Jean-Paul Sartre
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Jean-Paul Sartre (1905-1980) est souvent
considéré comme l'un des philosophes majeurs du
XXe siècle, voire comme l'un des
« derniers » philosophes, dans la mesure
où en effet, il est l'un des derniers à avoir
tenté de systématiser sa pensée à
travers deux œuvres majeures, L’Être et
le Néant (1943) et La Critique de la raison
dialectique (1960). À ce dernier ouvrage, bien peu
d'auteurs se réfèrent aujourd'hui. Il
s'agissait pour Sartre de proposer, à travers cette
œuvre inachevée, une
« méthode », à la fois
existentialiste et marxiste, capable de proposer une analyse
globale de l'individu et de la société. Le
sociologue Pierre Bourdieu qualifiera Sartre
d'« intellectuel total ».
Le succès de Sartre et l'influence intellectuelle
qu'il exerça, viennent également du fait qu'il
aura été également romancier (Les
mots, La Nausée), biographe (L'idiot de la
famille dresse le portrait de Flaubert, en tentant pour
ce faire d'appliquer une « psychanalyse
existentielle »), critique littéraire,
critique d'art et journaliste. Il est également connu
pour un engagement et un militantisme actif en faveur du
marxisme et du communisme, en dépit, ou
peut-être à cause, de son éducation
bourgeoise.
Il a partagé sa vie avec la philosophe et
théoricienne du féminisme, Simone de Beauvoir
(1908-1986).
L'existentialisme est un humanisme est l'un des
textes les plus célèbres de Sartre. Cet
ouvrage est le texte d'une conférence que le
philosophe a donnée à Paris, le 29
octobre 1945, qui sera publié l'année
suivante. Sartre estime que le terme
d'existentialisme a été mal compris,
c'est pourquoi il tient à le redéfinir
clairement.
Définie comme
« philosophie de l'existence »,
l'existentialisme s'apparente davantage à une
attitude, à une manière de penser et de
se comporter. Exister, en fait, n'est pas
vivre ; exister, c'est avoir conscience de
soi-même et de sa vie, et c'est tâcher
de donner un sens à celle-ci.
L'important, c'est ce que chaque individu fait de sa
vie, c'est la dimension qu'il lui confère.
Sartre place donc au centre de l'existentialisme
l'être humain : c'est pourquoi
« l'existentialisme est un
humanisme ». L'être humain est
conçu comme sujet, et partir de la
subjectivité signifie qu'il faille partir de
l'homme concret, réel, pour parvenir à
définir ce que cet homme est. C'est pourquoi
Sartre affirme que « l'existence
précède l'essence ». Il
écrit même « L'homme n'est
d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il
sera. »
Avant l'existentialisme, les philosophes, notamment
ceux du XVIIIe siècle, tels
Diderot ou Voltaire, considéraient en
effet que « l'essence
précédait l'existence ».
Sartre prend pour exemple un coupe-papier : pour
fabriquer un coupe-papier, il faut auparavant en avoir
élaboré le concept, grâce auquel ce
coupe-papier pourra « exister ».
Ainsi, l'artisan fabrique un coupe-papier suivant une
définition et une technique. Dans ce cas,
l'essence (la théorie)
précède l'existence (la pratique).
Dans un monde où les hommes croient en Dieu,
poursuit Sartre, Dieu joue le rôle de l'artisan
en ce qui concerne la fabrication de l'homme :
l'homme est conçu d'après un
modèle théorique préexistant.
Contrairement à l'existentialisme
chrétien, que représentent notamment le
philosophe danois Sören Kierkegaard (1813-1855),
le philosophe allemand Karl Jaspers (1883-1969) et le
philosophe français Gabriel Marcel (1889-1973),
l'existentialisme athée, en déclarant que
Dieu n'existe pas, inverse la maxime selon laquelle
l'essence précède l'existence :
puisque Dieu n'existe pas, il n'y a pas d'essence
humaine, de définition de l'humain
d'après laquelle Dieu aurait pu fabriquer un
homme. L'homme n'est d'abord rien : cela signifie
qu'il n'y a pas de nature humaine. Autrement dit, il
est dans la nature de l'homme de ne pas avoir de
nature. C'est pourquoi, selon la célèbre
formule, finalement, l'homme n'est rien d'autre que ce
qu'il se fait. L'homme existe d'abord, et il sera ce
qu'il fera de sa vie. Son essence sera définie
par son existence.
