut subir une réduction de son génome et perd ainsi sa capacité à survivre en dehors de son hôte. Parfois, un transfert de gènes du symbiote vers l’hôte est observé.
Certaines endosymbioses ne sont pas permanentes. Les organismes peuvent s’associer ou pas, selon les conditions du milieu. Dans ce cas, les individus naissent dénués de la symbiose et celle-ci doit se renouveler à chaque génération.
Les plantes légumineuses (pois, soja, trèfle, etc.) sont connues pour leur endosymbiose au niveau des racines avec des bactéries fixatrices d’azote, les rhizobiums. Celles-ci vivent naturellement dans le sol et l’endosymbiose se produit uniquement dans des sols pauvres en nitrates. L’endosymbiose est donc facultative. Dans ce cas, la plante absorbe ces bactéries qui se développent dans des structures spécialisées des racines, les nodosités. Les bactéries y produisent des nutriments azotés pour la plante et celle-ci, en retour, fournit des glucides aux symbiotes.
Racines de soja sur lesquelles on observe des nodosités
Les coraux sont des animaux qui appartiennent au groupe des cnidaires, comme les anémones de mer et les méduses. Ils vivent en colonie de millions d’individus et forment de grandes constructions calcaires. Les coraux sont également les hôtes d’algues unicellulaires, les zooxanthelles. Celles-ci vivent librement dans l’eau mais peuvent également coloniser le corps de ces animaux, leur donnant leurs riches colorations typiques. Les algues produisent des sucres et du dioxygène par photosynthèse, tandis que le corail leur fournit refuge, nutriment et CO2. Cependant, lorsque la température de l’eau augmente et dépasse un certain seuil, la photosynthèse induite par la zooxanthelle provoque un stress oxydatif pour le corail. Celui-ci, pour se protéger, expulse les algues de son corps, ce qui entraine le blanchiment du corail. Lorsque la température baisse, l’endosymbiose se remet en place et les coraux vivent. Si les périodes de chaleurs et de blanchiment se multiplient, la survie des coraux peut être menacée. Ceci est particulièrement préoccupant dans le contexte du réchauffement climatique qui pourrait menacer grandement les grands récifs coralliens actuels.
Corail sain
Corail blanchi
Zooxanthelles au microscope optique
Source : Holobionic, J. Roff, Todd C. LaJeunesse. CC BY-SA 2.0
La relation symbiotique entre l’hôte et son
symbiote peut être beaucoup plus poussée,
jusqu’au point où les deux organismes ne
peuvent plus vivre en dehors de la relation
symbiotique. Se met alors en place une
spécialisation mutuelle de l’hôte et
du symbiote, de plus en plus poussée, par
coévolution.
Ainsi, l’hôte peut développer des
adaptations morphologiques afin
d’accueillir le symbiote.
Les monts hydrothermaux sont des
écosystèmes extrêmement
particuliers, inconnus jusqu’aux années
1970. Ils sont situés dans les abysses,
à plusieurs milliers de mètres de
profondeur, au niveau des dorsales
océaniques. Le long de failles
volcaniques, des eaux chaudes et chargées de
minéraux remontent à la surface du fond
océanique.
Dans ces milieux plongés dans le noir absolu,
la photosynthèse est impossible. Pourtant une
biodiversité très riche y règne.
Les monts hydrothermaux sont le milieu de vie d’organismes atypiques, les vers géants tubicoles (Riftia pachytilia), de la même famille que les lombrics. Ces animaux, mesurant jusqu’à 2 m, sont autotrophes, c'est-à-dire qu’ils n’ont pas besoin d’absorber de la matière organique : ils ne mangent pas de nourriture.
Ceci est possible grâce à une endosymbiose réalisée avec des bactéries très spéciales qu’ils hébergent dans leur corps. En effet, ces bactéries sont chimiotrophes. Elles sont capables de produire de la matière organique à partir d’eau et de CO2, comme dans la photosynthèse.
Cependant, la source de l’énergie n’est pas la lumière du soleil. Elles l’obtiennent en oxydant des molécules réduites contenues dans l’eau saturée en minéraux, en particulier des souffres hydrogénés. Grâce à cette énergie, elles produisent les glucides dont les vers ont besoin.
Au cours de l’évolution, les vers géants ont perdu leur système digestif et ont développé à la place un organe spécialisé qui héberge ces bactéries, le trophosome. Les vers et leurs bactéries sont à la base de toute la chaine trophique de l’écosystème. C’est d’ailleurs le seul type d’écosystème connu dont les producteurs primaires ne sont pas photosynthétiques.
