Electre : Les personnages
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Belle et intelligente, elle ne semble pas avoir un rôle prépondérant dans le palais au début de la pièce, mais elle est gênante. C'est une « femme à histoires » selon le Président (I, 2).
Etre tragique par essence (le portait que fait Clytemnestre : II, 5), il est rarement question du bonheur qu'elle ressent, si ce n'est en présence du jardinier (I, 4).
Electre est caractérisée avant tout par
son respect pour son père mort et son frère
absent : elle est la garante de leur
mémoire et reste la seule à les pleurer.
Elle est en conflit avec sa mère et avec Egisthe, le
régent, mais ignore, au début, la source de ce
conflit.
Son personnage est à l'origine de l'expression « le complexe d'Electre » car elle manifeste un amour démesuré pour son père qu'elle vénère et, au contraire, elle hait sa mère.
Elle manifeste par ailleurs un profond attachement à Argos et à son peuple dont elle se sent proche : on le voit dans son rapport avec la femme Narsès, ou plus généralement, avec le petit peuple (II, 8).
Electre se caractérise également par son intransigeance : elle cherche constamment à faire triompher la vérité, seul biais possible pour rendre les âmes pures. Puisque les dieux sous-estiment ces valeurs, elle veut faire la justice elle-même, la « justice intégrale ». Elle est idéaliste et chez elle les concepts triomphent sur l'action.
Dans la pièce, elle est celle qui garantit la tragédie par son désir de faire toute la lumière sur le passé et de ne pas laisser les crimes impunis ; c'est aussi elle qui est à l'origine de la « révélation » d'Oreste qui sera chargé d'accomplir la vengeance.
En conflit avec sa fille, elle cultive une haine profonde pour le souvenir d'Agamemnon qu'elle a tué avec l'aide de son amant.
Clytemnestre se distingue par une ambiguïté :
d'une part elle tente de s'adjuger la bienveillance de ses
enfants et cherche à préserver son
honneur de mère et de reine (c'est pour cette
raison qu'elle s'oppose au mariage d'Electre
avec le jardinier jugeant cette union déshonorante pour
la famille des Atrides, I, 4) ; d'autre part,
elle prétend craindre Oreste comme elle craint
Electre qui représente une menace pour
elle.
Toujours dans cette ambiguïté, elle
aimerait également partager une
complicité avec Electre (II, 5), dans la
mesure où elle est une sorte d'incarnation
féministe : elle préfère par
exemple sauver sa fille que son fils lorsqu'un de ses enfants
tombe (I, 4) ; elle aimerait qu'Electre la
défende auprès d'Oreste au nom des femmes
(II, 5).
A la fin de la scène 5 de l'acte II, Electre la décrit comme quelqu'un qui n'éprouve ni amour, ni passion, ni colère, qui ne nourrit pas d'ambition. Avant d'entrer dans la famille des Atrides, elle était une jeune fille qui aspirait au bonheur. Elle sera transformée et enlaidie par le meurtre (II, 9).
Clytemnestre est plusieurs fois victime (mal
mariée, mal-aimée de son mari comme de ses
enfants, rejetée par son amant à la fin, reine
déchue) et c'est surtout sur elle que s'acharne la
justice d'Electre.
Bien qu'elle ait commis un crime, celui-ci se retourne
très vite contre elle. Après Agamemnon, elle
devient à son tour la proie de la tragédie :
sa conscience la rattrape et la prive de la libération
à laquelle elle aspirait alors, puis, victime du
jugement d'Electre, elle est condamnée à
succomber à la vengeance de ses enfants dans
une mort indigne (II, 9).
Son retour déclenche le renouveau de la tragédie chez les Atrides : il fait d'abord en sorte d'empêcher le mariage d'Electre, avant de raviver la haine chez sa sœur et de lui permettre de comprendre progressivement la source de celle-ci. Egisthe est également gêné par sa présence et son union avec Clytemnestre s'avère urgente s'il veut être reconnu roi avant que le pouvoir revienne légitimement à l'héritier.
Il croit en la beauté de l'âme humaine
(II, 3), mais Electre lui révèle à
son réveil l'horreur de son histoire : un
père assassiné et une mère qui souille sa
mémoire. Une telle découverte le
métamorphose et il devient réceptif
à la haine qui habite sa sœur ;
celle-ci le charge de tuer les assassins
d'Agamemnon.
