Jean Vigo : éléments biographiques
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Jean Vigo est né à Paris le 26 avril 1905 dans un quartier populaire du XVIIIe arrondissement, de parents connus comme militants anarchistes. Son père, Eugène Bonaventure Vigo, habité par un sentiment de révolte qui ne s’est jamais tari, a été à l’origine d’actions diverses, toutes ayant pour but de conduire le peuple sur la voie de l’insoumission.
Il a ainsi participé à l’appel à la désertion lancé par l’Action internationale Antimilitariste et par Les Jeunes Gardes au moment de la conscription militaire, il a apporté son soutien aux viticulteurs du Languedoc en lutte et a même affronté l’Action Française (journal d’un mouvement politique monarchiste et antidémocratique représenté par Léon Daudet) comme le rappelle Luce Vigo, fille de Jean, dans son livre : Jean Vigo, une vie engagée dans le cinéma.
Il connut ainsi la prison à de nombreuses reprises, et c’est d’ailleurs à l’occasion de son premier séjour dans l’une d’entre elles (celle de la Petite Roquette en 1900) qu’il se rebaptise Miguel Almereyda, nom qui rappelle ses origines espagnoles et qui illustre parfaitement sa démarche anarchiste (puisqu’il se veut l’équivalent à peine masqué de l’expression « Y’a la merde »).
Après avoir adhéré à la SFIO en 1905 (section française de l’internationale ouvrière), Almereyda participe à la création d’un journal satirique en 1913, Le Bonnet rouge, qui lui coûtera la vie un peu plus tard… En effet, il sera accusé d’avoir recueilli des informations susceptibles de menacer la sécurité de l’Etat sans y être autorisé et d’être ainsi en intelligence avec l’ennemi. Pour cette raison, il est de nouveau arrêté le 6 août 1917, à l’occasion du procès du Bonnet rouge, puis incarcéré à la Santé. Il est rapidement transféré à Fresnes, et retrouvé mort dès le lendemain matin, le 14 août 1917, étranglé par un lacet.
La vie et la mort de Miguel Almereyda sont ainsi enveloppées d’un épais mystère que Jean Vigo essaiera de dissiper, à la fois pour réhabiliter la mémoire de son père (considéré comme un traître par la justice), mais aussi pour savoir qui il était vraiment.
De ce père Vigo conservera donc l’image d’un homme révolté et régulièrement soumis à la répression de l’univers carcéral. Après la mort de ce dernier, les relations entre Vigo et sa mère, Emily Cléro, seront assez lâches, particulièrement avant 1920 et après 1926 (où la rupture est définitivement consommée). Le jeune garçon passe son temps entre la maison de Gabriel Aubès, beau-père d’Almereyda, à Montpellier et les établissements scolaires où il est interne, à Nîmes de 1917 à 1918, à Millau de 1918 à 1922 puis à Chartres de 1922 à 1925.
Le nom de Vigo étant marqué par la prétendue traîtrise de son père, il se fait appeler Salles (du nom de sa grand-mère maternelle) pendant son année nîmoise, puis retrouve son vrai nom dès qu’il arrive à Chartres. Ses études sont peu brillantes, il parvient malgré tout à obtenir le diplôme qui lui permet de s’inscrire à la Sorbonne.
En 1926, la vie de Jean Vigo va suivre un nouveau tournant. Il découvre en effet qu’il souffre d’une tuberculose ganglionnaire avec adénite cervicale, ce qui le contraint à quitter Paris et à retourner à Montpellier chez les Aubès, avant d’être reçu finalement à la clinique de L’Espérance à Font-Romeu en Cerdagne.
Il commence à s’intéresser très sérieusement au cinéma. Fernand Després (avec lequel Almereyda avait collaboré au sein du journal Le Libertaire en 1905) lui écrit et lui conseille de multiplier les lectures théoriques et esthétiques pour préparer au mieux une éventuelle formation pratique.
