L'éclatement du bloc communiste : la fin de l'URSS et de l'Europe de l'Est- Terminale- Histoire
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- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Connaitre l'éclatement du bloc communiste.
- Durant les vingt dernières années, l’Europe a connu de profonds bouleversements. La situation issue de la Seconde Guerre mondiale et qui a figé les blocs pendant quarante ans est révolue, le bloc communiste n’existe plus même si la Biélorussie ou la Moldavie sont encore en retrait. Des régimes plus ou moins démocratiques se sont mis en place, souvent avec l’appui des anciens partis communistes qui ont choisi d’autres dénominations.
- La plupart de ces ex-États communistes font aujourd’hui partie de l’Union Européenne. Quant à la Russie son régime revêt encore des formes autoritaires, mais elle entend jouer sa place dans les relations internationales après s’être ouverte à l’économie de marché.
L’arrivée au pouvoir en 1985 de Mikhaïl Gorbatchev modifie les rapports Est/Ouest. Sa politique suscite une nouvelle détente entre les deux grandes puissances ainsi qu’un mouvement de contestation au sein du bloc communiste entrainant, de 1989 à 1991, l’émancipation des pays satellites.
La période 1979-1983 marque un recul de la politique de détente. Une série d’événements ainsi qu’un certain nombre de positions fermes relancent avec acuité l’affrontement entre les deux grands :
- l’invasion de l’Afghanistan par l’armée soviétique ;
- le soutien du nouveau président américain Ronald Reagan à tous les mouvements anticommunistes ;
- l’installation de missiles nucléaires américains Pershing en RFA et le déploiement des fusées SS 20 de l’URSS en Europe de l’Est.
À ces événements, vient s’ajouter l’IDS (initiative de défense stratégique) ou « guerre des étoiles » voulue par le président américain et à laquelle les Soviétiques ne sont pas en mesure de s’opposer. Ils n’en ont les moyens ni technologiques ni financiers.
Dès son arrivée au pouvoir, Mikhaïl Gorbatchev montre qu’il est favorable à une politique de détente. Il est opposé à la course aux armements qu’il juge financièrement insupportable pour l’URSS. Il se montre favorable à la paix et soucieux de mettre en place de profondes réformes structurelles dans son pays.
En 1985, il rencontre Ronald Reagan favorisant ainsi la reprise du dialogue entre les deux superpuissances. Ce dialogue aboutit, en 1991, à une série d’accords visant à réduire le stock d’armes nucléaires (Strategic Armements Reduction Talks–START).
Pour relancer l’activité économique
en URSS, Mikhaïl Gorbatchev lance une
réforme qui s’appuie en partie sur des
principes capitalistes. Il favorise l’initiative
individuelle, encourage l’économie
privée et la démocratie et donne plus de
liberté à la population : ce vaste
mouvement de réforme est appelé
Perestroïka. Il est associé
à une plus grande liberté dans la
diffusion de l’information : la
Gladnost ou
« transparence ».
Mais cette volonté de transformer les modes de
production, d’élever le niveau de vie de
la population est trop précipitée. Le
chômage apparait, les prix augmentent, les
salaires stagnent, les écarts sociaux se
creusent au sein de la population.
Devant la contestation de la politique
intérieure, de plus en plus virulente et
l’agitation qui gagne les pays satellites,
Mikhaïl Gorbatchev démissionne en
décembre 1991 de ses fonctions de
président d’une URSS, qui dans les faits,
n’existait plus depuis l’automne car huit
républiques sur quinze avaient
déjà proclamé leur
indépendance.
Jusqu’alors les volontés de
liberté, qui se manifestaient au sein du bloc,
avaient été sévèrement
réprimées comme par exemple en
Hongrie en 1956 ou encore à
Prague en 1968.
En 1987, Gorbatchev annonce qu'il permet aux pays du
bloc de l’Est de réaffirmer leur
souveraineté ce
qui entraine la sécession de huit des
quinze républiques soviétiques : les
États baltes, Estonie, Lettonie et Lituanie,
sont parmi les premiers à s’affranchir de
la tutelle de l’URSS.
L’ouverture de la frontière entre la Hongrie et l’Autriche permet, aux allemands de l’Est, après un long périple par la Tchécoslovaquie, de contourner le rideau de fer et de passer à l’Ouest. Le 9 novembre 1989, sous la pression populaire et avec l’aval du pouvoir soviétique le conseil des ministres est-allemand décide d’ouvrir le mur de Berlin et les frontières avec la RFA.
Des dizaines de milliers de Berlinois se rejoignent et franchissent les brèches ouvertes dans « le mur de la honte ». Des familles, des amis, se retrouvent après vingt huit ans de séparation.
L’un après l’autre, les États du bloc communiste européen se détachent de l’ex-URSS, devenue Communauté des États Indépendants, le 8 décembre 1991, par le traité de Minsk.
La Pologne, la Hongrie, la Tchécoslovaquie, qui
se scinde en deux États distincts en 1993, plus
tard la Roumanie, la Bulgarie, l’Ukraine
s’émancipent et aspirent à plus de
liberté, les partis communistes encore en place
se rapprochent parfois des partis d’opposition
plus démocratiques.
Seule la Biélorussie conserve un régime
proche du communisme.
La chute du mur de Berlin et la fin des deux Allemagnes entrainent, l’année suivante, le 3 octobre 1990, la réunification en une seule entité politique qui devient ainsi l’État le plus peuplé d’Europe avec 82 millions d’habitants.
Berlin retrouve son statut de capitale, mais cette réunification coute cher : du coté de l’ex-RDA, routes, infrastructures, réseaux, usines, tout est à moderniser. Cette réunification déplace vers l’est le centre de gravité de l’Europe ; cette Allemagne unifiée se retrouve en effet au cœur de l’Union Européenne.
Pendant la période communiste, le joug soviétique a étouffé durant plusieurs décennies les aspirations nationalistes des peuples de l’Europe de l’Est, mais la fin du totalitarisme les réveille.
C’est dans ce contexte qu’éclate la guerre dans l’ex-Fédération de Yougoslavie : Serbes, orthodoxes, Bosniaques musulmans et Croates catholiques se livrent une guerre sans merci. Ce conflit révèle très rapidement un caractère ethnique : on pratique l’épuration et on recourt aux camps d’enfermement comme pendant la Seconde Guerre mondiale.
L’ONU tarde à intervenir et ce n’est qu’en 1995 que les accords de Dayton installent une paix précaire. Les tensions demeurent vives encore aujourd’hui entre Serbes et Albanais à propos de l’indépendance du Kosovo initialement rattaché à la République de Serbie. À l’opposé, la Slovénie, petite république du Nord-Ouest de l’ex-fédération de Yougoslavie, a déjà rejoint l’Union Européenne.
L’attraction qu’exerce l’Union Européenne sur tous ces anciens États du bloc communiste est extrêmement forte. Nombre d’entre eux l’ont déjà rejointe.
Entre 1993 et 1996 neuf PECO (Pays d’Europe Centrale et Orientale) déposent leur demande d’adhésion et au 1er mai 2004, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie, la Hongrie et la Slovénie rejoignent l’Union Européenne. Enfin au 1er janvier 2007 ce sont la Roumanie et la Bulgarie qui à leur tour intègrent l’UE.
Des pourparlers sont en cours avec d’autres États, en particulier l’Ukraine.
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