Bien que les Euménides tentent de le détourner du
crime et donc de l'influence néfaste d'Electre (d'abord
par des paroles (II, 3), puis en l'attachant (II, 7),
il tombe dans l'engrenage de la tragédie et devient
assassin à son tour, ce qui lui vaut d'être
poursuivi par les Euménides à la fin de la
pièce.
Pourtant Oreste, contrairement à sa sœur, ne porte
pas le tragique en lui et aspire au bonheur (II, 1). En
effet, il est heureux de revenir parmi les
siens. Il souhaite comprendre la haine d'Electre car
il aimerait désamorcer les conflits. Lui-même
n'éprouve pas de profonde rancœur envers sa
mère qui l'a pourtant exilé, même s'il
ménage une certaine distance envers elle :
il est partagé entre l'amour filial qu'il
aimerait retrouver et la haine que lui inculque
Electre.
Fier de son nom, il espère détourner la
tragédie de sa famille, ou du moins la fuir
(II, 3).
On apprend peu de choses sur ses origines, si ce n'est qu'il est d'un rang inférieur à la majorité des Atrides (II, 5).
Egisthe, en tant que chef d'Etat, est le seul en mesure de s'opposer à Electre ; il n'y a que lui qui reconnaisse son importance à Argos : elle fait partie de l'identité de la ville et en est la garante. Il la met au centre de ses préoccupations dès le début et pressent qu'il doit en faire une alliée.
Après sa
« révélation »
(II, 7), il se dit prêt à se sacrifier
lui-même en assumant la responsabilité de son
crime pour sauver le peuple. Il est le seul à jouer le
jeu d'Electre, même s'il n'accepte pas de tuer
Clytemnestre et de lui faire ainsi endosser toute la
responsabilité de la mort d'Agamemnon.
En outre, sa magnanimité est la cause de sa
propre perte ainsi que de celle
d'Argos, dans la mesure où il
décide de laisser Oreste et Electre libres.
Durant la pièce, Egisthe passe d'une figure de
régent qui ne cherche que la tranquillité de sa
ville, à celle de véritable dirigeant qui
s'évertue à sauver son peuple et à faire
ce qu'il y a de mieux pour lui. A la différence
d'Electre, il raisonne en chef d'Etat.
Il gagne en beauté par le crime, comme en
témoigne le récit du mendiant, et atteint
l'envergure d'un roi quand la guerre menace.
S'il joue le jeu d'Electre, c'est aussi parce qu'il l'aime et c'est d'elle qu'il tente de se rapprocher dans la mort, tandis qu'il repousse Clytemnestre (II, 7 et 9). Il se montre aussi efficace dans le domaine politique qu'auprès des femmes : outre Clytemnestre, il gagne les faveurs d'Agathe. Il obtient l'indulgence, si ce n'est le pardon, d'Electre (II, 8).
Enfin, malgré la dignité dont il fait preuve dans la gestion de la crise, il ne parvient pas à conserver une même dignité dans la mort puisqu'il reste lié à celle qui l'a terni.
Elles sont décrites d'abord comme des petites filles médisantes qui n'épargnent personne dans leurs récits. Elles apparaissent toujours quand on ne les attend pas et il est difficile de s'en débarrasser.
D'abord enfants, elles grandissent parallèlement au déroulement de l'action, symbolisant ainsi l'accélération tragique du temps. Bien qu'envahissantes, elles ne représentent d'abord aucun danger. A l'âge de quinze ans (II, 3), elles sont à même de comprendre les aspirations du jeune Oreste avec qui elles partagent une complicité ; elles lui donnent par la suite une chance de ne pas devenir criminel.
Lorsqu'elles atteignent l'âge d'Electre, elles manifestent une maturité suffisante pour infliger des châtiments. Devenues elles aussi implacables, elles n'offriront aucun répit à Oreste et, auprès de lui, se substitueront à sa sœur qu'il maudira.
Quoique la question de son identité ne soit jamais tranchée, plusieurs signes peuvent laisser croire que c'est une divinité.
Tout d'abord, bien que ses paroles semblent souvent confuses, il annonce, par voie détournée, le dénouement de la pièce avec l'anecdote de la femme Narsès et de sa louve : cette dernière se retourne contre ses protecteurs et les tue. L'animal « s'est déclaré ». Par ce terme, le mendiant désigne le moment où se produit la transformation. Ainsi, dans la pièce, certains personnages se déclarent à leur tour : Electre, Egisthe...
A la fin de la pièce, il endosse de nouveau le rôle de devin : après avoir fait le récit passé de la mort d'Agamemnon, il raconte la mort de Clytemnestre et d'Egisthe, en devançant les faits de quelques secondes (II, 9).
