1. Du paradis à la réalité du Mal :
chapitres 1 à 16
Chapitre 1
Candide, jeune garçon élevé dans le
château du baron de Thunder-ten-tronckh en Wesphalie, est
chassé de celui-ci pour avoir été
inconvenant avec Cunégonde, la fille du baron. Il doit
alors quitter celle qu’il aime et Pangloss, son
maître en
métaphysico-théologo-cosmolonigologie qui, en bon
partisan de l’optimisme de Leibniz, soutient que tout est
bien dans le meilleur des mondes.
Chapitre 2
Candide, chassé de ce qui était pour lui le
paradis, se retrouve seul et désespéré. Il
est recruté de force pour entrer dans
l’armée. Il devient alors malgré lui, soldat
dans l’armée bulgare.
Chapitre 3
Témoin des atrocités de la guerre qui oppose Abares
et Bulgares, Candide décide de fuir et passe en Hollande.
Il rencontre un pasteur huguenot (= protestant), hypocrite et
fanatique, qui prêche la charité mais refuse de
l’aider parce qu’il n’a pas l’air de
croire que le Pape soit l’Antéchrist. Candide est
alors recueilli par Jacques, un anabaptiste (= membre d’une
église protestante qui prône le baptême des
adultes plutôt que celui des enfants), qui le soigne et
l’embauche.
Chapitre 4
Candide retrouve par hasard Pangloss qui souffre de la
vérole : il en perdra un œil et une oreille.
Celui-ci lui apprend que Cunégonde est morte violée
et éventrée par les Bulgares lors de la guerre
contre les Abares. Pris de pitié, Jacques
l’anabaptiste embauche aussi Pangloss et emmène ses
deux compères à Lisbonne pour les affaires de son
commerce.
Chapitre 5
Une tempête fait sombrer le navire où se trouvent
les trois héros : Jacques l’anabaptiste se
noie. À peine arrivés à Lisbonne, les deux
rescapés, Candide et Pangloss, assistent à un
terrible tremblement de terre : trente mille habitants de la
capitale portugaise périssent.
Pangloss discute alors très poliment avec un petit homme
noir de l’Inquisition (= tribunal ecclésiastique qui
juge les crimes d’hérésies, de magie et de
sorcellerie), de l’optimisme et du pêché
originel, du déterminisme et de la liberté. Il est
arrêté avec Candide.
Chapitre 6
Pour empêcher la terre de trembler à nouveau,
l’Inquisition décide alors de procéder
à un autodafé : deux Portugais
soupçonnés de judaïsme sont
brûlés, Pangloss est pendu, Candide est
flagellé. Le même jour la terre tremble de nouveau
dans un fracas épouvantable.
Chapitres 7, 8 et 9
Candide est recueilli par une vieille femme : celle-ci lui
permet de retrouver Cunégonde qui a bien été
violée et éventrée mais qui n’en est
pas morte ; elle raconte alors son histoire à
Candide.
Elle a été sauvée et prise par un
capitaine bulgare qui l’a vendue ensuite à un
banquier juif, Don Issacar, qui la partage avec un grand
inquisiteur. C’est ce dernier qui l’a
emmenée au spectacle de l’autodafé ;
reconnaissant Candide, elle a chargé la vieille servante
d’Issacar de le soigner et de l’amener à
elle.
Mais justement Don Issacar arrive pour jouir de ses droits sur
Cunégonde. Candide tue alors le grand inquisiteur. Il
fuit aussitôt avec Cunégonde et la vieille, sur
trois chevaux andalous.
Chapitre 10
En route vers Cadix, Cunégonde se
désespère : un moine cupide lui a volé
son argent et ses diamants dans une auberge. Il faut alors vendre
un des chevaux pour poursuivre le voyage. A Cadix, on assemble
des troupes contre les Jésuites du Paraguay. Candide qui a
servi dans la célèbre armée bulgare, est
engagé comme capitaine et s’embarque avec
Cunégonde, la vieille et deux valets. Lors de la
traversée, on discute sur le mal et le malheur.
