Cicéron - Marcus Tullius Cicero (106-43 av. J.-C.)
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De fait, apparaître au premier plan de la vie publique exige désormais culture et talent. Être bien né ne suffit plus.
Étroitement liées à l'histoire politique de son temps, la vie et l'œuvre gigantesque de Cicéron ne peuvent se comprendre en dehors de l'éloquence. L'homme politique qu'il a été en a fait le moteur de son action, l'écrivain, une œuvre d'art, en tout cas un genre littéraire majeur.
Il passe sa jeunesse à Rome où il reçoit une éducation complète : études littéraires, droit et philosophie. Il s'intéresse avec passion aux grands orateurs de son temps et se rend rapidement compte que seul le métier d'avocat lui permettra d'accéder à la grandeur qu'il ambitionne.
Dès –79, il se fait un nom avec le Pro Roscio Amerino, plaidoyer dans lequel il n'hésite pas à défendre, contre un des favoris de Sylla, le fils d'un proscrit, Roscius d'Amérie. Il a gain de cause.
Toutefois, parce qu'il désire perfectionner sa culture philosophique et oratoire, et aussi certainement par crainte de représailles de la part d'un Sylla tout puissant, il quitte Rome et se rend en Grèce puis en Asie, comme il le relate dans le Brutus, traité d'art oratoire dont la fin raconte ses études et ses débuts d'orateur.
À son retour à Rome, après la mort de Sylla en –77, il se marie et aborde la carrière des honneurs. Ses concitoyens l'élisent questeur.
Cicéron attribue son succès à ses talents d'orateur : « Outre mon assiduité et mon soin à plaider, c'est surtout à cause de mon genre d'éloquence, plus recherché, très différent de l'ordinaire, que je séduisais le public, par un style nouveau. » (Brutus)
Lorsqu'il revient à Rome en –70, il exerce les fonctions d'édile. C'est à cette époque que les siciliens qui veulent intenter un procès à Verrès, leur ancien gouverneur - qui les avait spoliés - offrent à Cicéron l'occasion d'un plaidoyer qui assurera de rendre célèbre l'éloquence de ce désormais maître incontesté de la nouvelle rhétorique latine : les différents discours de ce procès seront regroupés dans ce qu'il est convenu de nommer Les Verrines.
En –67, élu prêteur, il se fait de Pompée un allié puissant quand il propose au peuple, dans le Pro lege Manilia, d'accorder à ce dernier les pleins pouvoirs qui lui permettront d'asseoir, en –62, la pax romana (paix romaine) à l'extérieur des frontières, en anéantissant Mithridate.
C'est pour lui désormais le temps d'accéder à la magistrature suprême : il devient consul en –63. Pour assurer une gestion rigoureuse de l'État, et mettre fin aux conflits quasi permanents des clans d'ambitieux qui s'affrontent dans le champ politique romain, Cicéron cherche à rassembler les viri boni (gens de bien) en créant l'idée de consensus : former un parti modéré constitué de chevaliers et de sénateurs.
C'est fort de cette nouvelle alliance qu'il déjoue la conjuration de Catilina (noble contre qui il avait été élu en –63) : de nouveau battu aux dernières élections du consulat, ce dernier veut parvenir au pouvoir par la force.
Cicéron le dénonce dans Les Catilinaires. L'armée des conjurés est écrasée et Catilina est tué le 5 janvier 62 av. J.-C..
Il est exilé en –58, en Thessalie, notamment à cause des accusations que porte contre lui Clodius, tribun du peuple, qui lui reproche d'avoir injustement condamné à mort des citoyens romains lors de l'arrestation des alliés de Catilina à Rome.
Évincé du pouvoir, il revient toutefois à Rome, l'année suivante, grâce à l'aide de ses amis. Malgré une tentative pour se rapprocher du pouvoir - il prononce un discours en faveur de César qui réclame la prolongation de ses pouvoirs en Gaule, devant le Sénat - il ne parvient pas à retrouver sa place.
Comme toujours la vie de Cicéron reste liée aux événements politiques de Rome.
Une nouvelle guerre civile déchire l'Italie : elle oppose César à Pompée. Cicéron, de retour de Cilicie, où il avait exercé les fonctions de proconsul, prend finalement le parti de Pompée.
Les dernières années de sa vie sont douloureuses. Il divorce et perd sa très chère fille Tullia. En outre, il ne possède plus qu'un simulacre de pouvoir. César règne en maître. Cicéron se consacre dès lors à la littérature et la philosophie.
Après la mort de César en –44, il croit pouvoir revenir sur le devant de la scène, et s'engage aux côtés d'Octave, lors du second triumvirat, en prononçant contre Antoine une violente diatribe, Les Philippiques.
