Avantages et inconvénients du protectionnisme
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Comprendre que parfois le protectionnisme peut être une solution aux inconvénients de la mondialisation à condition qu’il soit ciblé et temporaire.
- Le protectionnisme consiste à établir des barrières tarifaires ou non-tarifaires des produits étrangers à l’entrée sur le territoire national. Il s'agit de protéger la production nationale de la concurrence étrangère.
- Le protectionnisme peut être toléré dans certains cas pour défendre l'économie d’un pays.
- Le protectionnisme supprime les avantages du libre-échange pour les pays qui le pratiquent.
- Le déficit extérieur est la situation dans laquelle les exportations sont inférieures aux importations.
- L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) est une institution de régulation du commerce mondial en faveur du libre-échange.
- Déficit extérieur.
- OMC.
On distingue trois types de protection.
D'abord, le protectionnisme tarifaire consiste à rendre plus cher les produits étrangers de telle façon que le consommateur préfère un produit national.
Ensuite, le protectionnisme non tarifaire vise à limiter la quantité de produits importés. Cela peut être obtenu de différentes façons :
- le quota d'importation est une restriction directe sur la quantité d'un bien qui peut être importée ;
- les normes sanitaires ou techniques que tous les produits, locaux comme importés, doivent respecter peuvent également être édictées. De telles mesures ne sont évidemment pas toujours protectionnistes, elles peuvent viser la protection des consommateurs ;
- Mais il s'agit souvent d'un prétexte utilisé pour écarter les produits importés.
Enfin, le protectionnisme déguisé est une autre forme d’action qui fausse la libre concurrence. Il peut prendre différentes formes .
Il existe le « dumping », qui est de la vente à perte, c’est-à-dire une vente à un prix inférieur au cout moyen de production. Dans le contexte du commerce international, le dumping consiste pour une entreprise à proposer sur les marchés étrangers des prix plus bas que sur son marché domestique. Jugé déloyal, le dumping est généralement condamné par les accords commerciaux internationaux puisqu’il permet d’éliminer les concurrents qui ne peuvent pas suivre la baisse des prix imposée.
De même, les subventions et les avantages fiscaux accordés aux firmes nationales permettent de vendre moins cher le produit à l’étranger (la PAC de l’UE, en subventionnant les exportations agricoles européennes, empêche les pays en développement d’exporter leurs produits qui deviennent artificiellement plus chers que les produits européens). Elles sont assimilées à du dumping par l’OMC et condamnées. De même, l’absence de cotisations sociales dans les pays émergents est considérée comme du « dumping social ».
L’accès aux marchés publics est également une forme de protectionnisme non tarifaire. Cela désigne une situation où l’État donne systématiquement la priorité aux produits nationaux lors des commandes publiques quelque soit le prix du produit, il interdit l’importation de produits étrangers équivalents moins chers. La manipulation du taux de change qui permet à un pays dont la monnaie est faible, de favoriser ses exportations. C’est le cas de la Chine dont la monnaie est dite sous-évaluée par rapport aux richesses qu’elle crée.
Les partisans du protectionnisme ont plusieurs arguments pour le justifier.
Le premier argument en faveur du protectionnisme s'appuie sur l'idée du protectionnisme éducateur de F. List (1789-1846) : en partant de l’exemple de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne au XIXe siècle, List observe que tous les pays ne partent pas égaux dans la course au développement. Les pays qui démarrent plus tard, ont l’obligation de protéger de la concurrence leurs « industries dans l’enfance », le temps qu’elles soient suffisamment fortes pour affronter la concurrence internationale. List n’est donc pas contre le libre-échange mais il doit se faire « à armes égales ». Cependant, pour List, ce protectionnisme éducateur doit respecter certaines règles :
- il doit être provisoire car il faudra ensuite intégrer l’industrie protégée au marché mondial, lorsqu’elle sera capable d’affronter la concurrence ;
- il doit être sélectif, c’est-à-dire ne concerner qu’une industrie particulière, ou qu’une branche ;
- il doit être limité afin de ne pas éliminer la concurrence car une bonne concurrence est stimulante alors que trop de concurrence est destructrice.
