Deux visions de la République, incarnées par Charles de Gaulle et Pierre Mendès France
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Connaitre Charles de Gaulle et Pierre Mendès-France et leur position politique.
- Connaitre les relations politiques entre les deux hommes.
- Charles de Gaulle et Pierre Mendès-France ont marqué la IVe République et la Ve République.
- Malgré leurs désaccords politiques, les deux hommes ont œuvré pour une France républicaine.
- Première Guerre mondiale
- Seconde Guerre mondiale
- IVe République
- Ve République
Sous la IVe République et
Ve République deux
personnalités politiques marquent leur époque
et la vie politique française : il s’agit
de Pierre Mendès-France et Charles de Gaulle.
Chacun par leur style, leur réalisation et leur
idée de la nation et des institutions vont laisser une
empreinte durable dans la vie publique de la France. Pourtant
au cours de leur carrière politique respective, ils se
sont souvent opposés défendant chacun une
vision singulière de la République.
PMF démarre sa carrière politique à l’âge de 25 ans en devenant député de l’Eure, puis maire de la petite ville normande de Louviers trois ans plus tard. Il s’engage dans la gauche modérée, se pose en fervent défenseur de la laïcité et s’engage contre la colonisation. Il soutient le gouvernement du Front Populaire de Léon Blum et est un partisan de l’engagement de l’État dans l’économie pour réduire les inégalités sociales et lutter contre la dépression économique.
Luttant activement dans les rangs de la Résistance française, il est arrêté par le régime de Vichy sous le prétexte d’avoir abandonné son poste militaire, mais c’est son engagement à gauche et ses origines juives qui lui sont reprochés. Il parvient à s’échapper et rejoint de Gaulle à Londres où il mène des actions dans la Résistance. En 1944 lorsque le Gouvernement provisoire de la République française remplace le régime de Vichy, il devient ministre de l’économie. L’année suivante, il démissionne en raison de ses divergences sur la ligne générale adoptée par le gouvernement.
En juin 1954, il est investi président du Conseil sous la IVe République, il est à la tête d’un gouvernement éphémère qui ne durera que sept mois et dans lequel on trouve au ministère de l’Intérieur, le futur président de la République, François Mitterrand. En un peu plus de sept mois, il réussit à mettre fin à la guerre d’Indochine en signant les accords de Genève en juillet, ce qui précipite la fin de la domination coloniale française en Asie du Sud-Est. En 1954, son gouvernement participe à la construction de l’Europe politique notamment le volet défense avec la CED (communauté européenne de Défense) qui sera rejetée par les députés. Enfin s’il est favorable à un régime parlementaire, il est conscient d’un nécessaire rééquilibrage avec le pouvoir exécutif qui, trop effacé, dans la constitution de la IVe République participe à l’instabilité de institutions.
L’opinion publique retiendra surtout le style Mendès qui gagne en popularité par « ses causeries au coin du feu » du samedi matin et sa proximité avec ses concitoyens. Entretenant un lien direct avec la nation, à la fois simple et efficace, il donne l’image d’un homme de conviction plus que d’ambition. Malgré l’impopularité de la mesure dans la France des années 1950, il mène une campagne contre l’alcoolisme qui frappe de nombreuses familles à cette époque en faisant la promotion du verre de lait quotidien et en taxant les bouilleurs de crue (production de l’alcool artisanal). Il sera d’ailleurs, avec de Gaulle, une des cibles préférées de l’extrême-droite. Le jeune député poujadiste (de Pierre Poujade représentant l’extrême-droite dans les années 1950), Jean-Marie Le Pen, l’invective en lui jetant au visage ses origines juives : « Vous n'ignorez pas que vous cristallisez sur votre personnage un certain nombre de répulsions patriotiques et presque physique ».
De Gaulle est né dans une famille catholique et traditionnelle et embrasse la carrière militaire après avoir intégré l’école militaire de St Cyr. Blessé et prisonnier durant la Grande Guerre, il obtient la légion d’honneur à l’issue du conflit. Durant les années 1920 et 1930, il est sous les ordres du maréchal Pétain, le héros de Verdun, le colonel de Gaulle entre alors en conflit avec sa hiérarchie. Il ne partage pas la stratégie défensive derrière que symbolise la ligne Maginot, mais plaide pour la création d’unités blindés et offensives.
Ses idées politiques et sa conception de l’État penchent vers la droite et même vers les monarchistes. Il défend un pouvoir exécutif fort, le chef politique doit s’imposer à la nation face à un système parlementaire instable et inefficace. Pourtant, de Gaulle n’est pas dogmatique, il est aussi influencé par la mouvance chrétienne progressiste, il ne versera donc pas dans l’idéologie anti-républicaine en vogue chez les nationalistes des années 1930. Au contraire avec la guerre, il va s’engager dans la défense des valeurs démocratiques contre les idéologies autoritaires défendues par son ancien chef, le maréchal Pétain, qui a choisi la voie de la collaboration avec l’occupant allemand.
