Donner accès à la connaissance : grandes étapes de l'alphabétisation des femmes du XVIe siècle à nos jours dans le monde
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- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
Connaitre les grandes étapes de l’alphabétisation des femmes du XVIe siècle à nos jours.
- La question de l’instruction des femmes est soulevée au XVIe siècle, mais elle est polémique : faut-il instruire les filles ?
- Les premiers programmes éducatifs à destination des filles apparaissent à la fin du XVIIe siècle. Ces programmes sont nettement genrés (éducation religieuse, tâches domestiques, etc.).
- Le XIXe siècle marque un tournant avec la loi Falloux et les lois Ferry.
- Le XXe siècle montre un effondrement de l’analphabétisme, tant masculin que féminin. Cependant, des inégalités subsistent dans les pays en développement.
Tle (HG G SP) « L’enjeu de la connaissance »
En 1523, l’humaniste espagnol Jean-Louis
Vivès rédige De l’institution de
la femme chrétienne dans lequel il se
questionne sur une « chose non encore
traitée » :
l’éducation des femmes.
Pour lui, l’instruction est nécessaire aux
jeunes filles, mais il s’agit d’une
instruction qui leur est propre. Les travaux
domestiques y seraient plus importants que
l’apprentissage de la lecture ou de
l’écriture. En outre, le latin n’y
aurait pas sa place.
On retrouve des propos similaires chez Érasme ou
Rabelais, qui justifient l’instruction des jeunes
filles parce que l’homme et la femme sont
supposés vivre ensemble.
La Réforme protestante a comme point de départ la publication en 1517 des 95 thèses de Luther. Ces propositions critiquent l’Église catholique et appellent à sa réorganisation (fin des indulgences, traduction de la Bible, etc.). L’excommunication de Luther par le Pape en 1521 entraine par la suite le développement d’une nouvelle forme de christianisme, le protestantisme luthérien.
Martin Luther encourage fortement la création d’écoles. Ces dernières sont destinées aux filles comme aux garçons. En effet, l’accès à l’écriture et la lecture est nécessaire aux croyants puisqu’ils doivent, dans la logique protestante, accéder au divin sans intermédiaire. La Bible, traduite en langue vernaculaire, doit leur être accessible.
Face au succès du luthéranisme en Europe, l’Église catholique organise une Contre-Réforme au cours du concile de Trente (1545-1563). Elle promeut alors un renforcement de l’instruction, tant masculine que féminine. Cependant, cette instruction se cantonne le plus souvent au simple apprentissage de la lecture.
La lecture et l’écriture ne sont pas nécessairement enseignées conjointement. Si la lecture est nécessaire à l’enseignement religieux, l’écriture ne l’est pas. De plus, elle impose des contraintes matérielles supplémentaires.
Des congrégations s’impliquent dans l’enseignement féminin : création d’écoles gratuites pour les filles pauvres, pensions payantes pour les plus aisées.
On peut citer la nièce de Montaigne, Jeanne de Lestonnac, qui fonde la compagnie de Marie-Notre-Dame en 1607 à Bordeaux.
Ce n’est qu’au cours du
XVIIe siècle que
s’élaborent les premiers programmes
éducatifs à destination des filles.
La question de savoir si les filles peuvent
prétendre à un enseignement aussi
complexe que les garçons reste
entière :
- Molière et les Précieuses ridicules (1659) ou les Femmes savantes (1672) se moquent des femmes qui auraient la prétention de s’instruire ;
- des femmes de lettres comme Mme de Sévigné défendent l’idée d’une égale instruction.
À la même époque, Fénelon
rédige un traité d’éducation
dans lequel il regrette que « rien ne [soit]
plus négligé que l’éducation
des filles ».
Cependant, il y réclame une éducation
liée à leurs
« fonctions » :
« elles ne doivent ni gouverner
l’État, ni faire la guerre [...] elles
peuvent se passer de certaines connaissances
étendues ».
Le consensus se fait autour de l’éducation
religieuse, qui reste essentielle dans
l’éducation des jeunes filles pour les
contemporains.
On peut enfin citer les Avis d’une mère
à sa fille, rédigés par la
marquise de Lambert dans les années 1690 et
dans lesquels elle écrit : « il
est bien que les jeunes personnes s’occupent de
sciences solides », y compris le latin.
Au cours du XIXe siècle, les
progrès dans l’éducation des filles
sont fulgurants dans les pays occidentaux.
En France, la question de l’éducation avait
été soulevée sous la Restauration.
Le ministre de Louis-Philippe, François Guizot,
avait fait voter une loi consacrant la liberté de
l’enseignement primaire, en l’organisant sur
le principe d’une école publique ou
privée pour toute commune de plus de
500 habitants.
