Dom Juan de Molière
Les résumés
Acte I : l’exposition
Scène 1
Sganarelle, valet de Dom Juan, explique à Gusman, valet de
Done Elvire, les raisons pour lesquelles son maître a
abandonné sa maîtresse : c’est un
libertin, un impie, un « grand seigneur méchant
homme ».
Scène 2
Dom Juan entre en scène. Il explique à Sganarelle
qu’il a quitté Done Elvire parce qu’il a une
autre femme en tête ; répondant à son
valet qui avoue ne point aimer ses méthodes,
c’est-à-dire « d’aimer de tous
côtés », Dom Juan fait
l’éloge de l’inconstance. Sganarelle le met en
garde contre le jugement du Ciel qui ne saurait tolérer
que l’on se joue, comme il le fait, du sacrement du
mariage : « c’est une méchante
raillerie que de se railler du Ciel, […] les libertins ne
font jamais une bonne fin ». Dom Juan répond
qu’il faut songer « seulement à ce qui
peut nous donner du plaisir » et annonce son projet
à son valet : il veut enlever une jeune
fiancée lors d’une balade en barque…
C’est à ce moment là qu’arrive Done
Elvire.
Scène 3
Done Elvire exige des explications de Dom Juan. Celui-ci, qui
aurait bien laissé à Sganarelle le soin de le
justifier, affirme à Elvire qu’il est parti à
cause d’ « un pur motif de
conscience » : il avait des scrupules de
l’avoir enlevée du couvent et pensait que son
mariage « n’était qu’un
adultère déguisé [et] qu’il [leur]
attirerait quelque disgrâce d’en haut ».
Done Elvire, indignée, coupe la parole à Dom Juan
et lance : « Le Ciel te punira, perfide, de
l’outrage que tu me fais ».
Acte II : un séducteur à l’œuvre
Scène 1
Charlotte, une jeune et jolie paysanne, est en conversation avec
Pierrot, un paysan amoureux d’elle et qui souhaite
l’épouser. Pierrot lui raconte que la veille, au
bord de la mer, il a sauvé avec le « gros
Lucas », « queuque gros gros
Monsieur » de la noyade et qu’ils l’ont
amené chez Mathurine. Charlotte demande des détails
à Pierrot sur celui dont on dit qu’il
« est bien pû mieux fait que les
autres » et affirme vouloir aller « voir un
peu ça ». Pierrot lui dit alors son amour et sa
jalousie et lui fait promettre de faire un effort pour
l’aimer davantage. C’est à ce moment-là
qu’arrivent Dom Juan et Sganarelle…
Scène 2
Dom Juan avoue à son valet avoir été
charmé par Mathurine. Au moment où il dit cela, il
aperçoit Charlotte ; il se lance alors dans une
entreprise de séduction à laquelle elle ne
résiste que peu : il lui promet le mariage…
Scène 3
Survient Pierrot qui tente de repousser Dom Juan : une
course autour de Charlotte s’engage et c’est
Sganarelle, jusque là simple spectateur de ce ballet
comique de rivaux, qui reçoit le soufflet que Dom Juan,
grand seigneur, destinait au pauvre Pierrot !
Scène 4
Arrive Mathurine. Celle-ci demande à Dom Juan s’il
parle aussi d’amour à Charlotte. Dom Juan
réussit à se tirer d’une situation
embarrassante : dans un jeu efficace d’apartés,
il assure Mathurine et Charlotte de son fidèle
amour !
Scène 5
La Ramée, un spadassin, interrompt le discours amoureux
pour prévenir Dom Juan d’un danger imminent :
douze hommes à cheval le cherchent. Dom Juan fait ses
adieux aux deux paysannes et s’enfuit en se
déguisant.