Pendant la guerre, il appelle à la défense des valeurs républicaines et à la lutte contre l’occupant, il devient le principal adversaire de Pétain. Alors que le 17 juin 1940 Pétain appelle à cesser les combats, le lendemain, le 18 juin 1940, de Gaulle appelle les Français à résister et à poursuivre la lutte jusqu’à la libération. Il devient le « général Micro », car les Français connaissent de lui sa voix retransmise depuis la BBC. Il coordonne les actions de la résistance et parvient à unir ces mouvements divisés grâce à son bras droit Jean Moulin, qui dirige le CNR en 1943. En 1944, il prépare la restauration de la démocratie avec la chute imminente du régime de collaboration de Vichy en fondant le GPRF (Gouvernement provisoire de la République française) dont il devient le président.
Entre 1944 et 1946 à la tête du Gouvernement provisoire, de Gaulle incarne la France qui a résisté, sa popularité est importante. Pourtant des divergences apparaissent entre la majorité parlementaire de gauche qui a remporté la majorité absolue aux élections de 1945 et le chef du gouvernement. Entre ces deux institutions s’opposent deux conceptions du pouvoir et de la République, les partis de gauche sont favorables à la mise en place d’un régime parlementaire craignant le retour d’un pouvoir exécutif fort alors que Pétain a été condamné pour haute trahison. De Gaulle défend un pouvoir présidentiel fort qui est selon lui un gage de stabilité et d'efficacité dans le cadre de la reconstruction. En 1946, de Gaulle démissionne, une nouvelle constitution est approuvée par les Français et donne naissance à la IVe République, régime parlementaire que condamne le Général lors du discours de Bayeux la même année.
Entre 1946 et 1958, de Gaulle se retire de la vie politique, il rédige ses mémoires, c‘est selon sa propre formule « sa traversée du désert ». Pourtant après 12 ans de retraite, il est rappelé au pouvoir avec l’échec de la IVe République, instable et ingouvernable, empêtrée dans la guerre d’Algérie qui menace la République.
Entre 1958 et 1969, de Gaulle, président de la République peut mettre en pratique sa vision de l’État et des institutions. Il crée la Ve République et met fin au régime parlementaire en élaborant un régime semi-présidentiel. Le pouvoir exécutif s’impose au législatif, mais tout en gardant un équilibre entre eux afin de préserver la système démocratique, c’est un régime de compromis. Il réussit à stabiliser les institutions et l’État accompagne la forte croissance économique des années 1950 et 1960. Dans le même temps, il redonne à la France son désir de grandeur, il parvient à faire jeu égal sur un certain nombre de sujets avec les deux grandes puissances, met un terme aux conflits coloniaux en donnant son indépendance aux colonies d’Afrique, dont l’Algérie en 1962 et dote le pays de l’arme nucléaire. Il met en application une de ses célèbres formules : « La France ne peut pas être la France sans la grandeur. »
Entre les deux hommes, les relations sont difficiles, il faut dire que tout les sépare. De Gaulle incarne la force et l’autorité militaire, Mendès est un homme de compromis. De Gaulle impose sa stature aux français et flatte l’orgueil national, Mendès fait des confidences à ses concitoyens et bouscule certaines traditions pour engager le pays dans la modernité.
En 1945, Mendès démissionne de son poste de ministre de l’Économie sous le Gouvernement provisoire et devient un adversaire et un opposant à de Gaulle. Il s’oppose à la vision de la République défendue par le Général. Mendès reste attaché au parlementarisme et se méfie d’un pouvoir fort défendu par de Gaulle. En démocrate progressiste, il ne partage pas cette vision monarchique de l’État portée par un dirigeant tout puissant.
En 1958, il appelle à voter « non » au référendum qui doit entériner la nouvelle constitution de la Ve République, en 1962 il s’oppose également à ce que le président soit élu au suffrage universel. En 1965, il soutient son ancien ministre de la défense aux élections présidentielles, François Mitterrand contre de Gaulle. Il partage avec lui cette hostilité au pouvoir présidentiel fort, Le Coup d’État permanent essai rédigé par Mitterrand dénonçant la dérive monarchiste du pouvoir rejoint les idées mendéistes. Enfin, en 1968, il participe au mouvement de mai contre le pouvoir gaulliste et est même pressenti pour établir un nouveau gouvernement en cas d’effondrement de l'État.
Pourtant si tout les sépare les deux hommes ont également de nombreux points communs comme une certaine idée de la France, un courage politique rare, des convictions inébranlables, un lien privilégié avec les Français dans un pays qui entretient une adversité séculaire pour ses représentants.
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