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L'Allemagne nazie- Terminale- Histoire

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  • Vidéos et podcasts
Objectifs
  • Comprendre le totalitarisme raciste et antisémite qui se met en place en Allemagne à partir de 1933.
  • Connaitre les évènements (guerre, conquête et violence) qui ont conduit au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
Points clés
  • De 1933 à 1945, Adolf Hitler, qui domine sans partage l’Allemagne, crée un régime totalitaire s’appuyant sur des conceptions raciales. Puissamment armé et économiquement fort, ce territoire doit dans un premier temps se purifier en éliminant les « êtres impurs » présents sur son sol.
  • Il souhaite aussi que le IIIe Reich élargisse « son espace vital » afin de dominer l’Europe et asservir une partie de ses populations au profit de la « race aryenne ».
  • Ces idées aboutissent au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
Pour bien comprendre
  • Traité de Versailles
  • République de Weimar
1. Une mise en place rapide de la dictature (1933-1934)
a. Hitler, « Führer du IIIe Reich »

De 1918 à 1933, l’Allemagne est un régime démocratique gouverné par la république de Weimar qui a remplacé l’Empire allemand au lendemain de la Première Guerre mondiale. Ces années sont marquées par une crise politique et sociale, qui favorisent la poussée des groupes révolutionnaires : à gauche ce sont les communistes organisés à l’intérieur du KPD (parti communiste allemand) et à droite le NSDAP (parti national-socialiste des travailleurs allemands).
Dans les années 1920, la République allemande est durement affectée par le traité de Versailles, qui entraine l’occupation des régions industrielles du pays, comme la Sarre, la perte de territoires (Alsace-Moselle et les colonies africaines) et d’importantes réparations à payer aux vainqueurs. Quant à la crise des années 1930, elle s’abat violemment sur une économie ouverte et fortement impliquée dans le commerce internationale.

En 1933, l’Allemagne compte plus de 6 millions de chômeurs, la situation est explosive et les groupes radicaux prospèrent dans ce climat insurrectionnel à la recherche de bouc-émissaire. C’est dans ce contexte que le NSDAP parvient à se hisser au pouvoir et devient en 1933 le premier parti allemand avec plus du tiers des suffrages exprimés en 1932 et 1933. Hitler devient chancelier le 30 janvier 1933, c’est-à-dire chef du gouvernement au sein d’une coalition de partis de droite sous la présidence du vieux maréchal Hindenburg, héros de la Grande Guerre.

Résultats du parti nazi aux élections législatives

Il dissout tout d’abord l’Assemblée nationale dès le 1er février. Il élimine ensuite l’opposition communiste rendue responsable de l’incendie du Reichstag, pourtant perpétré par les nazis, le 27 février. Les élections législatives de mars 1933 apportent à Hitler une majorité relative au Reichstag, mais le jeu démocratique a été fortement malmené par l’interdiction du KPD, la propagande et les intimidations des SA (section d’assaut rassemblant les militants nazis). Elles permettent aux nazis d’obtenir du parlement les pleins pouvoirs le 23 mars et le 14 juillet le NSDAP devient parti unique.
En moins de 6 mois la dictature nazie s’est mise en place.

À la mort du président de la République, Hindenburg, en août 1934. Hitler passe du statut de chancelier à celui de « Führer » (guide). Désormais seul au pouvoir, le IIIe Reich nazi organise le culte de son chef. Il est glorifié par les médias et certains artistes de l’époque. Il est ainsi représenté comme un chevalier teutonique prêt à écraser les ennemis de l’Allemagne et à guider le peuple allemand.

Adolf Hitler, accompagné du Président Hindenburg, après avoir été élu Chancelier, Janvier 1933 | © Bridgeman Images
b. Un contrôle sans partage sur le pays

Hitler, « Führer » du Reich, détient tous les pouvoirs. Il prend des décisions que personne ne peut contester, mais qui s’appuient parfois sur la consultation de la population par référendum.

Exemple
Lors de l’annexion de l’Autriche en 1938.

Il dirige le pays en s’appuyant sur le parti unique, le NSDAP, épuré le 30 juin 1934 des éléments les plus radicaux, afin de rassurer le patronat industriel, lors de la Nuit des longs couteaux (élimination de Röhm et des chefs SA). Les autres partis et syndicats sont interdits et Hitler fait taire les opposants en les déportant ou en les faisant assassiner.

Il organise le pays de façon centralisée (alors que l’Allemagne est traditionnellement un État fédéral) en faisant contrôler chaque Land par un fonctionnaire nazi : les Gauleiter.

2. Une société embrigadée et soumise
a. Le contrôle des masses par la propagande

Les organisations de masse liées au parti nazi contrôlent la population et obéissent au Führer. Les enfants sont embrigadés dans les Jeunesses hitlériennes, au sein desquelles ils pratiquent le sport, les exercices militaires et sont endoctrinés. Un Front du travail (DAF) remplace les syndicats, interdits, et place les travailleurs allemands dans l’obligation de produire sans se plaindre. Les loisirs ouvriers dépendent de l’organisation « Kraft durch freude » (« la force par la joie »).