Acte III : un homme en fuite
Scène 1
On retrouve Dom Juan « en habit de
campagne » et Sganarelle « en
médecin » qui cheminent en forêt. Alors
que Sganarelle vante les effets de la médecine, Dom Juan
la critique en affirmant qu’elle est « une des
grandes erreurs qui soient parmi les hommes » et que
l’art des médecins n’est que « pure
grimace ». Et Sganarelle de répondre :
« Comment, Monsieur, vous êtes aussi impie en
médecine ? » et de chercher à
savoir ce à quoi croit Dom Juan. Celui-ci affirme
brutalement qu’il « [croit] que deux et deux
sont quatre […] et que quatre et quatre sont
huit ». A cette profession de foi matérialiste,
Sganarelle tente de répondre que le monde est une
œuvre divine mais tombe de cheval, ce qui met un terme
à un raisonnement que Dom Juan jugeait bancal !
Scène 2
Croyant s’être égarés, Dom Juan et
Sganarelle interpellent un homme. Celui-ci, un pauvre, demande au
maître l’aumône : en remerciement de sa
générosité, il lui promet de prier pour lui.
Dom Juan lui dit qu’il ferait mieux de prier pour ne plus
être si pauvre et affirme qu’il « [lui
donnera] un louis d’or, pourvu qu’[il veuille]
jurer ». Le pauvre refuse. Dom Juan le lui donne tout
de même « pour amour de
l’humanité » et l’abandonne pour
aller au secours d’un homme attaqué par trois
voleurs.
Scène 3
Cet homme est Don Carlos : il remercie Dom Juan et lui
explique qu’il est, avec ses frères, à la
cherche d’un individu : « [ils cherchent]
à venger […] une sœur séduite et
enlevée d’un couvent : et […] de cette
offense est un Dom Juan Tenorio, fils de Dom Louis
Tenorio ». Dom Juan affirme être un de ses amis
et promet de les aider à le retrouver.
Scène 4
Don Alonse, un des frères de Don Carlos, arrive et
reconnaît Dom Juan ! Il veut venger sa sœur et
le tuer. Mais il est arrêté par Don Carlos qui se
dit redevable de celui qui lui a sauvé la vie. Don Carlos
fait différer la vengeance et promettre à Dom Juan
que leur offense sera réparée par « des
moyens doux » ou par des moyens
« violents » et
« sanglants ».
Scène 5
Dom Juan retrouve Sganarelle, qui, poltron, s’était
enfui lors de l’affrontement. Il explique à son
valet qu’il ne retournera pas auprès de Done
Elvire : « [il] aime la liberté en
amour ». Il aperçoit alors le tombeau
d’un Commandeur qu’il tua en duel. Il
s’approche du mausolée et admire la Statue qui
l’orne. Il fait demander par Sganarelle à cette
Statue si elle lui fera l’honneur de venir souper avec lui.
A la grande frayeur de Sganarelle, la Statue baisse par deux fois
la tête en signe d’acceptation. « Allons,
sortons d’ici », dit Dom Juan.
Acte IV : un homme traqué
Scène 1
Sganarelle affirme à Dom Juan que ce mouvement de
tête de la Statue est un signe du Ciel afin que celui-ci
réforme sa conduite… Dom Juan fait taire Sganarelle
en le menaçant de le « rouer de mille
coups » et demande que le souper soit
préparé le plus vite possible.
Scène 2
La Violette, laquais de Dom Juan, annonce l’arrivée
de Monsieur Dimanche, un marchand qui vient réclamer son
dû à Dom Juan. Ce dernier annonce son
programme : « J’ai le secret de renvoyer
[les créanciers] satisfaits sans leur donner un double
(= un sou)».
Scène 3
Dom Juan en l’invitant à s’asseoir et en
prenant des nouvelles de sa famille, cherche à
réduire au silence Monsieur Dimanche : en
l’interrompant sans cesse et en le flattant, Dom Juan
montre sa supériorité et ridiculise le pauvre
marchand qui ressort sans un sou et sans même avoir pu
formuler sa demande…
Scène 4
La Violette annonce alors l’arrivée de Dom Louis, le
père de Dom Juan. Celui-ci vient faire des remontrances
à son fils : il s’emporte contre les actions
indignes de Dom Juan et le déshonneur dans lequel il
plonge sa noble famille. Dom Juan pendant cette longue tirade
reste silencieux puis manifeste son mépris envers ce
discours moralisateur. Dom Louis traite son fils d’
« insolent » et sort en le menaçant
ainsi : « Je saurai […] mettre un terme
à tes dérèglements, prévenir le
courroux du Ciel, et laver par ta punition la honte de
t’avoir fait naître ».