La loi Guizot ne rend pas l’école obligatoire. De plus, elle ne spécifie pas le sexe des enfants concernés, ce qui sous-entend qu’elle s’adresse aux garçons.
En 1850, la loi Falloux est adoptée sous la IIe République. Elle instaure les écoles de filles dans toutes les communes de plus de 800 habitants.
L’instruction morale et religieuse figure au premier rang des matières enseignées et la loi préconise l’instauration d’écoles séparées par culte.
La loi Falloux entraine une augmentation du taux d’alphabétisation des filles.
En 1882, la loi Ferry reconnait
l’égalité des sexes face à
l’instruction.
Dès lors, l’éducation des
garçons et des filles devient obligatoire.
L’instruction est, au choix, à domicile ou
à l’école. L’école
publique est gratuite et laïque.
Cependant, l’école n’est pas encore mixte. L’enseignement dispensé est spécifique. Les filles reçoivent des cours de couture, de soins aux enfants, etc.
Si la question de l’alphabétisation des filles est réglée à partir des années 1880, les spécificités de l’enseignement selon le genre des élèves questionnaient sur l’égal accès à l’instruction.
Ferdinand Buisson, pédagogue et cofondateur de
la Ligue des Droits de l’Homme, est un des
précurseurs sur la question de la mixité
scolaire.
Dans son Dictionnaire de pédagogie et
d’instruction primaire, publié en
1887, il récuse la nécessité de
séparer filles et garçons. Il reste un
homme de son temps et, prenant exemple sur le
modèle américain, il évoque des
« raisons morales » :
« les jeunes gens gagnent ainsi en
moralité, en douceur, en
générosité, [et] les jeunes filles
prennent plus de sérieux, de sang-froid, de
raison ».
Buisson milite pour une répartition par niveau
scolaire plutôt que par genre. Ainsi,
« si une localité peut avoir un
instituteur et une institutrice, on confiera au premier
les enfants les plus avancés, à la
seconde la classe enfantine ».
Mais la route pour la mixité est encore
longue :
- En 1915, on autorise l’intégration de filles dans les écoles de garçons et inversement, pour des raisons pratiques (beaucoup d’instituteurs sont mobilisés pendant la Guerre).
- En 1919, le baccalauréat s’ouvre aux femmes qui peuvent alors plus facilement intégrer l’université.
- En 1924, les programmes du secondaire sont identiques pour les filles et les garçons.
- Sous la Ve République, la mixité se généralise : en 1968, la moitié des classes du secondaire sont mixtes.
- La loi Haby de 1975 sur le collège unique généralise la mixité à tous les établissements.
Il est reconnu aujourd’hui que l’alphabétisation des femmes est un enjeu de développement :
- accroissement de leurs revenus, ce qui réduit la pauvreté ;
Au Pakistan, selon le Rapport mondial de suivi sur l’Éducation pour tous 2013-2014, les femmes qui travaillent et possèdent une bonne connaissance de la lecture et de l'écriture gagnent 95 % de plus que les femmes dont l’aptitude à lire et à écrire est faible ou inexistante.
- enfants en meilleure santé et bénéficiant d’une meilleure éducation. Recul de la mortalité infantile ;
Pour chaque année d’études supplémentaire de la mère, la scolarité de l’enfant augmente en moyenne de 0,32 année.
- recul de l’âge au mariage et diminution du risque de mortalité en couche ;
D’après l’UNICEF, si l’ensemble des filles d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud et de l’Ouest bénéficiaient d’une éducation secondaire, les mariages d’enfants chuteraient de 64 % pour passer de près de 2,9 millions à un peu plus de 1 million.
- plus généralement, impact sur la croissance du pays.
D’après l’UNICEF, une augmentation d’un point de pourcentage de l’instruction des filles entraine un accroissement du produit intérieur brut (PIB) moyen de 0,3 point et un relèvement du taux de croissance annuel du PIB de 0,2 point.
Pourtant, ce droit fondamental à l’instruction est contesté dans certains États :
- obstacles socio-culturels : si un parent doit faire le choix d’envoyer un enfant à l’école, les filles sont généralement lésées ;
- obstacles économiques : éloignement de l’école, cout ;
- menaces, risque terroriste par dogmatisme religieux.
En 2012, Malala Yousafzai, alors âgée de 15 ans, est la cible d’une tentative d’assassinat alors qu’elle sortait de son école. L’attaque est perpétrée par une mouvance des Talibans en Afghanistan, qui refuse aux filles le droit à l’instruction. Grièvement blessée, Malala sort de l’hôpital plusieurs mois plus tard et devient une militante pour le droits des filles à aller à l’école. Elle obtient le Prix Nobel de la paix en 2017.
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