Il est le seul à saisir les intentions des différents personnages, et notamment celles du régent et de la reine qui tentent d'écarter Electre du palais (I, 3).
Le mendiant a véritablement un statut spécial
dans la pièce : il fait son entrée en
scène en même temps qu'Egisthe et il lui est
accordé la même importance, puisqu'au trône
qui est offert au régent correspond l'escabeau qui lui
est désigné. Il est bien souvent le seul
interlocuteur valable qu'Egisthe rencontre dans les moments
importants, que ce soit à propos d'Electre ou
de questions politiques.
De plus, c'est à lui que revient la dernière
réplique de la pièce.
Il est également une sorte de medium, non seulement entre les dirigeants et le peuple, mais aussi entre l'action et le spectateur, dans la mesure où il est lui-même en position de spectateur sur la scène.
C'est un homme vil qui ne possède pas la distinction que requiert sa fonction. Les avis qu'il émet ne sont destinés qu'à servir son propre intérêt et il les étaie de mauvais arguments, alors que son métier veut qu'il soit maître dans le domaine de l'argumentation. Face aux décisions d'Egisthe, il ne fait que désobéir et fait passer ses problèmes conjugaux avant l'intérêt de la patrie (II, 7).
C'est un personnage de comédie tel qu'on les trouvait chez Molière, en tant qu'il rappelle le vieux barbon et le mari cocu. Il agit comme s'il exerçait un pouvoir absolu sur sa femme, mais en réalité il en est dupe.
Il ne connaît aucune évolution et son personnage fini par être évincé de la pièce : « Votre rôle est fini » lui assène Electre (II, 7, p.109).
Au début de la pièce, elle semble soumise à son mari ; en réalité, elle ne fait que jouer un rôle, puisque bien loin d'être véritablement horrifiée par le terme d'adultère comme elle le prétend (I, 2), elle est infidèle et collectionne les amants. Derrière l'apparence d'une épouse niaise se cache une femme forte qui assume sa féminité et qui cherche à être indépendante.
Le rôle d'Agathe dans la pièce est fondamental car il permet à Electre d'obtenir la clef de l'énigme qui entoure la mort de son père. Il permet aussi à Clytemnestre de se libérer de son crime et de vivre ainsi un moment de bonheur fugitif avant sa propre mort.
C'est un personnage très moderne qui constitue le pendant féminin du personnage de comédie moliéresque. Elle apporte de la lumière dans l'obscurité qui enveloppe les Atrides : « que tout devient clair à la lampe d'Agathe » (II, 8, p.109).
C'est un homme humble, ce qui se traduit par
un nombre limité de répliques. S'il épouse
Electre, ce n'est que parce qu'il obéit au régent
car il n'aurait jamais prétendu à de telles noces
(I, 2).
Il aime Electre, il veut la protéger et la rendre
heureuse (I, 4). Il prétend la connaître car
il est le seul capable d'identifier son sourire, et souhaite
l'arracher à son destin tragique. Celle-ci est
reconnaissante pour sa bienveillance.
C'est un homme simple qui vit dans la nature. Il est le seul qui se trouve hors du tourment et qui n'y entre que par le projet du mariage. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'Egisthe l'a choisi : il est neutre et à même d'écarter Electre du pouvoir et du palais où elle peut susciter l'attention des dieux.
A partir du moment où Oreste l'évince, le personnage du jardinier est progressivement effacé jusqu'au lamento où il est seul en scène. Il prend alors la parole et s'adresse au spectateur dont il est devenu proche : en effet, il partage désormais avec lui ce regard extérieur, entre les deux actes et hors de la pièce.
Personnage bucolique et poétique, il a une meilleure connaissance du bonheur que ceux qui sont plongés dans le tragique. Son retrait de l'action accélère d'ailleurs l'engrenage fatal.
Simplement mentionnée au premier acte à travers l'histoire de la louve (I, 3), elle est présente dans les deux scènes finales.
Parce qu'elle représente le peuple, c'est un personnage symbolique auquel on se réfère souvent : le mendiant la cite pour illustrer son terme « se déclarer », son personnage donne un sens à la royauté puisqu'elle fait partie de ces gens que l'on a à gouverner, et le récit des assassinats lui est destiné (II, 9).
Enfin, la femme Narsès est avant tout celle sur laquelle s'appuie Electre pour forger son idée de justice absolue.
Sa bêtise fait qu'elle a besoin qu'on lui explique ce qui se passe (dernière scène), elle n'est qu'une spectatrice impuissante des événements.
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