Asie du Sud et de l'Est, les défis de la population et de la croissance
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Cette région présente deux particularités. Elle est, depuis longtemps, l'aire continentale la plus peuplée du monde et connaît, depuis une trentaine d'années, un développement économique impressionnant.
Problématique : Cette extraordinaire production de richesse a-t-elle été à l'origine d'un véritable développement social ? Ou bien reste-t-il des défis que l'Asie devra relever dans les décennies à venir pour que l'ensemble de la région puisse émerger ?
Doc. 1. Carte de la répartition de la population en Asie de l'Est et du Sud |
• Le premier foyer de peuplement du monde depuis l'Antiquité
L'Asie du Sud et l'Asie de l'Est concentrent la majeure partie de la population mondiale. En 2011, elles étaient peuplées de 3,8 milliards d'habitants, c'est-à-dire de 54 % de la population mondiale. Dans ces régions, le poids du nombre est ancien. Dès le début de l'ère chrétienne, la Chine était déjà le premier foyer de population du monde. Certains géographes relient ce fait de civilisation à la pratique de la riziculture irriguée qui nécessite une main-d'œuvre importante et permet de fournir de la nourriture à des populations nombreuses. Le poids démographique relatif de ces deux régions, par rapport à la population mondiale, s'est renforcé dans les années 1950 et jusque dans les années 1980. L'Inde, durant ces 30 années, a gagné 500 millions d'habitants et de 1950 à 1970, la population chinoise est passée de 540 à 830 millions d'habitants.
• Une région qui concentre les deux géants démographiques de la Planète
La Chine (1,35 milliard d'habitants en 2011) et l'Inde (1,25 milliard) sont les deux plus grandes puissances démographiques d'Asie (elles regroupaient à elles seules 68,2 % de la population de l'Asie du Sud et de l'Est à cette date) et du monde entier. Les experts estiment que c'est l'Inde qui, aux alentours de 2030, du fait d'un accroissement naturel plus fort que celui de la Chine, devrait devenir l'État le plus peuplé du monde.
Ces deux pays abritent également des puissances démographiques secondaires, telles que le Pakistan, l'Indonésie, le Japon ou la Malaisie ainsi que quelques-uns des États qui comptent parmi les moins peuplés du monde : le sultanat de Brunéi (370 000 habitants en 2010), le Timor oriental (un peu plus d'1 million d'habitants) et la Mongolie (2,6 millions).
• Une situation démographique fortement contrastée
Les États qui composent cette vaste région en sont à des stades très différents de leurs transitions démographiques :
- l'Asie orientale (de l'Est) est la région du monde où les transitions démographiques ont été parmi les plus rapides, tant en matière de baisse de la fécondité que de celle de la mortalité, grâce à des programmes de planification familiale très volontariste. La fécondité moyenne y est maintenant inférieure à la moyennes mondiale : 1,5 contre 2,5 pour l'année 2011. Avec, à l'extrême, le Japon qui a achevé le processus depuis plusieurs décennies et qui est aujourd'hui le pays au monde où le processus du vieillissement de la population est le plus avancé.
- L'Asie méridionale (du Sud) et du Sud-Est, en revanche, présentent des indices de fécondité qui demeurent, en règle générale, supérieurs à 2,5. Des États comme le Laos ou le Cambodge, n'en sont qu'aux prémices de la transition démographique. Leurs indices de fécondité atteignent encore 3,6 enfants par femmes en moyenne et l'espérance de vie à la naissance y est de l'ordre de 60 ans, alors que celle du Japon est supérieure de 20 années au moins
• Un peuplement asymétrique
Le peuplement de ces deux régions se caractérise par de très fortes concentrations spatiales et par de grands vides. La colonisation et la mondialisation économique valorisent les façades littorales et deltaïques, les piémonts et les collines. L'Asie de l'Est et du Sud regroupe 12 des 30 plus grandes villes du monde. Ces mégapoles sont souvent situées sur des littoraux (Karachi, Bombay, Manille, Tokyo, Singapour, Hong Kong...) ou bien des grandes vallées fluviales (Islamabad sur l'Indus, New Delhi sur la Yamouna, Calcutta dans le delta du Gange, Phnom Penh sur le Mékong)...
Les montagnes, elles, milieux rudes et moins favorables à l'existence et aux activités humaines, sont souvent délaissées. Elles servent en revanche de lieux de refuge pour les minorités dont l'existence ou la culture peuvent être menacées par l'ethnie dominante.
Depuis 1980, le PIB de cette région est passé d'environ 1 000 milliards de dollars à 18 000 milliards de dollars en 2010. Elle est désormais le premier partenaire commercial de l'Union européenne et la plupart de ses États sont membres de l'OMC (l'Organisation Mondiale du Commerce). Cet essor économique régional s'est fait par étapes :
- Le Japon, après la Seconde Guerre mondiale, a été le précurseur de la stratégie qui allait permettre de sortir un bon nombre d'États du sous-développement. Le modèle du développement japonais était basé sur une stratégie d'industrialisation rapide destinée principalement à l'exportation. Ce modèle lui a permis de connaître une croissance économique fulgurante.
- Les NPIA (Nouveaux Pays Industrialisés d'Asie) : après le Japon, dans les années 1950-1980, ce fut au tour des Quatre Dragons (Hong Kong, la Corée du Sud, Singapour et Taïwan), puis des Bébés Tigres (Indonésie, Malaisie, Philippines, Vietnam et Thaïlande), et enfin de la Chine d'émerger à leur tour en s'appuyant sur la méthode de développement à la japonaise. Au départ, chaque pays des Quatre Dragons et des Bébés Tigres s'est mobilisé à conquérir une position dominante dans quelques industries particulières. Singapour est, par exemple, devenue leader mondial des disques durs pour ordinateurs personnels, Hong Kong est devenu leader mondial du jouet électronique, la Corée du Sud celui des téléviseurs et Taïwan, celui des ordinateurs.