La réconciliation d'Octave et d'Antoine, tout opportuniste, lui vaut d'être proscrit puis assassiné en décembre 43 av. J.-C..
Un homme politique est ainsi successivement questeur, édile, prêteur et enfin consul.
Les fonctions des questeurs, qui sont au nombre de 20, sont financières.
Les édiles (il y en a 4) sont chargés de l'administration de Rome, du ravitaillement et des jeux.
Les prêteurs, qui sont 8, exercent des fonctions judiciaires.
Quant aux deux consuls, ils détiennent les plus hautes responsabilités, politiques et militaires, l'imperium. Après leur sortie de charge, ils deviennent au moins pour un an propréteurs et proconsuls, chargés de l'administration d'une province.
Les partis politiques à Rome : ils sont au nombre de 3 et sont plus des groupements d'intérêts que de véritables partis politiques.
Les optimates (parti sénatorial) : formé de familles riches et aristocrates, c'est-à-dire qui comptaient un magistrat parmi leurs ancêtres, le parti sénatorial est conservateur ;
Les populares (parti populaire) : opposé au parti sénatorial, dont il dénonce les privilèges et le conservatisme, il est formé d'aristocrates qui prennent appui sur les couches populaires ;
Les equites (chevaliers ou ordre équestre) : formé de citoyens fortunés, appartenant au monde des affaires, commerce et banque, l'ordre équestre est très lié au monde politique.
Toutefois, la plupart de ses plaidoyers ont servi la harangue politique, tant la nature des causes plaidées était toujours étroitement liée au contexte politique. Ses plaidoyers touchent quasiment tous à la politique, que ce soit, pour n'en citer que quelques uns, outre les célèbres Verrines, le Pro Murena, le Pro Sestio ou le Pro Milone.
Ses discours politiques, dont les fameuses Catilinaires en –63, mettent en évidence combien Cicéron a fait de la parole l'arme du pouvoir : « Cedant arma togae » (que les armes s'effacent devant la toge) comme il le dit lui-même.
Avec les Philippiques - ainsi nommées en référence à celles de Démosthène - prononcées en –44 contre Antoine, à la fin de la carrière de Cicéron, nous avons affaire à une œuvre testamentaire, un modèle d'éloquence mise au service d'un combat pour la République, où la forme épouse la pensée politique de Cicéron.
Son idéal politique, le consensus, trouve une correspondance dans son idéal d'écriture : l'équilibre et l'harmonie, l'emploi de toutes les tonalités qui assure une adéquation parfaite entre le fond et la forme.
Orateur partisan de l'école rhodienne, dont le modèle était l'éloquence grecque, Cicéron récuse en matière de rhétorique la sécheresse de l'atticisme comme la surcharge de l'asianisme.
Ainsi, le De Oratore, le De republica et le De legibus, composés entre –55 et –52 s'interrogent-ils, sous la forme d'entretiens, sur les fondements philosophiques et les exigences idéales qu'engagent la culture, l'action et la politique. Un bon discours doit avoir pour triple objectif de docere, delectare, movere (instruire, plaire et toucher).
Pour cela, il doit comporter un exordium (attaque du discours), une narratio (exposition de la cause), une confirmatio (argumentaire) et une peroratio (péroraison).
Ce corps du discours nécessite 5 facultés qui sont l'inventio (le sujet du discours), la dispositio (la mise en ordre des éléments du discours), l'élocutio (le choix des mots et des figures pour les ordonner), l'actio (les gestes) et la memoria (la mémoire) pour le proférer.
Pour Cicéron, l'éloquence est l'outil par excellence de la morale, de la philosophie et de l'esthétique : elle suppose une grande culture et l'orateur se doit d'être un artiste.
Il a écrit deux traités politiques, le De Republica et le De Legibus mais il s'intéresse surtout aux questions de morale dans le De finibus bonorum et malorum , le De Officiis, le De senectute, ou encore le De amicitia.
Il est amusant de noter que Cicéron s'y dépeint sous un jour parfois si peu favorable que l'on a pu penser qu'elles avaient été publiées de manière posthume, sans son accord, par ses détracteurs, en l'occurrence Octave Auguste.
Cicéron s'y montre tellement humain qu'il y dévoile des traits de caractères peu flatteurs qui lui ont parfois valu d'être sévèrement jugé.
Cicéron expose dans ses correspondances ses faiblesses avec une honnêteté et une franchise sans fard, dans une langue souvent familière. Ces lettres restent aussi un témoignage essentiel de cette période de l'histoire de Rome (de 68 à 44 avant notre ère) qui, grâce à elles, nous est mieux connue qu'aucune autre.
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