Capacité et besoin de financement- Première- SES
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Connaitre le fonctionnement des besoins de financement.
- Pour couvrir les besoins par les capacités de financement, deux solutions sont possibles : l'intermédiation bancaire ou la finance directe par actions ou obligations.
- Cette dernière solution s'est très largement développée depuis vingt ans, malgré les risques qu'elle fait porter sur l'ensemble de l'économie.
Les revenus provenant de l'activité
économique permettent d'honorer les
dépenses courantes. Une fois ces
dépenses effectuées, il reste parfois un
solde positif : l'épargne ou la
capacité de financement. Cette
épargne peut servir à deux choses :
investir ou prêter la somme à
d'autres agents ayant des besoins de financement.
Les ménages empruntent pour acquérir leur
logement ou leur véhicule, mais ce sont surtout
les entrepreneurs qui ont des besoins de financement
importants, leurs investissements étant lourds
et nombreux. Les comportements d'épargne ou
d'investissement dépendent fondamentalement des
anticipations des agents économiques :
en période dépressive, les agents vont
sans doute augmenter leur épargne de
précaution et différer les
investissements.
C'est ce qui s'est passé à la fin des
années 1990. Les entreprises ont en
réalité peu investi (leur taux
d'autofinancement a ainsi pu dépasser 100%). Les
ménages ont eu des taux d'épargne
élevés de 15% en moyenne. Cette attitude
a également été favorisée
par des taux d'intérêt
élevés sur la période.
Ce sont les banques qui réalisent la
rencontre virtuelle entre les possesseurs
d'épargne et les emprunteurs potentiels :
elles collectent les ressources auprès de ceux
qui ont des excédents à placer, et
prêtent à ceux qui ont des déficits
à financer. Ce financement
intermédiaire passe par le crédit
bancaire, de court ou de long terme. Le coût
du crédit dépend du taux
d'intérêt réel, tenant compte de la
valeur de l'inflation.
Jusqu'aux années 1980, ce mode de
financement était très largement
majoritaire, les entreprises ayant des taux
d'autofinancement assez faibles. Cette
économie d'endettement était par
ailleurs favorisée par des taux
d'intérêt réels quasi nuls, puisque
l'inflation était très
élevée. La baisse brutale du niveau de
l'inflation à partir des
années 1980 a cependant
changé la donne.
Les banques n'ont pas le monopole du
financement des entreprises. Celles-ci peuvent se
financer directement auprès d'apporteurs de
capitaux, via notamment les marchés de
titres financiers. Cette solution s'est largement
développée depuis 1985 avec
l'ouverture internationale des marchés de
capitaux et la volonté des entreprises de
trouver un financement moins coûteux.
La finance directe se fait principalement par
émission d'actions (titres de
propriété librement négociables)
ou d'obligations (titres de dettes remboursables
à terme). À la bourse, le
marché primaire désigne les
émissions d'actions nouvelles, du fait d'une
augmentation du capital des entreprises ou d'une
introduction de nouvelles sociétés. Le
marché secondaire est un marché
« de l'occasion », où
s'échangent journellement les titres
déjà émis. La valeur des actions
dépend des
« fondamentaux » (chiffre
d'affaires, ratio de rentabilité, etc.), des
dividendes versés et des anticipations des
agents.
Ce nouveau mode de financement connaît malheureusement deux limites.
- Tout d'abord, le développement de la
gestion collective de l'épargne par les
investisseurs institutionnels (fonds de pension,
OPCVM – Organismes de Placement Collectif
en Valeurs Mobilières…) a renforcé
le pouvoir de l'actionnaire.
Les entreprises sont donc contraintes de « créer de la valeur » pour l'actionnaire : les dividendes annuels versés doivent avoisiner 10%, y compris au prix de licenciements ou de restrictions budgétaires. - Ensuite, ces marchés financiers sont soumis à la spéculation et à l'instabilité. Une déconnexion entre les sphères réelles et financières est toujours possible lorsque les investisseurs ont des comportements mimétiques et financent massivement un secteur sans réflexion sur sa viabilité.
L'effondrement de la bulle spéculative Internet en 2001 nous le montre bien. La contagion à d'autres sphères de l'économie ou à d'autres pays peut ensuite être immédiate, ce qui fait dire qu'il existe aujourd'hui un véritable risque-système.
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