- À compter des années 1990, l'Inde se lança, avec succès, dans le mouvement.
- Pour l'instant, des États comme la République du Myanmar (Birmanie), le Laos et le Cambodge qui présentent toujours un réel retard de développement, se trouvent dans des situations éloignées de la croissance économique qui porte les États précédemment cités.
• Un modèle de développement tourné vers l'extérieur
- Une population massive qui sert les économies nationales : cette énorme masse de main-d'œuvre, constitue un formidable aiguillon pour la croissance économique de ces deux régions. La main-d'œuvre y est nombreuse, jeune, mieux formée et moins exigeante que dans les États de la Triade (Amérique du Nord, Europe, Japon).
Ce phénomène intéresse plus particulièrement les entreprises des pays riches de l'Union européenne, de l'Amérique du Nord, entre autres qui délocalisent, depuis une trentaine d'années, une partie de leur production dans ces « pays ateliers ». En revanche, les Quatre Dragons ne sont plus aujourd'hui considérés comme des pays ateliers. Cette première étape de leur développement a été suivie par la création de firmes nationales reconnues dans le monde entier.
- Des IDE (Investissements directs étrangers) vivement encouragés : un vaste dispositif de mesures incitatives (exonérations fiscales, droits de douanes alléchants pour les matières premières, etc.) a été mis en place par les États cités ci-dessus pour attirer les entreprises nationales et étrangères sur leurs territoires.
Doc. 2. Ruines de Tokyo après
le tremblement de terre - dans Le Monde Illustré du 20/10/1923 |
En dépit de l'importante croissance économique qui caractérise cette région, cette dernière est également celle qui a le taux de pauvreté le plus élevé de la Planète. Son décollage économique n'a pas encore permis de répondre aux besoins de sa très nombreuse population.
• Le problème de pauvreté
- Une grande partie de la population ne bénéficie pas des effets de la croissance économique. En revanche, elle a permis à plusieurs pays de cette région d'améliorer fortement leur niveau de vie global et de voir émerger, à l'intérieur de leurs frontières, une classe moyenne nombreuse (au Japon, à Taïwan, à Singapour, en Corée du Sud et les États émergents tels que la Chine et l'Inde), mais elle n'a pas permis, pour le moment, de répondre, dans la totalité, aux besoins vitaux de l'ensemble de la population de la région. Le poids démographique engendre un certain nombre de défis à relever en termes de santé, d'éducation, d'accès au logement, à l'emploi et même l'alimentation. Il faut, en effet, nourrir ces populations, les soigner, les éduquer, les former, leur offrir un toit, un travail, les protéger...
- L'Asie de l'Est tire mieux son épingle du jeu. En 2010, 39 % de la population de l'Asie du Sud et du Sud-Est vivait encore avec moins de 1,25 dollar par jour (contre 16 % en Asie de l'Est). Selon l'Unicef, en 2009, 300 millions d'enfants (soit presque la moitié des enfants de la région) souffraient de sous-nutrition, présentaient des problèmes de santé grave et n'avaient pas un accès régulier à une éducation de base en Asie du Sud. En revanche, en Asie de l'Est, et en grande partie sous l'impulsion de la Chine, le nombre de personnes considérées comme extrêmement pauvres est passé de plus d'1 milliard (77,2 % de la population globale) en 1981 à 284 millions en 2010 (soit 14,3 % de la population globale).
• Des régions surpeuplées où l'équilibre entre populations et ressources est fragile
La très forte concentration spatiale des activités et de la population, avec des zones géographiques marquées par le surpeuplement, posent de véritables problèmes. Une trop forte pression par endroits sur les ressources naturelles qui engendrent des conflits plus ou moins larvés et exercent de graves pressions sur un environnement déjà soumis à des risques naturels importants. C'est le cas, par exemple, des régions telles que le delta du Mékong (Cambodge et Vietnam), l'Ile de Java (Indonésie), certaines campagnes intérieures à fortes densités. L'Inde, quant à elle, est concernée, sur la quasi-totalité de son territoire, par des densités de populations très élevées (325 habitants/km2 en moyenne) avec des pics dans les vallées du Gange (500 habitants/km2 dans l'Uttar Pradesh) ou dans son delta (770 habitants/km2 au Bengale occidental).
• La question du vieillissement de la population dans certains pays
Le Japon, premier État d'Asie à avoir entamé sa transition démographique, connaît maintenant une situation préoccupante. En 2060, le Japon ne comptera plus que 87 millions d'habitants alors qu'il en comptait 128 millions en 2010. Les plus de 65 ans représenteront près de 40 % de la population alors que la population active aura diminué de près de 20 millions de personnes. Ce pays dont l'indice de fécondité était, en 2011 de 1,4 et l'espérance de vie de 86 ans pour les femmes et de 80 ans pour les hommes, devra alors, certainement, faire appel à la main-d'œuvre étrangère pour continuer à faire tourner son économie. De plus, ce vieillissement de population entraînera à la fois des dépenses publiques bien plus lourdes pour financer la sécurité sociale, la retraite et la santé. Les jeunes, eux, beaucoup moins nombreux, verront leurs cotisation sociales alourdies.
S'ils veulent préparer leur avenir, les États d'Asie méridionale et orientale doivent aujourd'hui réfléchir aux stratégies qu'ils doivent mettre en place afin de transformer la croissance économique en développement social ainsi qu'à la manière dont ils pourront rendre ce développement durable et plus respectueux d'un environnement déjà en partie dégradé dans les zones très densément peuplées.
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