« Nous allons dans un autre univers, disait
Candide ; c’est dans celui-là sans doute que
tout est bien. Car il faut avouer qu’on pourrait
gémir un peu de ce qui se passe dans le nôtre en
physique et en morale ». Cunégonde se plaint et
affirme désespérer après avoir
été « si horriblement
malheureuse ». La vieille raconte alors son histoire.
Chapitre 11 et 12
Fille du pape Urbain X, la vieille servante, alors jeune, vit son
fiancé mourir empoisonné devant elle. Sa
mère et elle furent enlevées par un corsaire
marocain pour devenir esclaves. Arrivées au Maroc, elles
assistèrent aux combats épouvantables et sanglants
de la guerre civile qui mettait le feu au pays. La vieille fut
sauvée par un eunuque italien qui, au lieu de la ramener
en Italie, la vendit au gouverneur d’Alger qui succomba
aussitôt à la peste. La vieille fut alors vendue
plusieurs fois. Elle manqua d’être mangée au
siège d’Azof par des guerriers turcs qui ne
voulaient pas se rendre. Cependant la ville fut prise par un
brusque assaut des Russes, et la vieille perdit une fesse.
Servante de cabaret là où elle pouvait, elle connut
la misère et l’opprobre, et tomba finalement entre
les mains de don Issacar.
Chapitre 13
Candide conclut de ce récit qu’il faudrait faire
quelques objections à Pangloss quand à sa
théorie optimiste. Mais les protagonistes arrivent
à Buenos-Aires. Le gouverneur de la province qui accueille
les voyageurs tombe amoureux de Cunégonde. C’est
alors que Candide est obligé de fuir : le bruit court
qu’on allait l’arrêter pour le meurtre
perpétré en Espagne du grand inquisiteur.
Chapitre 14
Candide accompagné de Cacambo, un des valets amenés
de Cadix, décide de partir pour le Paraguay puisque les
Jésuites y sont en guerre contre les troupes espagnoles.
Là-bas, dit Cacambo « los Padres [les
pères jésuites] y ont tout, et les peuples rien
[…] Avançons : vous allez être le plus
heureux des hommes ». Arrivés dans le
« royaume » des Jésuites, Candide
demande à parler au Révérend Père
commandant, qui n’est autre que le frère de
Cunégonde. Candide le croyait mort depuis la guerre contre
les Bulgares : il le retrouve avec des larmes de joie.
Chapitre 15
Le frère de Cunégonde lui raconte comment,
après le massacre de la guerre, il fut sauvé par un
Jésuite, aimé par le supérieur de la maison
et finalement ordonné lui-même Jésuite.
Candide, lui, apprend alors qu’il souhaite enlever
Cunégonde des mains du gouverneur de Buenos-Aires pour
l’épouser, mais le baron ne voulant pas de cette
mésalliance insulte Candide. Celui-ci lui donne alors un
grand coup d’épée et, après avoir
enfilé les habits de commandant du baron, s’enfuit
au loin, à cheval, avec Cacambo.
Chapitre 16
Alors qu’ils laissent leurs montures se reposer dans la
belle prairie d’un pays inconnu, Candide et Cacambo voient
deux jeunes filles nues poursuivies par deux singes. Candide abat
les deux singes ; hélas, c’était les
amants des jeunes filles ! Nos deux héros sont fait
prisonniers par les Oreillons, habitants du pays, afin de
répondre de leurs crimes : avoir tué deux de
leurs membres et être jésuite comme le prouve le
déguisement de Candide. Ils sont sur le point
d’être mangé lorsque Cacambo prouve aux
Oreillons que Candide n’est pas Jésuite. Les deux
hommes sont alors traités avec les plus grands
égards.
2. L’utopie de l’Eldorado, une parenthèse
coupée du Mal : chapitres 17 et 18
Chapitre 17
Candide décide alors de retourner en Europe. Le chemin le
plus court lui dit Cacambo est d’aller vers Cayenne. Perdus
dans une nature hostile, affamés, nos deux héros
s’abandonnent à une rivière qui
s’enfonce bientôt sous une montagne et les
entraîne au merveilleux pays d’Eldorado.
