Haussmann et les transformations de Paris
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Comprendre ce qu'est une recomposition urbaine.
- Savoir comment Paris s'est transformé sous le Second Empire.
- Napoléon III a l’ambition de transformer Paris pour l’embellir et l’assainir d’une part, et d’autre part pour en faire une capitale politique moderne et attractive en Europe.
- En annexant les communes limitrophes, la ville gagne en superficie et en habitants. Le baron Haussmann est chargé par Napoléon III de procéder aux travaux.
- De larges avenues sont percées pour faciliter la circulation en centre ville, cinq gares et de nombreux monuments sont rénovés. Les réseaux d'égout et d’eau potable se développent, des parcs, des bois et les Halles sont créés.
- Cependant l'haussmannisation de Paris a aussi ses détracteurs .
Des revoltes menées par Étienne Marcel, aux guerres de religion, en passant par les révolutions de 1789, 1830 et 1848, pouvoir et agitations sociales ont toujours cohabité à Paris.
Après le coup d'État du 2 décembre 1851, le nouveau régime en place prend en main la gestion de Paris.
En 1850, Paris est une ville industrielle de plus d'un million d'habitants. Un grand nombre d'entre eux sont des ruraux ayant fui les campagnes pour se rapprocher de l'un des principaux bassins d'emplois français.
Depuis les derniers travaux de l’architecte Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806), le développement urbain est chaotique.
Les entrepreneurs ont le champ libre en matière d'aménagement urbain pour la construction de leurs fabriques. Ces projets ne sont considérés qu'à travers un souci économique, et non social. Paris est une ville sale, traversée par des rues étroites et insalubres, loin de l'image que l'on se fait d'une capitale politique : les immondices s'entassent au coin des rues, les Champs Elysées sont un grand marécage pestilentiel, et l'éclairage public fait défaut, ce qui favorise l'insécurité.
La circulation est rendue difficile par le manque d'axes de transport Est-Ouest et Nord-Sud. L'eau potable provient de l'Ourcq, rivière affluente de la Marne, et des machines à vapeur extraient de la Seine une eau insalubre.
La Commission sur les embellissements de Paris est formée en 1853. Elle se compose majoritairement d’hommes politiques choisis par Napoléon III.
Dans son rapport du 20 décembre 1853, la commission fait état des projets de l’empereur et les justifie. Il s’agit de faciliter la circulation des hommes, marchandises, police et armée dans Paris et l’accès aux gares.
Ainsi, Napoléon III souhaite que de larges artères principales aboutissant aux gares soient ouvertes, que la hauteur des maisons n’excède pas la largeur de la rue, que les monuments anciens soient conservés, même s'il faut, pour cela, ménager des angles de rues.
Cette commission est supprimée à la demande d’Haussmann, qui souhaite rester seul maître de la rénovation de Paris.
Napoléon III demeure souvent à Compiègne, mais le siège effectif du pouvoir impérial et législatif est à Paris. Alors que la capitale est à l’image d’une ville ouvrière et insurgée, l’Empereur a la sérieuse volonté de la rénover.
Nommé préfet de la Seine en 1853, le baron Haussmann procède dans un premier temps à l'annexion d'une douzaine de communes limitrophes contenues entre Paris intra muros et les fortifications de 1840. La ville gagne 350 000 habitants, et sa superficie s'accroît de 40 %.
Ces annexions font l’objet d’un décret impérial remis par Napoléon III à Haussmann le 16 février 1859.
En décembre 1851, Haussmann soutient le coup d’État du Président Louis Napoléon Bonaparte et devient son homme de confiance. Nommé sénateur en 1857, il obtient, en 1862, la Grande Croix de la Légion d’honneur pour services rendus à l’Empire. Dans un second temps, Haussmann réorganise l'administration de la ville, dont le pouvoir municipal est réparti entre 20 arrondissements, afin de rompre les anciennes solidarités de quartiers.
Entouré de nombreux experts et de financeurs, Haussmann lance les travaux de la capitale.
