Comment répartir la richesse ? (ou la répartition de la valeur ajoutée)- Première- SES
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Connaitre la valeur ajoutée (VA).
- Comprendre le partage de la valeur ajoutée (VA).
- Le partage des richesses produites est donc source de conflits entre les salariés qui touchent une partie de la VA pour leur travail sous forme de salaire et les entreprises qui ont les bénéfices comme rémunération des capitaux investis. L'État, qui touche aussi une partie de la VA sous forme d'impôts, taxes et cotisations sociales, doit arbitrer ce partage
- Pendant les Trente Glorieuses, ce sont plutôt les salariés qui étaient gagnants, mais aujourd'hui à cause du chômage, les salaires sont plus faibles et les bénéfices progressent ce qui pose des problèmes de pouvoir d’achat.
- L’État intervient de moins en moins pour corriger les déséquilibres de partage de la VA car ses instruments d’intervention sont limités.
Le partage de la valeur ajoutée est le problème essentiel en économie. La majorité des questions économiques sont rattachées de près ou de loin au partage des richesses produites dans l’économie.
La somme de ces VA forme d’ailleurs le Produit intérieur brut marchand (PIB) auquel il faudra rajouter les richesses produites par les administrations (PIB non marchand qui est évalué par les coûts de ces administrations) pour avoir le PIB total, c'est-à-dire les richesses produites en France.
Pour obtenir cette valeur ajoutée, les
entreprises doivent soustraire à leur chiffre
d’affaires les valeurs créées
par d’autres entreprises. L’entreprise
achète des biens et des services qu’elle
va détruire ou transformer pour produire ;
on appelle cela les consommations
intermédiaires.
Cette valeur ajoutée a été
produite grâce aux facteurs de production
que sont le travail et le capital ;
l’essentiel du partage de la valeur
ajoutée va se faire entre ces facteurs. Les
salariés vont toucher leurs
salaires (environ 60% de la VA),
primes…, l’État va prélever
les impôts, les taxes et les
cotisations sociales et enfin le reste ira
à l’entreprise pour la
rémunération du capital (environ 30%
de la VA). On appelle ce reste
l’excédent brut
d’exploitation (EBE),
c’est-à-dire le bénéfice
brut.
À partir de cet EBE, l’entreprise va
verser des dividendes à ses actionnaires
(si c’est une société anonyme) et
payer les intérêts de ses emprunts.
Il faut ajouter les intérêts et les
dividendes qu’elle va recevoir de ses placements
pour obtenir l’épargne brute,
autrement appelé bénéfice net.
Elle pourra ensuite utiliser cette épargne brute
pour financer ses nouveaux investissements (ou
constituer des réserves) ou alors faire des
placements financiers.
Pendant les Trente Glorieuses, ce sont plutôt les
salariés qui ont profité de ce partage
car il y a un manque de main-d’œuvre
et donc les entreprises sont obligées de
proposer des salaires corrects pour garder leurs
salariés. Le taux de rotation de la main
d’œuvre est fort car les conditions de
travail sont éprouvantes du fait de
l’application systématique des
méthodes tayloristes et fordistes du
travail (travail à la chaîne,
surveillance des cadences, gestes rapides et
répétitifs…).
De plus, les syndicats sont puissants,
l’essentiel des ouvriers adhèrent à
ces organisations et sont solidaires. Les conflits sont
donc à l’avantage des salariés.
La part du capital dans la VA devient trop faible
à la fin des années 1970 ;
l’investissement est
découragé et le ralentissement de
la croissance économique vient accentuer
cette situation. Les embauches se font plus rares,
l’inflation est forte et le
chômage va augmenter.
Ce chômage, qui devient rapidement un
chômage massif, met les entreprises en position
favorable pour diminuer la progression des salaires
dans la VA ; le rapport de force s’inverse
et les syndicats sont obligés de diminuer leurs
revendications devant l’ampleur que prend la
crise.
Ce partage se fait donc souvent de manière
conflictuelle, grèves pour les
salariés, menaces de licenciement de la part des
entreprises, ainsi que de délocalisation pour la
période actuelle.
Les gouvernements doivent souvent gérer ce
problème de partage de la valeur ajoutée.
Ce sont des choix de politique économique. Au
début des années 1980, pour
rétablir les bénéfices des
entreprises et relancer les investissements, le
gouvernement décide de mener une
<politique de rigueur : la progression
des salaires est bloquée, on fait baisser
l’imposition des entreprises, ce qui va faire
augmenter la part des bénéfices.
Aujourd’hui, beaucoup de salariés se
plaignent d’avoir des salaires qui ne progressent
pas alors que les grandes entreprises
françaises font des bénéfices
record et que les dividendes des actionnaires
augmentent fortement.
Un partage de la VA trop en faveur du capital risque de
déstabiliser la consommation des
ménages, principal moteur de la croissance
économique. Inversement, des revendications
salariales trop fortes vont pousser les entreprises
à délocaliser ou à
substituer du capital au travail.
Il est à noter que l’intervention de
l’État est limitée sur les
salaires ; il ne peut ajuster que le niveau du
SMIC et les traitements de fonctionnaires. Pour
rétablir une certaine équité dans
le partage de la VA en faveur des salariés, il
ne peut intervenir largement qu’à
posteriori par l’impôt et la redistribution
des revenus ce qui est assez impopulaire
aujourd’hui…
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