Là ils découvrent un pays où l’or et
les pierreries sont considérés comme de vulgaires
cailloux, où règnent hospitalité,
prodigalité et bien-être de tous.
« Quel est donc ce pays [disaient nos
héros] ? C’est probablement le pays où
tout va bien : […] Et, quoi qu’en dit
maître Pangloss, je me suis souvent aperçu que
tout allait mal en Westphalie ».
Chapitre 18
Fort surpris et curieux de mieux comprendre la nature de ce pays
où tout va bien, Candide et Cacambo rencontrent
l’homme le plus savant du royaume. Le vieillard leur
explique la naissance de l’Eldorado et la conversation
roule sur la politique, les mœurs et la
métaphysique. Le sage affirme qu’ils ont la religion
de tout le monde - « nous adorons Dieu du soir
jusqu’au matin » - et qu’ils n’ont
pas besoin de clercs pour enseigner, disputer et brûler
ceux qui ne sont pas de leur avis. Après avoir
attentivement écouté le bon vieillard, Candide et
Cacambo vont découvrir la ville et la cour
d’Eldorado : là tout n’est que luxe,
beauté et sensualité. Le roi les accueille
chaleureusement et leur montre fièrement – à
la place de la cour de justice et du parlement qui
n’existent pas – le palais des sciences, plein
« d’instruments de mathématique et de
physique ». Les deux héros restent quelques
temps en Eldorado mais le désir de revoir Cunégonde
pousse Candide à partir. Riches de deux dizaines de
moutons chargés d’or et de pierreries, il reprend la
route avec Cacambo.
3. La conquête de l’autonomie de Candide :
chapitres 19 à 30
Chapitre 19
Après avoir perdu toutes leurs richesses lors d’un
voyage tumultueux, Candide et Cacambo arrivent à Surinam.
Là ils rencontrent un nègre affreusement
mutilé. Cet esclave leur raconte alors son histoire. Les
Européens achètent en Afrique de jeunes
garçons contre quelques pièces et les exploitent
sans pitié en Amérique pour produire le sucre dont
se régalera l’Europe !
Candide, en pleurs, quitte le nègre et envoie Cacambo
racheter Cunégonde devenue la maîtresse favorite
du gouverneur de Buenos-Aires : ils se retrouveront tous
à Venise. Mais un marchand hollandais vole à
Candide, qui cherchait à s’embarquer, une grande
partie de sa fortune ramenée d’Eldorado. Ne
pouvant obtenir justice de ce délit, Candide se
désespère et décide d’offrir le
voyage en Europe à l’homme qui sera le plus
dégoûté et le plus malheureux de son
état. Il choisit Martin, un philosophe pessimiste.
Chapitre 20 et 21
Durant leur traversée, Candide et Martin assistent
à un combat naval. Des centaines d’hommes sont
engloutis. Les deux protagonistes discutent du mal moral et du
mal métaphysique. Martin pense que ce monde-ci a
été abandonné par Dieu à quelque
principe du mal. Candide en conclut qu’il « y a
quelque chose de diabolique dans cette affaire ». Et
tout en raisonnant, ils arrivent à Bordeaux.
Chapitre 22
Candide, qui a voulu connaître Paris, se laisse entourer
d’une nuée de profiteurs âpres à
partager le fruit de ses largesses. Abusé par une friponne
et un perfide abbé périgourdin, Candide est
menacé de prison. Il fuit avec Martin et parvient à
gagner Dieppe puis Portsmouth.
Chapitre 23
Mais Candide ne veut pas débarquer en Angleterre : il
est horrifié d’avoir vu les Anglais fusiller de
sang-froid leur compatriote l’amiral Byng qui a commis le
crime de ne pas avoir combattu avec assez d’ardeur et
d’avoir été vaincu par les
Français ! Candide se fait conduire sans délai
à Venise où il espère revoir sa belle
Cunégonde.