Scène 5
Sganarelle, témoin de la scène, dit à Dom
Juan que celui-ci a tort de ne pas prendre en compte les sages
propos de son père. Mais devant l’air
menaçant d’un Dom Juan excédé, le
valet se reprend et affirme le contraire.
Scène 6
Alors que Dom Juan s’impatiente de son repas, survient Done
Elvire, voilée. Celle-ci lui apprend la nouvelle de sa
future retraite religieuse ; elle lui demande aussi de
corriger sa vie et d’éviter le courroux du Ciel par
un prompt repentir. Dom Juan laisse parler Elvire et lui
répond en lui disant le plaisir qu’il
éprouvera si elle pouvait rester le soir
même…
Scène 7
Dom Juan se met enfin à table ! Mais des coups
frappés à la porte se font entendre…
C’est la Statue du Commandeur.
Scène 8
Alors que Dom Juan invite la Statue à s’installer
pour souper, celle-ci l’interrompt et le met au défi
de venir le lendemain souper avec elle. Dom Juan accepte.
Acte V : le dénouement ou le châtiment de Dom
Juan
Scène 1
Dom Juan face à Dom Louis joue l’hypocrite et
annonce à son père qu’il a
décidé de réformer sa conduite, de
« réparer […] le scandale de [ses]
actions passées » pour « obtenir
du Ciel une pleine rémission ». Dom Louis
s’enchante de cette nouvelle.
Scène 2
Sganarelle ayant assisté silencieux au dialogue
félicite son maître de sa nouvelle conversion,
certain que la merveille de la statue « mouvante et
parlante » soit cause du repentir de son maître.
Dom Juan avoue à Sganarelle que cette conversion
n’est qu’hypocrisie : «l’hypocrisie
est un vice privilégié, qui, de sa main, ferme la
bouche à tout le monde, et jouit en repos d’une
impunité souveraine ». Sganarelle est
scandalisé et affirme à son maître :
« Il ne vous manquait plus que d’être
hypocrite pour vous achever en tout point, et voilà le
comble des abominations » et conclut à la fin
d’un long et grotesque raisonnement que « par
conséquent, [il sera] damné à tous les
diables ».
Scène 3
Dom Carlos, le frère de Done Elvire, arrive pour
réclamer le règlement de son affaire : Dom
Juan est-il d’accord pour confirmer que Done Elvire est sa
femme ? Dom Juan esquive la question et affirme qu’il
vient de décider de quitter « tous les
attachements du monde » et qu’il se retire dans
un couvent : « ce n’est point moi qui veux
me battre : le Ciel m’en défend la
pensée », déclare-t-il
hypocritement…
Scène 4
Sganarelle multiplie les reproches et les mises en garde
auprès de son maître. Et Dom Juan de répondre
que si le Ciel veut donner son avis sur sa conduite, il doit
parler un peu plus clairement.
Scène 5
Un Spectre, « en femme voilée »,
apparaît alors et annonce à Dom Juan qu’il
doit immédiatement se repentir, sinon il sera
châtié. Dom Juan fait l’incrédule et
alors que le Spectre « change de figure et
représente le Temps avec sa faux à la
main », il s’entête dans son refus du
repentir.
Scène 6
La Statue arrive, invite Dom Juan à lui donner la main
pour le suivre au souper et lui reproche son
« endurcissement au pêché ».
Dom Juan est alors rongé par des flammes qui le
brûlent et Sganarelle, tout en affirmant que par cette
vengeance tout le monde est content, réclame ses gages.