Son séjour à la clinique, qui semble ainsi lui donner le temps de développer son savoir sur le cinéma, lui donne aussi l’occasion de rencontrer sa future femme, Elizabeth Lozinska, jeune femme d’origine polonaise souffrant d’une tuberculose des vertèbres qui la contraint à rester alitée.
Il rencontre aussi Claude Aveline, écrivain et éditeur, qui l’engage comme secrétaire pour lui permettre de résoudre ses problèmes financiers et de payer ses soins… A la fin de ce séjour, Fernand Després lui conseille de se rendre à Nice car la ville possède des studios de cinéma importants tout en offrant un climat propice à l’amélioration de sa santé.
Jean Vigo et Lydu Lozinska partent donc à Nice en décembre 1928 et se marient le mois suivant. Recommandé par Claude Autant-Lara, Vigo parvient à faire ses (modestes) premiers pas dans le cinéma, entre l’arrivée et le mariage, comme assistant (parmi beaucoup d’autres) de Burel aux Studios de la Victorine.
L’activité cinématographique est alors intense à Nice, la lumière étant idéale pour les tournages en extérieurs. De grands cinéastes y travaillent (notamment Louis Feuillade, Abel Gance, Marcel L’Herbier et Germaine Dulac que Vigo a déjà rencontrée à Paris en décembre 1928, juste avant le départ pour Nice), au sein de structures performantes (de Pathé et Gaumont, par exemple). Vigo ne parvient pas encore à se faire une place… Sa rencontre avec Boris Kaufman (opérateur déjà confirmé) à la fin de 1929, lors d’un passage à Paris, va être déterminante.
Par ailleurs, son beau-père lui donne une somme d’argent importante qui lui permet d’acheter le matériel dont il a besoin. Tout s’accélère jusqu’à la réalisation de son premier film, A propos de Nice, en 1930. L’investissement de Vigo dans le cinéma se diversifie, il participe à la création du ciné-club « Les Amis du cinéma » qui lui permet de défendre des films audacieux et menacés par la censure. Il est invité à participer au congrès de Bruxelles sur le cinéma indépendant en décembre 1930 où il se lie avec Henri Storck, documentariste belge. Ses problèmes d’argent et de santé sont toujours aussi importants. En 1931, il réalise un film commandé par Germaine Dulac, alors directrice de la Gaumont-Franco-Film-Aubert (créée en septembre 1929 avec la Banque nationale de crédit) : Taris, roi de l’eau.
En 1932, Vigo va s’installer à Paris. Jacques Louis-Nounez, petit propriétaire de chevaux et administrateur délégué de l’Union financière mobilière passionné par le cinéma mais déçu par le manque de fraîcheur des productions actuelles, propose de financer son prochain film. Plusieurs sujets sont évoqués, avant que ne soit retenu le projet des Cancres (premier titre du futur Zéro de conduite tourné fin 1932-début 1933). Le film est un fiasco commercial, il sera interdit par la censure en France jusqu’en 1946.
Mais Jacques Louis-Nounez n’abandonne pas et finance un nouveau projet, L’Atalante, en 1934. Vigo est très affaibli avant le tournage du dernier plan (le plan aérien de la péniche). Le montage est assuré par Louis Chavance et approuvé par le cinéaste, mais pas par la Gaumont-Franco-Film-Aubert qui refuse le film. Il sera modifié, remonté, perdra même son titre… Vigo meurt le 5 octobre 1934. Lydu mourra le 24 avril 1939.
La vie de Jean Vigo est marquée par un père révolté disparu dans des conditions mystérieuses, une éducation passée en grande partie à l’internat et un âge adulte partagé entre la souffrance de la maladie, la rencontre avec sa femme et sa passion pour le cinéma (une passion devenue profession à Nice). Ces événements et ces expériences (de répression, de liberté, de désir) ont nourri sans aucun doute les nombreux thèmes parcourus dans ses films.
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