La philosophie de Sartre est, dans le même mouvement, une philosophie de la liberté : ayant à construire, à déterminer son existence, l'homme est libre, par conséquent, de décider de ce qu'il sera au moyen des choix et des décisions qui seront les siennes. Personne ne peut décider à sa place de ce qu'un homme sera. C'est pourquoi l'individu est, selon une autre célèbre formule, « condamné à être libre ». De la même manière, l'homme est toujours responsable du sens qu'il va donner à tel ou tel de ses choix, à telle ou telle de ses décisions. Sartre ne peut accepter à ce titre la doctrine freudienne de l'inconscient, lorsqu'elle pose que l'homme n'est pas responsable de ce dont il n'a pas conscience, ignorant qu'il est des véritables causes qui le font agir. Sartre n'accepte pas que l'homme soit « agi » par des forces (des pulsions, des désirs) qu'il ne maîtrise pas. C'est en ce sens que toute philosophie de la liberté est en même temps une philosophie de la responsabilité.
Nous n'avons aucune excuse et nous pouvons toujours
influer sur notre situation dans le monde. Naître
dans un milieu bourgeois ou dans un milieu ouvrier, par
exemple, n'est pas une fatalité. « On
ne naît pas lâche ou
héros », dit encore Sartre :
« le lâche se fait lâche, le
héros se fait héros. On ne naît pas
lâche ou héros, donc, on le
devient ».
Il n'existe pas de destinée à laquelle
nous serions assignés.
La mauvaise foi caractérise selon Sartre la
fuite de nos responsabilités, ou le fait de ne
pas reconnaître que, précisément,
nous sommes condamnés à être
libres.
Mais la mauvaise foi, c'est également refuser
d'être ce que nous sommes, ou au contraire faire
semblant d'être ce que nous ne sommes pas. C'est
pourquoi Sartre établit une différence
essentielle entre l'authenticité et la
facticité. Dans L'Être et
le Néant, Sartre prend l'exemple du
garçon de café, qui
« joue » à être
garçon de café « le
garçon de café joue avec sa condition
pour la réaliser. » Pourtant,
« du dedans, le garçon de café
ne peut être immédiatement garçon
de café, au sens où cet encrier
est encrier, où le verre est
verre. » Le monde des hommes doit être
distingué du monde des choses.
La philosophie de Sartre est une philosophie du
sujet, ou une philosophie de la
subjectivité. Néanmoins, Sartre va
insister sur le fait que ce sujet ne se conçoit
pas indépendamment des autres sujets, ce en
quoi, va-t-il préciser, il se démarque de
Descartes. Sartre
reproche au Je pense de
Descartes (le « cogito »),
d'envisager une conscience fermée sur
elle-même. Selon Sartre, le cogito
cartésien relève d'une conscience qui ne
connaît pas d'autre réalité
qu'elle-même.
Sartre articule sa théorie du sujet autour de
trois concepts : l'en-soi, le pour-soi et le
pour-autrui.
- L'en-soi renvoie à l'idée d'une plénitude, d'une coïncidence avec soi qui ne peut convenir qu'aux choses, et non aux individus humains. Une chaise, par exemple, ne peut décider d'être autre chose qu'une chaise. Une chaise correspond exactement à elle-même. L'en-soi caractérise donc les existences privées de liberté.
- Le pour-soi renvoie à la conscience de l'être humain, laquelle subit une distorsion par rapport à ce qu'elle est. Elle est, par conséquent, négation de l'en-soi, arrachement à l'en-soi. Le pour-soi est synonyme de liberté. Nous pouvons toujours être ce que nous ne sommes pas, et ne pas être ce que nous sommes. Le pour-soi renvoie également à la conscience de notre existence. La chaise n'a pas conscience d'exister.
- Le pour-autrui introduit la dimension de l'altérité : nous ne pouvons demeurer dans le pour-soi. Le sujet prend conscience d'être dans un monde où il existe d'autres consciences. L'autre peut en effet m'apparaître comme un objet, puisqu'il n'est pas moi, mais je sais en même temps que je suis également un objet pour lui. L'autre me fait donc perdre ma subjectivité. C'est pourquoi Sartre écrit que « ma chute originelle, c'est l'existence de l'autre. Je ne peux échapper au regard de l'autre, qui me dit qui je suis quand je pense ne pas être tel qu'il me voit. C'est à ce titre que, de la même manière, l'enfer, c'est les autres. ».
Sartre prend, dans l'Être et le
Néant, l'exemple de la honte.
« La honte, écrit-il, est toujours
honte devant quelqu'un : Je viens de faire un geste
maladroit ou vulgaire : ce geste colle à
moi, je ne le juge ni ne le blâme, je le vis
simplement, je le réalise sur le mode du
pour-soi. Mais voici tout à coup que je
lève la tête : quelqu'un était
là et m'a vu. Je réalise tout à
coup toute la vulgarité de mon geste et j'ai
honte. »
Ainsi, j'ai honte de moi
parce que j'apparais à autrui de telle ou telle
manière; s'il ne m'avait pas vu, je n'aurais pas
éprouvé ce sentiment. Sartre en
conclut que la honte est, par nature,
reconnaissance. Nous reconnaissons que nous
sommes tels que nous sommes dans le regard d'autrui.
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