La propagande culturelle valorise un art « aryen » massif et réaliste qui doit glorifier la grande Allemagne et ses valeurs. Elle condamne sans appel « l’art dégénéré », c’est-à-dire tous les arts abstraits et d’avant-garde, le jazz... De nombreux artistes fuient ainsi le pays (Brecht, Thomas Mann, Seghers...) alors que les livres interdits (Voltaire, Freud, Marx) sont détruits lors de grands autodafés nocturnes.

Autodafé : Destruction d’objets (en particulier des livres), qui sont désavoués ou condamnés, par le feu.

La vie politique est rythmée, elle aussi, par la propagande nazie : discours, articles de journaux, cinéma (Le Juif Süss, ou les films de Leni Riefenstahl), grandes manifestations collectives (congrès nazi de Nuremberg, défilés militaires dans les rues) sont autant de mises en scène du pouvoir et du chef, autour des symboles (croix gammée, aigle).

b. Un régime répressif et antisémite

Les contestataires éventuels sont dénoncés par les mouchards à la police politique, la Gestapo. Elle interne les récalcitrants dans des camps de concentration qui servent à « rééduquer » les allemands ou à les éliminer. Le premier camp, Dachau, est ouvert en 1933.
Au cœur du programme nazi se trouve une conception raciste du monde, dirigée contre les peuples jugés comme « inférieurs ». Hitler les qualifie de « races ».

Exemple
Il qualifie les Tziganes et les Slave de peuples « inférieurs ».

Quant aux Juifs, ils ne sont pas intégrés dans la pyramide des races humaines, ils sont stigmatisés par la propagande nazie qui estime qu’ils sont responsables de tous les maux de l’Allemagne (crise économique, difficultés internationales), car ils « parasitent » le « sang allemand » et affaiblissent ainsi le pays. L’antisémitisme fait des juifs allemands des boucs émissaires.

Les nazis tentent tout d’abord d’écarter les Juifs de la vie publique en suivant une politique de séparation. Les lois de Nuremberg de 1935 leur interdisent certains emplois (banque, commerce, armée...), les mariages mixtes, et les obligent à porter une étoile jaune. L’un des buts avoués de cette politique est de faire partir les Juifs d’Allemagne. Nombre d’entre eux fuient vers les États-Unis ou la Palestine sous administration britannique, mais les plus pauvres sont bloqués dans le IIIe Reich.

À partir de 1938, la politique de ségrégation devient plus violente envers les Juifs. L’assassinat d’un représentant du gouvernement allemand à Paris sert de prétexte pour déclencher la Nuit de cristal (9-10 novembre 1938). Les magasins juifs (plus de 7 000) et les synagogues sont détruits, des milliers de personnes sont déportées dans les camps ; ces attaques à grande échelle rappellent les pogroms de la fin du XIXe siècle en Russie.

Pogroms : ce sont des attaques avec des meurtres et des pillages contre une communauté juive.

L’idéal nazi de régénération de la race amène le pouvoir à arrêter les homosexuels, les témoins de Jéhovah et à stériliser, puis éliminer, les malades mentaux (politique eugéniste).

Eugénisme : c’est une théorie qui cherche à pratiquer une sélection sur les populations à partir des lois de la génétique.
3. Redresser l’économie pour créer une grande puissance
a. L'État intervient dans l'économie

Pour faire de l’Allemagne une grande puissance militaire et éradiquer le chômage né de la crise de 1929, le Dr Schacht lance une politique de grands travaux, qui aménage l’espace allemand (autoroutes, aérodromes, stades, ligne Siegfried en Rhénanie). Hitler rétablit également le service militaire obligatoire en 1935 et Goering lance un vaste plan de réarmement en 1936, en violation du traité de Versailles.

L’économie allemande fonctionne alors en autarcie : le mark n’est utilisable qu’en Allemagne et l’essentiel du commerce extérieur doit être équilibré. La création d’ersatz est favorisée pour éviter la dépendance technologique et en matières premières à l’étranger (caoutchouc ou textiles artificiels).

b. « Ein Reich, ein Volk, ein Führer »

Le premier but de cette politique est de faire de l’Allemagne une grande puissance militaire. Elle porte le projet pangermaniste de Hitler (Der Führer) d’union de tous les Allemands (« ein Volk ») dans un seul État (« ein Reich »), puis de conquérir un espace vital (« Lebensraum ») sur les peuples « inférieurs », essentiellement les Slaves. Cette politique débute en 1935 par la récupération de la Sarre, puis en 1938 par l’Anschluss (intégration de l’Autriche au IIIe Reich), puis l’annexion des Sudètes de Bohème.

Le second but pour Hitler est d’abolir les décisions du traité de Versailles. Dès 1935, il se lance dans une série de coups de force contre les États démocratiques en réarmant son pays, puis il remilitarise la Rhénanie.

En 1939, l’Allemagne nazie est prête à faire la guerre. L’invasion de la Pologne le 1er septembre fait basculer l’Europe dans la Seconde Guerre mondiale.

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