Cézanne et le sud
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
Doc. 1. Dans le parc du château noir, de Cézanne |
Cézanne estime qu'il est impossible de représenter telle quelle la nature, il refuse de définir les formes par la ligne ou par le modelé, pas plus qu'il ne veut décrire l'espace en profondeur par la perspective. Il construit donc ses tableaux par la couleur : des plans de couleurs sont juxtaposés et doivent, par effet de contraste, suggérer plutôt que montrer. La méthode requiert donc d'ordonner et de hiérarchiser les formes, comme dans la peinture classique.
Comme Cézanne le dit lui-même, il veut « faire quelque chose qui soit comme l'art des musées ». Pourtant, Cézanne est un passionné et il aura bien du mal à soumettre complètement son art à l'ordre strict qu'il veut s'imposer : la recomposition de la réalité passe nécessairement par le filtre de la personnalité du peintre.
Matisse et Cézanne se retrouvent par le fait qu'ils se posent la même question, sans trouver de réponse formelle : que choisir, entre d'une part la représentation comme reflet de la nature telle qu'elle est et, d'autre part, la restructuration de la nature par le travail subjectif et forcément expressif du peintre ?
Même s'il ne peindra qu'une poignée de toiles reprenant littéralement la manière cézannienne, c'est bien dans la peinture de Cézanne que Matisse trouvera la résolution de cette dualité entre maîtrise et expression. Il s'en souviendra jusqu'à la fin de sa vie : « je pensais : si Cézanne a raison, j'ai raison, et je savais que Cézanne ne s'était pas trompé ».
En février, Matisse a reconnu sa fille Marguerite, née en 1894 de son union avec Caroline Joblaud, sa première compagne et son modèle pendant plusieurs années (notamment pour La Desserte) ; il quitte cette dernière pour Amélie Parayre, qu'il épousera en 1898.
L'été de cette même année 1897, Matisse se rend pour la troisième fois en Bretagne, et les oeuvres qu'il peint alors (comme Le Port du Palais à Belle-Ile) montrent une affirmation de la détermination de l'artiste, confiant en lui-même et en sa volonté de trouver sa propre manière de peindre, même s'il sait devoir chercher toujours plus avant. Tout en mesurant ce qui le sépare de l'impressionnisme, il semble jubiler de la liberté qu'il s'octroie. Les couleurs encore gagnent en intensité et en expressivité, la touche se diversifie, est plus vive.
Au début de 1898, son voyage de noces l'emmène à Londres, où il dit ne s'être rendu que pour voir les toiles de Turner ; Turner (1775-1851) dont la peinture a servi de transition entre tradition et impressionnisme, mais qui n'aura pas de réelle influence sur Matisse, si ce n'est peut-être de l'avoir rapproché encore davantage, par un effet rebond, de Cézanne et du Sud.
Il apparaît pourtant, dans certaines toiles (il est à ce titre possible de comparer les deux études d'oliviers conservées au musée des Beaux-Arts de Bordeaux) la manifestation d'une nécessité pour Matisse d'accorder la spontanéité de l'expression à la nécessaire maîtrise des moyens, nécessité qui s'affirmera plus tard.
Après un bref séjour à Paris en juin 1898, lors duquel il a peut-être pu voir l'exposition d'une soixantaine d'oeuvres de Cézanne à la galerie Vollard, Matisse repart avec son épouse pour un long séjour dans le Sud, près de Toulouse, chez ses beaux-parents. Le peintre s'abandonne à nouveau à son engouement pour la lumière et à un usage de la couleur qui le dépasse encore.
Soucieux de ne pas céder à la démesure, il est d'autant plus fasciné par ce dont il se souvient de la maîtrise de Cézanne, dont il prévoit d'acheter Les Baigneuses, tableau qu'il gardera trente-cinq ans dans son atelier, tel un talisman.
Doc. 2. Les baigneuses de Cézanne |
Dès leur retour à Paris, en février 1899, commence pour Matisse et sa famille une période difficile, qui durera jusqu'en 1904.
