Économie d'endettement et économie de marchés financiers
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- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Connaître l'évolution du mode de financement de l'économie des Trente Glorieuses à nos jours.
- Savoir distinguer l'économie d'endettement et l'économie des marchés financiers.
- Le mode de financement de l’économie a donc évolué, passant d’un modèle d’endettement pendant les Trente Glorieuses à un financement par les marchés financiers depuis les années 1980.
- Une économie d'endettement se caractérise par : un financement assuré par le système bancaire (financement externe indirect) ; la sécurité du système, garantie par la Banque centrale qui surveille les crédits accordés et finance les banques ; et enfin, une forte création monétaire qui fait baisser les taux d’intérêt et favorise donc le crédit.
- Chaque modèle a une inspiration théorique différente, keynésienne pour le financement par endettement et libérale pour le modèle basé sur les marchés financiers.
- Devant la forte inflation et le ralentissement de la croissance dans les années 1970, le mode de financement a changé.
- Mais les risques du modèle de financement par les marchés financiers sont importants et de plus en plus visibles dans la multiplication des crises financières de ces dernières années.
Le célèbre krach boursier d’octobre 1929 (« jeudi noir ») illustre la grave crise financière puis économique et sociale qui va bouleverser les États-Unis mais aussi le monde entier (« la Grande dépression »).
Cette crise est d’abord une crise des marchés financiers qui dominent le mode de financement depuis la fin du XIXe siècle.
La spéculation financière, couplée à une crise de la demande (les salaires faibles ne permettent pas d’absorber toute l’offre), vont conduire à un désastre financier. Cette crise va se propager dans le monde entier au cours des années 1930.
Aux États-Unis, dès les années 1930, le président F. D. Roosevelt va mener une politique de relance de l’économie par les grands travaux, dans la Tennessee Valley par exemple. L’État devient alors le moteur économique ; c’est lui qui va insuffler des liquidités pour relancer des projets de développement (politique du New Deal en 1933). Cette économie est toujours basée sur les marchés financiers mais la réforme du système bancaire pour assurer plus de sécurité prépare le passage à une autre économie.
Ce n’est qu’après la Seconde Guerre
mondiale que va se mettre en place une
économie d’endettement notamment
suite aux préconisations de
John Maynard Keynes (Théorie
générale de l’emploi, de
l’intérêt et de la
monnaie, 1936).
Cette économie d’endettement a trois
caractéristiques principales :
- le financement est assuré par le système bancaire (financement externe indirect). Il y a donc intermédiation entre les agents qui ont un besoin de financement et ceux qui ont une capacité de financement ;
- la sécurité du système est garantie par la Banque centrale qui surveille les crédits accordés et finance les banques ;
- une forte création monétaire qui fait baisser les taux d’intérêt et favorise donc le crédit (des ménages et des entreprises).
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, cette solution est la seule possible ; les investissements nécessaires sont colossaux et les capacités de financement des agents économiques trop faibles pour y faire face. Il faut donc développer largement le crédit.
En France, les banques sont toutes nationalisées pour que l’État puisse contrôler entièrement le système. Dans les années 1970, 60 % du financement de l’économie fait l’objet d’un crédit. Les marchés financiers sont marginalisés.
L’idée de Keynes est que ce doit être l’investissement qui précède l’épargne et non l’inverse. Le crédit permet aux agents économiques d’investir ce qui va créer de l’activité économique, des revenus et une partie de ces revenus sera épargnée. De plus, l’économie doit être mue non pas par l’offre mais par la demande qui doit être stimulée pour relancer la croissance.
Ce mode de financement va être en partie à l’origine de la croissance des Trente Glorieuses mais il va rencontrer des limites importantes dès la fin des années 1960.
Dès la fin des années 1960, le chômage commence à se développer mais surtout va apparaître un phénomène nouveau : la stagflation. Ce néologisme désigne le fait qu’il y ait à la fois stagnation économique (et montée du chômage) et inflation.
L’inflation est normale dans une économie d’endettement puisque la demande est fortement encouragée ; cela fait monter les prix. Mais cela s’accompagne en général d’une croissance forte ; or ce n’est plus le cas dans les années 1970. L’inflation elle-même devient difficilement soutenable ; au début des années 1980 en France elle avoisine les 13% (alors qu’en 2008 la sonnette d’alarme est tirée car elle dépasse les 3%, etc.).
Les agents économiques sont très endettés et les bénéfices des entreprises baissent.
Cette situation inquiétante va amener les principaux pays développés à changer de mode de financement et favoriser les marchés financiers. Le tournant se fait suite à la conférence du G7 de Toronto de 1979.
Les États-Unis vont être les premiers à changer de mode de financement provoquant au passage une forte récession en 1980 et 1981 du fait de l’augmentation brutale des taux d’intérêt. L’économie de marché financiers se caractérise par :
- une relation directe entre les agents qui ont un besoin de financement et ceux qui ont une capacité de financement, c’est la désintermédiation. Les marchés financiers permettent à l’offre et à la demande de liquidités de se rencontrer sans l’intermédiaire des banques ;
- les banques sont privatisées et la banque centrale devient indépendante du pouvoir politique ;
- les marchés financiers sont déréglementés, libéralisés. Les placements financiers peuvent circuler librement dans le monde entier et l’État n’encadre plus le crédit ; c’est la banque centrale qui gère la politique monétaire pour lutter contre l’inflation ;
- les taux d’intérêt doivent donc s’élever pour attirer l’épargne nécessaire au financement des activités.
Ce monde est avant tout un monde libéral, une économie qui favorise l’offre et dont le principe est : c’est l’épargne qui doit créer les investissements et pas l’inverse. Ce sont les marchés qui s’auto-régulent, l’État doit avoir un rôle minime et ne peut pas intervenir.
La baisse de l’inflation et de l’endettement a été rapide mais au prix d’une aggravation de la crise économique et du chômage. Ce mode de financement n’a pas permis de renouer avec les taux de croissance des Trente Glorieuses et il comporte des risques certains.
Le financement par les marchés financiers est risqué du fait de l’instabilité de ces marchés.
Manquant de régulation globale, soumis à la spéculation, les marchés financiers connaissent des crises plus ou moins graves de plus en plus régulières depuis la fin des années 1980.
Un risque de crise majeure généralisée n’est pas à exclure, tous les marchés financiers étant reliés (une crise à Hong Kong peut se propager au monde entier, c’est le risque de système).
On le voit aujourd’hui avec la crise financière américaine qui a pour cause des prêts trop risqués consentis par des organismes financiers américains et qui ont été « vendus » sous forme de titres dans le monde entier notamment à des banques européennes qui aujourd’hui essuient de fortes pertes. Ces banques restreignent leurs crédits, les taux d’intérêt augmentent et ralentissent la croissance. Nul ne sait si cette crise est terminée, etc.
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