Des écosystèmes qui incluent l'Homme
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Comprendre que l’Homme est en interaction avec son environnement naturel.
- Décrire les différents types d’interactions qu’entretiennent l’Homme et les écosystèmes.
- Analyser les impacts de la gestion de la biodiversité et des écosystèmes sur la santé humaine.
- Les êtres humains font partie intégrante des écosystèmes. À ce titre, ils entretiennent de nombreuses interactions biotiques avec les autres êtres vivants, qui peuvent être de plusieurs types : exploitation, concurrence, coopération, commensalisme.
- Les êtres humains tirent bénéfice de la nature, mais peuvent également être en compétition avec des espèces naturelles.
- Ils peuvent aussi avoir une influence positive sur la biodiversité. De nombreux écosystèmes n’existeraient pas sans les activités humaines, comme les garrigues. De même, de nombreuses espèces prospèrent dans les milieux anthropisés, c’est-à-dire qu’elles s’adaptent aux zones urbaines.
- Certains animaux sont néfastes pour l’Homme, comme les moustiques ou les tiques, car vecteurs de maladies. Une bonne gestion et protection de la biodiversité permet de lutter contre ces maladies infectieuses, en maîtrisant les cycles de vie des êtres vivants qui en sont les vecteurs ou les hôtes.
- Les interactions au sein d’un écosystème
- Structure et dynamique d’un écosystème
- Perturbations et résilience des écosystèmes
L’Homme, comme toute espèce, est en interaction avec les écosystèmes dans lesquels il vit. Ces relations sont indispensables pour sa survie, mais aussi son bien-être. Les écosystèmes peuvent inversement être influencés par l’Homme, parfois de façon importante.
Les interactions entre les humains et les écosystèmes sont de plusieurs sortes.
Il y a l’exploitation par l’Homme. Celui-ci dépend des écosystèmes pour obtenir et produire sa nourriture. Comme tout animal hétérotrophe, il absorbe la matière organique produite par d’autres êtres vivants. Consommateur omnivore et généraliste, tout autant phytophage que zoophage, il se nourrit de toutes les espèces comestibles qu’il trouve dans l’environnement. L’Homme occupe donc différentes positions dans les réseaux trophiques. De plus, la cuisson et les autres techniques de préparation des aliments lui permettent d’élargir sensiblement la palette de ses ressources alimentaires.
L’Homme occupe alternativement plusieurs positions : consommateur primaire, secondaire et tertiaire.
L’agriculture dépend en grande
partie des écosystèmes naturels. Par
exemple, les insectes pollinisateurs sont
indispensables pour la reproduction de nombreuses
plantes entrant dans l’alimentation humaine.
La microfaune du sol, les champignons et les
bactéries sont tout autant cruciales, car
elles permettent le recyclage de la matière
organique et l’assimilation des nutriments
par les plantes.
Enfin une biodiversité riche et stable
permet de limiter la prolifération des
maladies et des ravageurs.
De nombreuses espèces d’abeilles sauvages (ici : apis mellifera) contribuent à la pollinisation de la flore utilisée dans l’agriculture.
L’Homme dépend également largement des écosystèmes pour le dioxygène qu’il respire. La production nette de ce gaz sur terre est essentiellement due aux organismes photosynthétiques océaniques.
Enfin, l’humain exploite la biomasse, par exemple le bois, comme source d’énergie et de matériaux de construction.
L’Homme est en concurrence avec certains
animaux. Ceux-ci, qui sont encore parfois
désignés sous le terme de
« nuisibles », s’attaquent
aux productions de l’élevage et de
l’agriculture : campagnol, mulot, loup,
renard, pyrale du maïs, etc. Ils sont nombreux
à avoir été activement
chassés, jusqu’à parfois provoquer
localement leur extinction.
Cependant, avec la diminution de la chasse et le recul
de certaines pratiques agricoles, plusieurs de ces
animaux voient leur population localement augmenter
dans des zones où ils avaient disparu, comme le
loup qui fait sa réapparition en France (voir
ci-dessous).
Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, le loup (canis lupus) était présent sur 90 % du territoire français, malgré les tentatives de destruction en raison des dégâts qu’il causait aux troupeaux, et des peurs qu’il suscitait. Le déclin de la population lupine s’est accéléré au XIXe siècle avec la démocratisation de la chasse, la modernisation des armes à feu et l’emploi du poison. Le loup disparaît de notre pays peu avant 1940. Cependant, dans les années 1990, des populations de loups provenant d’Italie traversent les Alpes et s’installent en France. Depuis, leur nombre est en constante augmentation.