Chapitre 24
Candide et Martin ne retrouvent pas Cunégonde à
Venise, mais Paquette, l’ancienne maîtresse de
Pangloss devenue prostituée… Elle est
accompagnée par un jeune moine frère,
Giroflée, qui n’est pas plus heureux qu’elle,
ayant été obligé de devenir moine pour
laisser sa part d’héritage à son
aîné. Pour chasser le désespoir de
l’esprit de ses amis, Candide décide de les emmener
voir Pococuranté, riche sénateur accueillant et
connu pour n’avoir jamais eu de chagrin.
Chapitre 25
La visite chez le noble vénitien enchante Candide qui
s’extasie devant la beauté des lieux et le
raffinement des mœurs de son hôte. Mais
Pococuranté est un homme blasé : il
n’est pas heureux, rien ne peut plus lui plaire.
Chapitre 26
Candide dîne avec six monarques ayant perdus leurs
états et qui viennent prouver la vanité du pouvoir
en participant au carnaval de Venise. Mais il est interrompu par
l’arrivée de Cacambo. Celui-ci, devenu esclave,
affirme que Cunégonde est à Constantinople. Candide
cherche à partir aussitôt.
Chapitre 27
En route vers Constantinople sur le bateau du maître de
Cacambo, Candide apprend que Cunégonde est esclave chez un
prince au bord de la mer de Propontide et que ses malheurs lui
ont fait perdre sa beauté. Candide rachète Cacambo
à son maître et part délivrer
Cunégonde. Dans la galère qu’il prend pour
atteindre la mer de Propontide, il reconnaît Pangloss et le
baron jésuite parmi les galériens. Il les
rachète et repart à la quête de sa
bien-aimée.
Chapitre 28
Le baron explique à Candide comment il a guéri de
la blessure faite par l’épée de Candide, et
comment, alors aumônier auprès de
l’ambassadeur de France à Constantinople, il a
été condamné aux galères pour avoir
succombé aux charmes d’un jeune officier musulman.
Pangloss, à son tour, raconte qu’il a survécu
à sa pendaison lors de l’autodafé grâce
aux soins d’un chirurgien portugais. Un temps laquais
d’un chevalier de Malte, il a suivi un marchand
vénitien qui allait à Constantinople. Pour avoir
surpris un vieil iman et une jeune dévote dans une
situation compromettante, il a lui aussi été
condamné aux galères. Et alors que Candide
l’interroge : « Quand vous avez
été pendu, disséqué, roué de
coups, et que vous avez ramé aux galères, avez-vous
toujours pensé que tout allait le mieux du
monde ? », celui-ci répond :
« il ne convient pas de me dédire, Liebniz
[philosophe, théoricien de l’optimisme] ne pouvant
pas avoir tort ».
Chapitre 29
Arrivé avec Cacambo, Pangloss et le baron sur les bords de
la Propontide, Candide retrouve et rachète la vieille et
Cunégonde : il a d’abord un mouvement de recul
en la voyant car elle est, comme le lui avait dit Cacambo,
affreusement laide. Mais il est toujours décidé
à l’épouser, ce qui provoque à nouveau
la colère du baron.
Chapitre 30
Le baron est alors renvoyé aux galères et toute la
petite société s’installe dans une modeste
métairie. Ils sont bientôt rejoints par Paquette et
frère Giroflée. Rongé par l’ennui et
par des questions métaphysiques, Candide décide
d’aller consulter un derviche très fameux qui lui
conseille de se taire. Alors qu’à Constantinople,
coups d’état et meurtres politiques se
succèdent, Candide rencontre un bon vieillard qui se
consacre à son travail et qui cultive son jardin. Candide
rentre alors à la métairie et, interrompant
Pangloss qui répète que « tous les
événements sont enchaînés dans le
meilleur des mondes possibles », affirme qu’
« il faut cultiver son jardin ».