Jusqu'en 1903, toujours dépendant de son
père, Matisse sera obligé de retourner
régulièrement dans le giron familial, en
Picardie.
Il continue pourtant à créer :
durant ces premières années du
20e siècle, Matisse peindra une copie
de La Raie de Chardin, mais aussi des nus
d'hommes, dont l'Homme nu : le valet en
1900, au Musée d'art moderne de New York,
d'inspiration nettement
« cézannienne » ; ces
nus masculins resteront exceptionnels dans la
carrière de Matisse, qui privilégiera
désormais les corps de femmes ; il fait
également ses premières sculptures.
Matisse tente aussi de se souvenir, et cela paraît déterminant, à Paris et en Picardie, de la lumière du Sud. Et c'est de l'opposition entre l'observation directe et la mémoire, entre les tonalités plus sombres qu'il a sous les yeux et l'éblouissement dont il se souvient, que naît l'émotion, l'expression du sentiment qu'il a pressenti chez Cézanne et qu'il touche enfin du doigt, comme dans Intérieur à l'harmonium, peint en 1900 (musée Matisse à Nice) ou L'Atelier sous les toits, peint en 1903 (Cambridge).
Une nouvelle période commence dans la vie de Matisse quand en 1898 il se rend pour la première fois et pendant plusieurs mois dans le Sud de la France : d'abord en Corse, puis à Toulouse jusqu'en 1899. Il découvre alors une lumière qui l'exalte et modifie pour toujours sa manière de peindre. Cependant, il prend garde à ne pas s'y abandonner complètement, conscient de la nécessité pour lui d'être toujours maître de son expression.
Durant toutes ces années et pour le restant de sa vie, Cézanne, que pourtant il ne rencontrera jamais, sera une inspiration et un réconfort. Le peintre provençal a en effet su, selon lui, concilier l'ordre et l'expression du sentiment. Matisse se souviendra de cette leçon lorsque durant les premières années du XXe siècle, des difficultés financières l'éloigneront de la lumière du Sud.
Des quiz et exercices pour mieux assimiler sa leçon
La plateforme de soutien scolaire en ligne myMaxicours propose des quiz et exercices en accompagnement de chaque fiche de cours. Les exercices permettent de vérifier si la leçon est bien comprise ou s’il reste encore des notions à revoir.
Des exercices variés pour ne pas s’ennuyer
Les exercices se déclinent sous toutes leurs formes sur myMaxicours ! Selon la matière et la classe étudiées, retrouvez des dictées, des mots à relier ou encore des phrases à compléter, mais aussi des textes à trous et bien d’autres formats !
Dans les classes de primaire, l’accent est mis sur des exercices illustrés très ludiques pour motiver les plus jeunes.
Des quiz pour une évaluation en direct
Les quiz et exercices permettent d’avoir un retour immédiat sur la bonne compréhension du cours. Une fois toutes les réponses communiquées, le résultat s’affiche à l’écran et permet à l’élève de se situer immédiatement.
myMaxicours offre des solutions efficaces de révision grâce aux fiches de cours et aux exercices associés. L’élève se rassure pour le prochain examen en testant ses connaissances au préalable.
Des vidéos et des podcasts pour apprendre différemment
Certains élèves ont une mémoire visuelle quand d’autres ont plutôt une mémoire auditive. myMaxicours s’adapte à tous les enfants et adolescents pour leur proposer un apprentissage serein et efficace.
Découvrez de nombreuses vidéos et podcasts en complément des fiches de cours et des exercices pour une année scolaire au top !
Des podcasts pour les révisions
La plateforme de soutien scolaire en ligne myMaxicours propose des podcasts de révision pour toutes les classes à examen : troisième, première et terminale.
Les ados peuvent écouter les différents cours afin de mieux les mémoriser en préparation de leurs examens. Des fiches de cours de différentes matières sont disponibles en podcasts ainsi qu’une préparation au grand oral avec de nombreux conseils pratiques.
Des vidéos de cours pour comprendre en image
Des vidéos de cours illustrent les notions principales à retenir et complètent les fiches de cours. De quoi réviser sa prochaine évaluation ou son prochain examen en toute confiance !