Ces travaux sont encadrés par l’État, mise en œuvre par des entrepreneurs privés et financés par l’emprunt. L’État fixe donc un cadre juridique aux travaux.
En dix ans, Haussmann fait procéder à la destruction de 25 000 maisons, et promeut la reconstruction de 75 000 immeubles de style haussmannien.
Napoléon III impose certaines règles pour la construction de ces immeubles :
- Ils ne doivent pas dépasser 6 étages ;
- Leur hauteur doit être égale à la largeur de la rue ;
- La construction doit être en pierre.
Dans ces immeubles, la distribution des activités est toujours la même :
- au rez-de-chaussée, on trouve des boutiques et le concierge ;
- le 2e est un étage noble qui abrite des appartements pour l’aristocratie ou la grande bourgeoisie. Les appartements ont une hauteur sous plafond importante et sont pourvus de balcons ;
- le 5e étage est pourvu d'un balcon, tout le long de la façade ;
- les combles abritent des familles pauvres.
Construits les uns à côté des autres, ces immeubles constituent une « rue mur ».
Ce Paris nouveau s'organise autour des cinq gares :
- rive droite, la gare du Nord, la gare de l’Est et la gare de Lyon ;
- rive gauche, la gare de Montparnasse et la gare d’Orléans.
Les gares donnent sur des avenues aérées, bordées d'immeubles haussmanniens.
Haussmann s'attache aussi à embellir la représentation du pouvoir : le Palais de justice est totalement rénové, le Louvre est achevé et les Tuileries sont réhabilitées. Une nouvelle Préfecture de police est construite, et l'édification d'un nouvel opéra est confiée à Charles Garnier. Débutée en 1862, sa construction n’est achevée qu’en 1875.
À Paris, le principal problème est d'ordre sanitaire. En 1849, Paris a en effet été décimée par une épidémie de choléra qui a fait 20 000 morts.
Haussmann met en place un réseau d'égouts de plusieurs centaines de kilomètres. Un réseau d'acheminement de l'eau potable est développé, et les fontaines publiques se multiplient dans la ville.
Les Halles, marché couvert pour la vente en gros de produits destinés aux commerçants, sont installées au cœur de la capitale afin d'assurer le ravitaillement d'une population toujours plus nombreuse.
Les Halles sont construites entre 1852 et 1870. Dix pavillons sont édifiés. Elles sont appelées « Le ventre de Paris » par Émile Zola.
Enfin, la ville est aérée par la création de parcs (Monceau, Montsouris, les Buttes-Chaumont) et de bois à sa périphérie immédiate (le bois de Boulogne et le bois de Vincennes), selon un modèle londonien. Les principales grandes villes de province ont suivi ce schéma d'aménagement : Lyon et Marseille ont également vu leurs paysages urbains familiers s'améliorer sensiblement.
Si tous ces travaux ont mobilisé plus de 55 000 artisans et modernisé Paris, les détracteurs de cette rénovation urbaine sont nombreux et leurs arguments parfois étonnants.
Ainsi, J.K Huysmans, dans son livre intitulé La Bièvre et le Saint Séverin, paru chez Stock en 1898, se plaint du manque d’ombre l’été sur les grandes artères, et du vent glacial qui s’y engouffre l’hiver.
Jules Ferry, républicain et opposant à Napoléon III et à Haussmann, dénonce dans la presse, dans un article paru dans le quotidien Le Gaulois en 1868, et dans Les comptes fantastiques d’Haussmann (pamphlet datant de 1867), le coût financier des travaux et l’endettement de la Caisse ainsi que le nombre élevé d'expropriations rendues nécessaires par les différents chantiers, la spéculation immobilière.
L’augmentation constante des loyers dans le Paris rénové du centre a pour conséquence de chasser les plus pauvres vers la périphérie où, ne trouvant pas de logement, ils deviennent des sans-abri.
L’haussmannisation a modernisé et assaini Paris mais a accentué les clivages socio-spatiaux.
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