Ce retour du loup ne se fait pas sans provoquer des heurts avec les éleveurs. Bien qu’il attaque préférentiellement les ongulés sauvages (en France, des chevreuils, des chamois, et parfois aussi des cerfs, des mouflons et des sangliers), c’est un prédateur opportuniste et, en zone d’élevage, il n’hésite pas à s’en prendre aux troupeaux domestiques.
Chaque année, plusieurs centaines d’attaques de troupeaux sont attribuées au loup en France (plus de 12 000 bêtes tuées en 2018). Cette réapparition du loup exige donc des adaptations de la part des activités humaines pour cohabiter pacifiquement avec ce prédateur.
L’Homme entretient également des relations
de coopération avec de nombreuses
espèces vivantes. On peut citer en premier lieu
les animaux domestiques, dont l’un des exemples
les plus frappants est le chien (canis lupus
famirialis). Alors que son ancêtre est un
concurrent de l’espèce humaine (voir plus
haut), le chien moderne a développé une
relation très proche avec l’Homme. En
échange de nourriture et d’un
refuge, le chien a co-évolué avec
notre espèce afin de se spécialiser dans
de très nombreuses fonctions utiles aux
activités humaines : protection des
troupeaux, chasse, traction de traîneau,
compagnie, etc.
Mais il ne faut pas considérer que l’Homme
ne coopère qu’avec des espèces
domestiques. Il existe également des exemples de
coopération avec des espèces
sauvages.
Au Mozambique, les chasseurs de miel du peuple Yao ont établi une surprenante collaboration avec une espèce d’oiseau, le grand indicateur (indicator indicator). Lorsque celui-ci découvre un essaim d’abeilles, il se poste à côté et chante pour attirer l’attention. Si un chasseur passe à proximité, il sait qu’il y a un essaim grâce au chant de l’oiseau. Il chasse les abeilles avec de la fumée et s’approprie le miel, tandis que l’oiseau se nourrit de la cire de la ruche et des larves d’abeille.
Les chasseurs Yao ont développé une coopération très étroite avec cette espèce d’oiseau : ils utilisent un sifflement spécifique pour signaler à indicator indicator qu'ils cherchent du miel, augmentant les chances de guidage. C'est un cas de mutualisme entre humains et animaux sauvages.
Le grand indicateur, indicator indicator.
Crédits : Gisela Gerson Lohman-Braun CC BY-SA 2.0.
Certaines espèces entretiennent des relations de
commensalisme avec les humains,
c’est-à-dire qu’elles profitent de
la présence de l’Homme sans que celui-ci
n’en soit affecté.
Ainsi, de nombreuses espèces se sont
adaptées aux milieux anthropisés
(c’est-à-dire modifiés par
l’Homme) et y prospèrent. Pigeons, merles,
rats noirs, renards et même coyotes, de
très nombreuses espèces sauvages vivent
dans les milieux urbains où ils trouvent refuge
et nourriture.
Les villes et les zones de vie urbanisées sont
de véritables écosystèmes, parfois
très riches en biodiversité.
Depuis une vingtaine d’années, les renards roux (vulpes vulpes) prospèrent dans Londres et les grandes villes anglaises. Ils y trouvent leurs ressources alimentaires et se sont parfaitement adaptés au milieu urbain. À Londres, au fil des années, les renards se sont habitués à la présence humaine. Certains sont si peu farouches qu’ils n’hésitent pas à s’approcher des maisons comme des humains. Il y aurait entre 8 000 et 10 000 renards à Londres.
Renard roux (vulpes vulpes) dans une rue de Londres.
L’Homme interagit avec son environnement depuis
plusieurs milliers d’années. Son influence
a créé ou développé
certains types d’écosystèmes, qui
ne se peuvent se maintenir que par son intervention.
C’est particulièrement le cas pour les
milieux ouverts : prairies, garrigues, plaines de
montagne, etc. Sans les activités humaines
(pâturage, fauche, etc.), ces
écosystèmes évolueraient
spontanément vers la forêt, qui est le
milieu d’équilibre.
Ces milieux ont pourtant une grande importance
écologique, leur biodiversité
étant souvent très élevée.
Ils permettent en effet à de nombreuses
espèces inféodées de plantes
annuelles et d’insectes d’y trouver des
conditions favorables pour se développer et
prospérer.
Troupeau de bovins en pâturage. Sans le pâturage des troupeaux domestiques, la plupart des prairies européennes évolueraient spontanément vers l’écosystème forestier.
