Critique de la raison pure, Introduction à la seconde édition, Kant
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
Edition Quadrige, Traduction Tremesaygues et
Pacaud,
p. 31 « Que toute notre connaissance commence avec
l’expérience (…) qui nous ait appris à
l’en séparer ».
- Objet du texte : il s’agit de définir l’expérience constitutive de la connaissance humaine. Kant va montrer que l’expérience ne peut pas être seulement empirique au sens de sensible et de passive. Elle présuppose logiquement une activité de l’esprit sans quoi aucune connaissance ne serait possible. Toutefois il s’agit de superposer ces deux niveaux sans les opposer.
- Problème soulevé par le texte : quel est le fondement de notre connaissance ? Plus précisément, comment définir le statut de l’expérience à partir d’où la connaissance commence (temporellement) et sur laquelle la connaissance se fonde (logiquement) ?
- Thèse proposée par l'auteur : pour répondre à la question du fondement de notre connaissance, Kant envisage d’abord son origine chronologique puis son fondement logique. Il sépare ainsi deux niveaux de questionnement lui permettant de discerner la matière et la forme de notre connaissance. Tandis que la première est totalement empirique (matérielle), la seconde est totalement pure (formelle) c’est-à-dire indépendante de l’expérience précisément.
On peut dégager deux points de vue : le premier point du vue est chronologique et le second est logique. Il s’agit de faire dériver la relation entre l’expérience et la connaissance de deux sources, l’une étant chronologique et l’autre logique et/ou transcendantale.
« Que toute notre connaissance commence avec l’expérience, cela ne fait aucun doute » Ce qui veut dire que la connaissance débute ou prend sa source uniquement dans l’expérience. Ainsi Kant confirme l’empirisme qui considère que rien n’est dans l’intellect qui n’ait d’abord été dans les sens. L’expérience est définie comme expérience sensible, elle affecte le sujet en ce sens qu’elle lui donne des objets empiriques pour sa réflexion. Elle « frappe nos sens » en ce qu’elle affecte notre sensibilité et ainsi elle est au point de départ de toute pensée en mettant en mouvement notre intellect. Sans expérience, la connaissance n’aurait jamais commencé d’exister puisqu’elle n’aurait jamais eu d’objets à connaître.
Mais l’expérience ne se réduit pas à sa dimension purement affective. Kant la définit en deux sens : au début de l’alinéa, elle désigne l’expérience empirique c’est-à-dire celle de nos sens, elle est donc purement réceptive et passive. Alors qu’il précise ensuite : « celle qu’on nomme expérience », sous-entendu celle que la philosophie critique reconnaît comme la véritable expérience, n’est plus seulement passive puisqu’elle « compare, lie ou sépare ces représentations et travaille ainsi la matière brute des impressions sensibles pour en tirer une connaissance des objets ». Là se trouve toute l’originalité de la définition kantienne de l’expérience : elle n’est pas seulement sensible mais « synthèse » de la sensibilité et de la faculté intellectuelle, cette dernière étant l’entendement, faculté de juger en appliquant un concept à un objet.
Autrement dit, la connaissance est impensable sans un objet d’expérience que le sujet reçoit par les sens mais elle n’est possible qu’à la condition que le sujet dispose cet objet, le mette en forme par ses concepts.
Exemple : affirmer que la craie est blanche, c’est faire la synthèse entre sa matière brute qui m’affecte et lui appliquer une catégorie (forme de la pensée), ici une qualité qui est la blancheur, ne pouvant résider dans les sens mais dans l’esprit ayant préalablement rapproché des couleurs semblables en les nommant « blancheur ».
Par conséquent l’expérience a deux sens : empiriquement elle signifie la matière de notre connaissance et idéalement elle est synthèse entre la sensibilité et l’entendement. Toutefois, Kant maintient l’origine totalement empirique de notre connaissance : tout commence avec l’expérience sensible.
« Cela ne prouve pas qu’elle dérive de toute l’expérience » voulant dire que l’effet ne doit pas être confondu avec la cause, si notre connaissance prend en effet sa source dans l’expérience sensible, cela ne signifie pas que sa cause soit totalement empirique. Autrement dit, si l’expérience était cause absolue de la connaissance alors le sujet serait incapable de connaître car il serait soumis à la prodigieuse diversité sensible impensable parce que totalement chaotique et désordonnée. « Dériver » voulant dire être totalement déduite logiquement de l’expérience, on ne peut donc pas déduire logiquement toute notre connaissance de nos sens. Pourquoi ?
