Conversion d'un signal analogique en signal numérique - Sciences de l'ingénieur
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Décrire la conversion analogique-numérique pouvant intervenir dans une chaine de transmission de l’information.
- Voir les notions d’échantillonnage et de résolution d’un convertisseur analogique/numérique (CAN).
- Étudier comment convertir des nombres décimaux en nombres binaires, et inversement.
La conversion d’un signal analogique en signal numérique correspond aux trois étapes suivantes.
-
Échantillonnage
La valeur du signal n’est mesurée que périodiquement. Le temps entre deux mesures consécutives est la période d’échantillonnage , son inverse est la fréquence d’échantillonnage . -
Quantification
Les valeurs mesurées sont arrondies, afin que le signal numérisé ne prenne qu’un nombre fini de valeurs différentes. Pour un convertisseur analogique-numérique (CAN) n bits travaillant sur un domaine en tension , la résolution q du convertisseur est . C’est l’écart entre deux valeurs permises consécutives. -
Codage
Pour sa transmission, le signal numérisé est codé en binaire, c'est-à-dire en base 2. Un nombre binaire est composé de chiffres binaires, les bits (0 ou 1).
- Signaux électriques analogiques et numériques
- Bit, octet
Une information peut être un son, une image, une vidéo, un texte, etc.
Lorsqu’un ordinateur ou une carte électronique doit utiliser une information, il faut que cette information soit numérisée.
La numérisation d’un signal analogique comprend deux étapes.
- L’échantillonnage, qui consiste à prélever la valeur d’un signal à intervalles de temps régulier.
- La conversion analogique-numérique (CAN).
Le nombre d’échantillons qui composent le signal numérique doit être suffisamment grand pour pouvoir représenter le signal analogique de départ, mais pas trop grand non plus pour que le signal numérique ne soit pas trop volumineux.
Un signal analogique varie de manière continue en fonction du temps. Lors de la numérisation d’un tel signal, il y a échantillonnage de celui-ci dans le temps. Cela veut dire que l’on ne mesure les valeurs du signal que périodiquement.
La fréquence d’échantillonnage (en Hz) est son inverse :
Concrètement, le théorème de Nyquist-Shannon indique que la fréquence d’échantillonnage doit être au moins le double de la fréquence maximale que comporte le signal : .
Les fichiers audio sont couramment échantillonnés à 44,1 kHz, car cela permet de restituer des sons dont la fréquence peut aller jusqu’à 22,05 kHz, c'est-à-dire un peu au-delà de la fréquence maximale audible par l’Homme (20 kHz).
Un signal numérique ne peut prendre que certaines valeurs : c’est la quantification, assurée par un convertisseur analogique-numérique (CAN). Chaque valeur est arrondie à la valeur permise la plus proche par défaut (juste en dessous).
On rencontre aussi le terme de quantum, ou de pas. La résolution q (ou p) d’un convertisseur analogique/numérique de n bits travaillant sur un domaine en tension électrique est donnée par :
En effet, avec n bits, il est possible de coder valeurs différentes, donc on divise la longueur du domaine par le nombre de valeurs possibles. Puisque et s’expriment en Volt, q s’exprime aussi en Volt.
Avec un convertisseur 4 bits qui travaille entre 0 V et 16 V, la résolution est de 1 V.
Le graphe ci-après indique la tension « retenue » par le convertisseur en fonction de la tension d’entrée.
Schématiquement, l’échantillonnage et la quantification sont réalisés l’un après l’autre, respectivement par un échantillonneur-bloqueur et par le CAN. Concrètement, on a les étapes suivantes :
- À des intervalles de temps régulier , l’échantillonneur-bloqueur mesure la valeur de la tension délivrée par le signal.
- Jusqu’à la prochaine mesure, il maintient la dernière valeur trouvée. Cela justifie le terme de bloqueur : la valeur en sortie reste constante pendant une période d’échantillonnage .
- La valeur est transmise au CAN qui procède à la quantification, selon la valeur de sa résolution q.
En sortie, on obtient le signal numérisé que l’on a observé dans la fiche liée aux chaines de transmission.
Dans la pratique, le signal numérisé n’est pas transmis en l’état. Il est en effet codé en binaire. Cela constitue la dernière étape de la conversion analogique-numérique.
Le binaire travaille uniquement avec deux chiffres : 0 et 1. Un nombre binaire est un groupement de chiffres binaires (bits).
Le terme « bit » signifie binary digit, c’est-à-dire 0 ou 1 en numérotation binaire. Il s’agit de la plus petite unité d’information manipulable par une machine numérique.
Dans un nombre binaire, la valeur d’un bit, appelée poids, dépend de la position du bit en partant de la droite. Le poids d’un bit augmente d’une puissance de deux en allant de la droite vers la gauche.
On considère un convertisseur 4 bits travaillant entre –4 V et +4 V, donc la résolution est . 4 bits signifient que l’on peut coder valeurs différentes. Concrètement, le convertisseur travaille donc avec 16 niveaux de tension différents. À chaque niveau correspond un nombre binaire de 4 bits. Exemple, le niveau 0 Volt est associé au binaire 1000.
Le signal analogique ne devrait pas valoir 4 V, sinon il faudrait avoir le binaire 10 000 (= 16) en sortie, ce qui n’est pas possible pour un CAN 4 bits, car 10 000 fait 5 bits (5 chiffres). Cela justifie l’écriture , où l'on exclut .
Il est intéressant de remarquer que le lien entre un niveau de tension et le nombre binaire associé n’est pas nécessairement une relation de proportionnalité. On est bien dans l’esprit d’un codage : si le destinataire ne sait pas comment les données binaires ont été codées, il ne pourra pas reconstituer le signal de départ.
Dans cette partie, on étudie comment convertir « à la main » un nombre entier positif exprimé dans le système décimal (base 10) en un nombre binaire (base 2), et inversement. Bien entendu, ce genre de calcul peut être effectué par outil informatique (fonction calculatrice de l’ordinateur) ou avec une calculatrice graphique programmable. Un nombre décimal sera noté et un nombre binaire .
- on divise le nombre décimal par 2 ;
- on note son reste entier, puis on divise le quotient obtenu par 2 ;
- on note son reste, et ainsi de suite… jusqu’à obtenir un quotient égal à 0 ou 1 ;
- on lit alors le nombre binaire.
- Il est de même possible de convertir un nombre entier relatif de la base 10 vers la base 2, et inversement. On parle alors de nombre signé.
- Il existe également des conventions de codages pour convertir un nombre réel base 10 en binaire, notamment selon la norme IEEE-754. La structure du nombre codé est proche de la notation scientifique que l’on connait (mantisse, exposant). Bien entendu, le codage d’un nombre réel passe par un arrondi de celui-ci.
Pour convertir un nombre binaire en un nombre entier base 10, on procède comme indiqué par le schéma ci-après.
Le poids d’un bit désigne son emplacement dans le nombre binaire.
Le bit le plus à droite a le poids le plus faible (en anglais least significant bit, ou lsb), c'est-à-dire 0. Il est équivalent aux unités en base 10. Le bit le plus à gauche a le poids le plus fort (en anglais most significant bit, ou msb).
Pour chaque poids i, on multiplie la valeur du bit correspondant (0 ou 1) par . Ensuite, la sommation des nombres trouvés nous donne le nombre base 10 voulu.
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