La découverte des écosystèmes des monts hydrothermaux a remis en cause ce que l’on pensait jusque-là être les conditions minimales pour la présence de la vie, ce qui ouvre de nouvelles possibilités dans la perspective de vie extraterrestre.
Vers tubicoles géants R. pachytilia
Source : NOAA Okeanos Explorer Program
L’interdépendance entre l’hôte
et le symbiote peut également se traduire au
niveau génétique. Ne vivant plus dans le
milieu extérieur, le symbiote peut perdre les
gènes devenus superflus. De plus, il peut se
produire un transfert de gènes du
symbiote vers l’hôte.
Ainsi, certaines protéines d’origine
microbienne et indispensables à la vie du
symbiote sont synthétisées à
partir du noyau de l’hôte puis
transférées au symbiote.
À ce stade symbiotique, la délimitation
entre endosymbiose et organite devient poreuse.
P. chromatophora est une amibe d’eau
douce qui est autotrophe grâce à la
présence de deux cyanobactéries
photosynthétiques dans son cytoplasme, les
chromatophores. L’endosymbiose s’est
réalisée il y a environ
10 millions d’années et les
bactéries ont depuis subi une réduction
de leur génome. Elles ne possèdent que
le tiers environ du génome de leurs plus
proches parentes qui vivent dans le milieu
extérieur.
De plus, un certain nombre de gènes
bactériens sont désormais
présents à l’intérieur du
génome de l’amibe. Il y a donc eu
transfert de gènes, et une partie des
protéines indispensables au fonctionnement des
cyanobactéries sont produites par leur
hôte.
On sait aujourd’hui de façon sûre que les mitochondries et les chloroplastes sont des organites descendants d’endosymbioses qui se sont produites il y a environ 1 à 2 milliards d’années. Ces endosymbioses ont révolutionné l’histoire de la vie puisqu’elles ont permis l’émergence des eucaryotes et de la vie multicellulaire.
L’hypothèse d’une origine symbiotique de ces organites, nommée théorie endosymbiotique a été émise dès le début du XXe siècle. Depuis, de nombreux arguments cytologiques et génétiques ont confirmé cette hypothèse.
Les mitochondries sont des organites spécialisés dans la production d’énergie (ATP) par catabolisme aérobie (respiration cellulaire). Elles sont dotées d’une double membrane et elles possèdent un génome circulaire, comme les bactéries.
Aujourd’hui, on suppose que les mitochondries descendent d’une bactérie qui a été phagocytée par l’ancêtre des eucaryotes. Les études génétiques montrent que les mitochondries étaient originellement une bactérie appartenant au groupe des protéobactéries.
L’ancêtre commun de toutes les cellules eucaryotes actuelles est issu de la lignée dans laquelle s’est produite cette endosymbiose.
Les organismes eucaryotes photosynthétiques possèdent tous un ou plusieurs chloroplastes au sein de leurs cellules, ce qui leur permet de produire des glucides par photosynthèse. Ils sont donc autotrophes et leur importance écologique est primordiale car ils sont les principaux producteurs primaires des écosystèmes terrestres.
Tout comme les mitochondries, les chloroplastes possèdent également plusieurs membranes et un génome circulaire. On sait aujourd’hui que tous les chloroplastes actuels sont les descendants d’un organisme photosynthétique unicellulaire autonome, une cyanobactérie.
Les ancêtres de plusieurs lignées actuelles (plantes, algues vertes, algues rouges, etc.) proviennent d’une endosymbiose primaire entre un eucaryote qui possédait des mitochondries et une cyanobactérie, il y a environ 1,5 milliard d’années.
Il existe d’autres eucaryotes photosynthétiques (diatomée, euglènes) possédant des chloroplastes dont l’origine est plus complexe. En effet, ils sont le résultat d’une endosymbiose secondaire entre un hôte eucaryote et un symbiote qui était également un eucaryote photosynthétique. Les chloroplastes de ces organismes possèdent d’ailleurs 3 ou 4 membranes.
L’endosymbiose est un phénomène fondamental dans l’évolution de la vie sur Terre. Elle permet à des organismes d’acquérir des fonctions biologiques réalisées par d’autres organismes (photosynthèse, fixation de l’azote atmosphérique, etc.). Elle donne naissance à des organismes chimères qui remettent en question les définitions d’individu et d’espèce en biologie. Elle a permis l’émergence des cellules eucaryotes et donc d’une grande partie des formes de vie complexes sur Terre, dont l’Homo sapiens.
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