Si toute notre connaissance était logiquement déduite de l’expérience brute alors elle serait toujours particulière puisque toute expérience sensible est particulière. Or nous connaissons les objets en les jugeant à partir de formes universelles (concepts) comme la blancheur, l’unité, la réalité etc. Tous ces concepts sont donc logiquement antérieurs à l’expérience, ce qui veut dire indépendants d’elle (a priori). « Notre propre pouvoir de connaître produit de lui-même », c’est-à-dire indépendamment de l’expérience, des formes pures qui ne valent qu’à la condition d’être appliquées à un objet d’expérience possible.
Toutefois, Kant reconnaît que la séparation qui est en train de s’effectuer entre la matière et la forme de notre connaissance demande « un long exercice ». La faculté de discernement est la plus souveraine de l’activité critique, elle doit apprendre à détacher la matière brute et empirique de la connaissance fournie d'avec l’expérience de la forme organisée et pure fournie par l’entendement. Alors que la connaissance prend naissance avec l’expérience sensible donc a posteriori, elle ne s’y réduit pas. Au contraire, elle provient de l’ « addition de l’entendement » qui ajoute une part indépendante de l’expérience ou a priori : ce sont les concepts qui servent à juger et à accroître notre connaissance.
Kant n’a pas encore utilisé les notions
d’a priori et
d’a posteriori pour
caractériser la différence essentielle qui
traverse ce texte. Soucieux d’établir la
genèse de ce partage entre ce qui vient de
l’expérience et donc après elle
chronologiquement, et ce qui n’en provient pas
logiquement, Kant renouvelle la distinction entre forme
et matière pour l’appliquer non plus aux
choses naturelles ou artistiques mais au sujet qui
s’applique à les connaître. Autrement dit,
les phénomènes deviennent objets de la
connaissance qu’à cette
double condition pour
l’esprit :
- d’avoir une matière sensible
sur laquelle il pourra raisonner sans quoi il tomberait
aisément dans l’idéalisme qui oublie la
sensibilité inhérente à
l’esprit,
- de préparer l’arrivée sensible des
phénomènes en organisant
préalablement l’expérience au
risque de tomber dans l’empirisme naïf qui confond
la primauté chronologique de l’expérience
et la priorité logique de l’entendement.
Des quiz et exercices pour mieux assimiler sa leçon
La plateforme de soutien scolaire en ligne myMaxicours propose des quiz et exercices en accompagnement de chaque fiche de cours. Les exercices permettent de vérifier si la leçon est bien comprise ou s’il reste encore des notions à revoir.
Des exercices variés pour ne pas s’ennuyer
Les exercices se déclinent sous toutes leurs formes sur myMaxicours ! Selon la matière et la classe étudiées, retrouvez des dictées, des mots à relier ou encore des phrases à compléter, mais aussi des textes à trous et bien d’autres formats !
Dans les classes de primaire, l’accent est mis sur des exercices illustrés très ludiques pour motiver les plus jeunes.
Des quiz pour une évaluation en direct
Les quiz et exercices permettent d’avoir un retour immédiat sur la bonne compréhension du cours. Une fois toutes les réponses communiquées, le résultat s’affiche à l’écran et permet à l’élève de se situer immédiatement.
myMaxicours offre des solutions efficaces de révision grâce aux fiches de cours et aux exercices associés. L’élève se rassure pour le prochain examen en testant ses connaissances au préalable.
Des vidéos et des podcasts pour apprendre différemment
Certains élèves ont une mémoire visuelle quand d’autres ont plutôt une mémoire auditive. myMaxicours s’adapte à tous les enfants et adolescents pour leur proposer un apprentissage serein et efficace.
Découvrez de nombreuses vidéos et podcasts en complément des fiches de cours et des exercices pour une année scolaire au top !
Des podcasts pour les révisions
La plateforme de soutien scolaire en ligne myMaxicours propose des podcasts de révision pour toutes les classes à examen : troisième, première et terminale.
Les ados peuvent écouter les différents cours afin de mieux les mémoriser en préparation de leurs examens. Des fiches de cours de différentes matières sont disponibles en podcasts ainsi qu’une préparation au grand oral avec de nombreux conseils pratiques.
Des vidéos de cours pour comprendre en image
Des vidéos de cours illustrent les notions principales à retenir et complètent les fiches de cours. De quoi réviser sa prochaine évaluation ou son prochain examen en toute confiance !