Comment un phénomène social devient-il un problème public ?
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- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
Pour devenir une préoccupation commune, ce phénomène doit être médiatisé. Cette médiatisation s’opère quand :
• le phénomène en question génère des conflits (les automobilistes sont contre la disparition des avertissements de radars fixes),
• il concerne une partie importante de la population (la grippe A peut générer une pandémie mondiale),
• il est relayé par des acteurs aux ressources importantes. Il peut s’agir de groupes de pression organisés (syndicats, lobbies…), de groupes d’experts (sur le climat par exemple) ou d’entrepreneurs de morale (ou leaders d’opinion). Ces personnes ont une position sociale qui leur permet de mettre en lumière certains phénomènes et de pousser les autres à s’y intéresser (c’est le cas des « intellectuels » en France qui sont souvent invités sur des plateaux télévisés, dans les ministères…).
• ce phénomène rejoint des préoccupations électoralistes (le problème de la violence et de la sécurité).
Doc. 1. Manifestation écologiste médiatisée |
Un phénomène médiatisé attirera alors plus facilement le regard des pouvoirs publics qui vont mettre en place des politiques publiques pour y répondre. On dit alors que le problème public va s’afficher sur l’agenda politique. Cet agenda comprend les discussions autour du problème, la rencontre des parties prenantes, les décisions et leur application.
Les médias ont donc un pouvoir considérable, celui de pouvoir influencer l’agenda politique. Cela peut poser problème car les phénomènes sociaux sont sélectionnés et réinterprétés par les médias ce qui peut modifier la perception de l’opinion publique et les décisions des pouvoirs publics (comme la médiatisation extrême de certaines affaires criminelles comme le « réseau pédophile » d’Outreau dans les années 2000).
Les pouvoirs publics sont aussi poussés à réagir rapidement souvent dans un but électoraliste pour des raisons d’affichage (multiplication des lois contre la délinquance).
• des mesures concrètes (lois, règlements, décrets…comme la loi sur l’interdiction de la publicité pour le tabac en 1991),
• son inscription dans un plan général d’action (lutte contre le tabagisme, l’insécurité routière…),
• des moyens budgétaires appropriés,
• la définition du public visé (les automobilistes, les fumeurs…),
• des objectifs à atteindre (moins de 3000 tués sur les routes).
Ces politiques publiques sont décidées par les pouvoirs publics (gouvernement, assemblées législatives) mais leur mise en œuvre n’est pas exclusivement le fait du pouvoir politique et de ses administrations. Ces mesures publiques peuvent être aussi portées par des associations (prévention des accidents de la route chez les jeunes), des syndicats (plan de formation des salariés) ou tout autre groupe social de référence. L’État participera toutefois largement au financement de ces actions.
L’évaluation de ces actions fait aussi partie intégrante des politiques publiques. Depuis 2001, la loi organique relative à la loi des finances (LOLF appliquée à toutes les administrations depuis 2006) précise que tous les budgets (détaillées poste par poste) doivent être discutés et votés par le Parlement.
Cela oblige donc à évaluer chaque dispositif règlementaire pour savoir si le coût d’une mesure est en adéquation avec la réussite des objectifs. Cela apparait par exemple dans la remise en question du RSA dont les objectifs fixés en termes de bénéficiaires et de retour à l’emploi n’ont pas été atteints (et donc certains font des propositions alternatives comme le travail d’intérêt général demandé aux bénéficiaires…).
Cette LOLF, si elle permet de mieux évaluer les politiques publiques, les contraint aussi à des objectifs de rentabilité pour faire des économies budgétaires.
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