Prairie fleurie de coquelicots, une plante annuelle. De nombreuses plantes ne peuvent pousser que dans les milieux ouverts de type prairie.
L’Homme est donc une partie intégrante des écosystèmes. Il est en interaction réciproque avec la nature depuis des millénaires, et de nombreux écosystèmes ont co-évolué avec sa présence.
Les humains entretiennent aussi des relations plus
négatives avec les écosystèmes, et
peuvent devenir la victime d’espèces
naturelles. L’Homme est au sommet de toutes les
chaînes alimentaires et il n’est la proie
d’aucun animal, même si plus de
1 000 personnes dans le monde sont
tuées par des animaux prédateurs chaque
année. Cependant, l’Homme est la cible de
très nombreux parasites : moustiques,
tiques, poux, ascaris, vers solitaires…
Plus grave encore, les humains sont soumis au risque
d’attraper des maladies infectieuses dont ces
parasites peuvent être porteurs. Ainsi, à
cause des maladies infectieuses dont il est vecteur, le
moustique est le premier animal responsable de la mort
d’êtres humains chaque année.
En comparaison, les requins, qui sont pourtant
associés à une menace beaucoup plus
grande dans la culture populaire, ne se trouvent
qu’en 15e position, avec
seulement 10 décès par an qui leur
sont imputables.
La biodiversité peut jouer un rôle très important dans l’émergence et la prévalence de maladies dangereuses pour l’Homme, en particulier les maladies qui nécessitent un vecteur (moustiques, tiques, etc.).
De nombreux vecteurs de pathogènes suivent des
cycles de vie complexes, passant successivement par
différents hôtes et milieux, ce qui leur
donne d’autant plus de chances d’être
contaminés et de propager des maladies.
Il existe aussi, dans les écosystèmes
naturels, des populations d’animaux sauvages qui
sont des réservoirs d’agents infectieux
pathogènes.
Par exemple, le virus Ebola est présent de
façon endémique au sein de populations de
chauve-souris dans les régions de forêts
tropicales africaines. Ces réservoirs de virus
sont à l’origine du déclenchement
des épidémies, et rendent
l’endiguement et l’élimination de la
maladie très difficiles.
L’exploitation forestière, augmentant les
risques de contamination entre humains et animaux,
serait une des principales causes de l’apparition
de nouvelles maladies infectieuses, dont le SIDA au
XXe siècle, par exemple.
Ainsi, les écosystèmes jouent un
rôle très important dans la santé
humaine. Leur étude est donc indispensable pour
la compréhension et la lutte contre des maladies
émergentes.
La maladie de Lyme est une maladie infectieuse causée par une bactérie, borrelia burgdorferi, transmise par les tiques.
La tique européenne (ixodes ricinus) est un insecte parasite qui s’accroche à des mammifères pour se nourrir de leur sang. Le cycle de vie de la tique est complexe. Elle passe par plusieurs hôtes pour compléter son cycle de reproduction. Si la tique est elle-même contaminée par la bactérie, elle peut la transmettre à l’hôte.
Le risque d’être piqué est
particulièrement élevé lors
d’une promenade en forêt au printemps et
à l’automne, lorsque les tiques se
positionnent au sommet des grandes herbes pour
attendre leurs hôtes. Le réchauffement
climatique pourrait être un facteur aggravant
de la propagation de cette maladie. En effet, les
tiques profitent des hivers doux et humides pour se
reproduire. Or, les périodes de grands gels
sont en constante diminution en Europe.
Cependant, la présence de prédateurs
pourrait être une aide pour réduire la
propagation de cette maladie : des chercheurs
ont montré que plus le nombre de renards
(vulpes vulpes) et de fouines (martes
foina) était important dans
l’écosystème forestier, plus le
nombre de tiques infectées était
faible. En effet, une fois éclosent, les
tiques s’attaquent aux organismes les plus
faciles d'accès. Il s'agit du plus souvent de
rongeurs, lesquels évoluent près du
sol. Or, ces animaux sont souvent porteurs
d'infections transmissibles à la tique, qui
contaminera alors d'autres animaux lors de ses futurs
repas, et ainsi de suite.
En réduisant le nombre de rongeurs,
hôtes des infections, les prédateurs
participent à la diminution du risque de la
transmission de la maladie de Lyme à
l'Homme.
Ainsi, en favorisant les populations de renards et
d’autres prédateurs, il est par exemple
possible de réduire le risque de propagation
de la maladie de Lyme.
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