Un autre argument est celui du protectionnisme offensif en faveur du développement de l’économie nationale. L'État se trouve investi de la responsabilité de développer la richesse nationale, en adoptant des politiques pertinentes de nature défensive (protectionnisme) mais aussi offensive (exportation et industrialisation).
Pour finir, le protectionnisme défensif peut être justifié dans un certain nombre de cas :
- un déficit extérieur excessif : lorsqu’un pays a un déficit de sa balance courante trop élevé, il a tendance à prendre des mesures protectionnistes pour limiter les importations et rééquilibrer sa balance ;
- la protection de l’emploi et du savoir-faire : le commerce Nord/Sud est destructeur d’emplois. Or, cette disparition des emplois industriels s’accompagne d’une perte de savoir-faire qui freine l’innovation et interdit toute ré-industrialisation. Les pays du Nord doivent donc taxer les produits industriels des pays émergents à la frontière s’ils veulent conserver une industrie. Il s’agit d’éviter des licenciements massifs dans ces industries vieillissantes ;
- une concurrence déloyale : pour que les avantages du libre-échange puissent se concrétiser, la concurrence internationale doit être loyale ;
- la souveraineté nationale : l’intérêt de la Nation implique la protection de certains secteurs d’activité indispensables à l’indépendance nationale (l’agriculture pour nourrir la population, l’armement pour la défendre, la production culturelle…).
Le protectionnisme n’est pas sans danger pour un pays qui déciderait de telles mesures aujourd’hui. On peut recenser plusieurs effets pervers.
D'abord, il freine les efforts de modernisation, de rationalisation des procédés de production et de diffusion du progrès technique. Les gains de productivité des entreprises artificiellement protégées en sont ralentis, et leur compétitivité amoindrie. Cela nuit aux consommateurs nationaux car la qualité des produits se détériore et le prix augmente sur le long terme.
Puis, il prive les entreprises nationales de leurs débouchés extérieurs, freinant leur activité. Ces mesures de rétorsion (dont la hausse des droits de douane) sont par ailleurs autorisées par l’OMC qui peut condamner un pays à l’origine de mesures protectionnistes unilatérales.
De plus, il augmente le cout des importations soit parce qu’il augmente les taxes appliquées aux prix des produits importés soit parce qu’il limite la concurrence entre producteurs nationaux (qui vont bénéficier d’une rente de monopole) et concurrents étrangers. Or, le libre-échange a permis des importations de produits à faible prix qui avantagent les consommateurs.
De même, les mesures arrêtées ne le sont pas toujours en fonction de l'intérêt général, mais en fonction des intérêts de groupes de pression particuliers.
Les pays se sont de plus en plus engagés dans le respect du libre-échange. Les pays se sont engagés à ne pas fausser la concurrence internationale de plusieurs façons :
- ils interdisent toutes les pratiques qui faussent la concurrence et favorisent les monopoles ou les positions dominantes. Le protectionnisme n’est donc plus possible pour les pays du Nord sauf exceptions. Il est réservé aux pays les moins avancés (PMA) ;
- on assiste à un développement d’accords commerciaux régionaux (UE, Mercosur, Alena…) qui favorisent les règles de libre-échange à l’intérieur d’une zone commerciale ;
- l’OMC ne peut pas jouer son rôle d’arbitre dans les différends entre pays.
Pour finir, les firmes transnationales contournent aisément les frontières nationales. Elles s’implantent dans les pays protectionnistes en faisant jouer la concurrence entre États pour bénéficier d’avantages fiscaux et sociaux. Elles menacent ainsi les firmes et les productions nationales directement sur leur territoire.
En conclusion, le protectionnisme peut être une réponse aux inconvénients de la mondialisation mais n’apparaît pas non plus comme la meilleure des solutions.
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