Comment concilier croissance et bien-être ? - SES
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Le développement d’un pays se rapproche mieux de la notion de bien-être pour les individus. Il mesure la qualité de vie par des indicateurs plus sociaux que la seule richesse matérielle. L’Indicateur de Développement Humain (IDH) prend par exemple en compte la santé (espérance de vie) ou l’éducation (nombre d’années d’études).
D’autres indicateurs tentent avec plus ou moins de succès de mesurer le bien-être comme l’indicateur de pauvreté humaine, l’indice de santé sociale (aux États-Unis) ou le bonheur national brut (au Bhoutan).
En effet, les richesses matérielles sont utiles au bien-être car elles permettent d’augmenter les dépenses publiques et privées pour améliorer les conditions de vie : dépenses en infrastructures (hôpitaux, écoles…), redistribution des richesses pour limiter les inégalités et la pauvreté, création d’emplois, etc. Les pays les plus riches sont souvent aussi les plus développés.
Mais cette condition de richesse est parfois insuffisante, pour diverses raisons :
• Certains pays redistribuent mal leurs richesses et créent des inégalités et de la pauvreté (pays du Golfe arabique, le Brésil…) ;
• les richesses peuvent être utilisées à des fins qui n’améliorent pas le bien-être (production d’armes en vue de faire la guerre aux pays voisins) ;
• au-delà d’un certain niveau de satisfaction des besoins, le mécontentement des citoyens reste identique même si les revenus augmentent (c’est le thème de la frustration relative, aussi connue sous le nom de paradoxe d’Easterlin).
Dans certains cas, la croissance peut aussi avoir des effets néfastes sur le bien-être du fait des externalités négatives (pollution) et de l’épuisement des ressources naturelles qu’elle engendre. Cette croissance peut-elle durer sans mettre en péril les générations futures ?
Le développement durable comprend 3 dimensions différentes :
• économique : il faut optimiser la croissance économique actuelle sans hypothéquer celle des générations futures (par un trop fort endettement par exemple) ;
• sociale : il faut lutter contre la pauvreté et l’exclusion, favoriser la mobilité sociale… ;
• environnementale : préserver les ressources naturelles, diminuer la pollution… C’est cette composante du développement durable qui est devenue la plus populaire.
Le développement durable est devenu un enjeu politique et commercial du fait de la prise de conscience de nombreux individus. Mais il est difficile de concilier des objectifs de croissance basés sur une consommation de masse et la préservation de l’environnement. Les négociations internationales entamées depuis plus de 20 ans nous apprennent que même si les objectifs sont souvent clairs, leur mise en œuvre collective est particulièrement difficile.
• physique : il correspond au facteur de production, c'est-à-dire notamment les biens et services produits par l’homme ;
• humain : niveau d’éducation et de qualification des individus. Il comprend donc les différentes aptitudes humaines mais aussi le niveau de santé… ;
• naturel : ce sont les différentes ressources terrestres comme les matières premières mais aussi les paysages, les espèces animales, végétales… ;
• social : normes, valeurs, coutumes, traditions, langues… Qui permettent aux individus d’entrer en relation les uns avec les autres.
Les économistes s’interrogent alors désormais sur la manière de conserver le stock de capital naturel tout en maintenant une certaine croissance économique. Il faut optimiser les prélèvements naturels (par exemple, remplacer les arbres coupés, faire des forages pétroliers de grande profondeur en mer…), limiter les externalités en en faisant porter le coût sur la collectivité ou le responsable…
L’État a un rôle essentiel à jouer dans cette préservation du capital naturel (capital institutionnel).
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