Antigone, Sophocle
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« Le monde ne compte plus ses merveilles. Mais l'homme est la merveille des merveilles. » dit le chœur d'Antigone.
Que faut-il retenir de cette œuvre ?
- Ajax
- Antigone
- Électre
- Œdipe roi
- Les Trachiniennes
- Philoctète, -409
- Œdipe à Colone, -401
Sophocle a apporté à la tragédie des modifications substantielles : l'action et la parole de l'acteur acquièrent une place aussi conséquente que celle du chœur (dont il porte le nombre de 12 à 15 choristes), il invente le troisième acteur (tritagoniste) et enrichit le décor des périactes (prismes triangulaires pivotant qui permettent des changements de décor à vue). Il est aussi l'inventeur de la stichomythie : dans le dialogue, un vers répond à un vers.
Ses tragédies, puisant toujours leurs sources dans les récits épiques, développent une psychologie plus approfondie des personnages. Notons qu'il ne fait jamais directement allusion aux réalités de son temps bien qu'il soit un homme politique important, ami de Périclès.
Il ne remporte pas moins de 24 prix dans les concours où se jouent les tragédies de l'époque. Lors de ces concours, organisés par l'État, chaque auteur propose 3 tragédies et un drame satyrique (sorte de tragédie bouffonne) ; Sophocle y affronte son prédécesseur, Eschyle, et son contemporain, Euripide.
Le prologue met aux prises Antigone et sa sœur, Ismène, dont elle réclame le concours pour ensevelir leur frère Polynice à qui Créon refuse les rites funéraires. Ismène lui répond qu' « elle se sent incapable d'agir contre le gré de sa cité ».
La parodos revient sur le combat qui a opposé Polynice à son frère, Etéocle, pour le trône de Thèbes après la mort d'Œdipe :
« Les deux infortunés, issus du même père et de la même mère, qui ont l'un contre l'autre levé leurs lances triomphantes, ont obtenu part égale du trépas qui les a frappés ensemble. »
Créon, nouveau roi de Thèbes, déclare au chœur qu'on ensevelira Etéocle dans un tombeau tandis que « ce Polynice qui n'est rentré d'exil que pour mettre à feu et anéantir le pays de ses pères et les dieux de sa race » sera interdit de tombeau : « J'entends qu'on le laisse là, cadavre sans sépulture, pâture et jouet des oiseaux ou des chiens. »
Sur ces entrefaites, arrive un garde qui annonce à Créon que le corps a été enseveli. On ne sait par qui. Le premier stasimon du chœur est consacré à la gloire de l'ingéniosité de l'homme qui peut toutefois prendre la route du mal comme du bien.
Suivent alors deux agônes (scènes d'affrontement), l'un entre Créon et Antigone, sans concession et pied à pied où la stichomythie trouve sa pleine expression, l'autre entre Créon et Ismène, bien terne en regard du premier.
« Subir la mort, pour moi n'a rien d'intolérable. L'intolérable c'est de laisser pourrir sans tombeau le corps de mon propre frère, oui, c'est cela pour moi, l'intolérable. Mais maintenant ma conscience est en paix. Tu penses que je suis folle, mais le vrai fou, en vérité, c'est celui qui me traite de folle. »
L'acharnement avec lequel chacun agit, Antigone jusqu'à la mort, Créon jusqu'à la haine, dessine une seconde tragédie par-deçà la première, celle d'un roi fou contre une jeune fille folle.
Antigone est emmenée d'où le stasimon sur les malheurs des Labdacides, qui est aussi pour le chœur l'occasion de rappeler que Créon et Antigone en agissant ainsi font chacun preuve d'hybris (démesure).
Le troisième épisode oppose Créon et son fils, Hémon, fiancé d'Antigone. Hémon veut faire entendre raison à son père qui ne lui renvoie que sa jeunesse. Hémon plaide, tout d'abord, en usant d'arguments de citoyen et tente d'infléchir la colère de son père en lui rappelant son amour pour Antigone. La réponse de Créon est violente et sans appel : « Il est d'autres champs à labourer ».
Le stasimon qui suit est donc logiquement une ode au pouvoir de l'amour.
Antigone prend le chœur à témoin de son malheur et de l'injustice de son sort. À quoi le chœur lui répond :
« Respecter les dieux sans doute est piété. Mais qui se charge du pouvoir ne veut pas voir ce pouvoir transgressé. Ta passion n'avait pris conseil que d'elle-même, et ainsi elle t'a perdue. »
Dans la scène qui suit, face à Créon, Antigone explique les raisons de son geste : son frère est un être qu'on ne peut pas remplacer à la différence d'un enfant ou d'un mari.
« La tragédie exprime cette tension entre l'oikos (le foyer) et la cité. » (Pierre Vidal-Naquet)
La pièce s'ouvre sur l'affirmation de l'amour familial qu'éprouve Antigone : « Tu es mon sang, ma soeur, Ismène. »
Mais « l'oikos dont elle est le défenseur démesuré est celui incestueux et monstrueux d'Œdipe et des Labdacides. »
Le chant du chœur suivant donne un catalogue des personnages mythologiques qui ont « dû plier sous le joug » et ont été condamnés à mort en dépit de leurs origines prestigieuses car : « C'est un terrible pouvoir que le pouvoir du destin. »
L'épisode V sonne le réveil des dieux par la bouche du devin Tirésias qui s'adresse en ces termes à Créon : « Comprends cette fois que tu as le pied aujourd'hui sur le tranchant de ton destin. » En effet, Tirésias lui expose que son entêtement à refuser des funérailles à Polynice sera funeste à la cité. Créon s'emporte et refuse de le croire.
Tirésias lui prédit alors : « Va, tu ne verras plus longtemps le soleil achever sa course impatiente, avant d'avoir, en échange d'un mort, fourni toi-même un mort - un mort issu de tes propres entrailles ! »
Le coryphée, inquiet, conseille à Créon de mettre Antigone hors de son cachot et d'élever un tombeau au mort abandonné. Créon cède à ses injonctions. Mais il est trop tard.
Après le chant du chœur qui invoque Dionysos, protecteur de Thèbes, entre un messager qui vient annoncer au chœur le suicide d'Hémon et la mort d'Antigone. Ce n'est qu'à l'entrée de la femme de Créon, Eurydice, que le messager entame son récit pathétique. À Créon qui arrive, portant le corps de son fils dans ses bras, un serviteur annonce que sa femme s'est suicidée à son tour.
Aux lamentations de Créon répondent les derniers vers du coryphée : « Les orgueilleux voient leurs grands mots payés par les grands coups du sort, et ce n'est qu'avec les années qu'ils apprennent à être sages. »
Entre les puissants et les humiliés
À Antigone, fille d'Œdipe, jeune fille solitaire et sans appui, à qui même sa sœur Ismène refuse son aide - s'oppose le nouveau maître de Thèbes, cité victorieuse, qui confère à Créon sa toute puissance.
Entre l'oikos et la polis
Antigone se réclame du droit de l'oikos qui exige d'accomplir les rites funèbres selon la tradition, tandis qu'au nom du droit de la polis qui doit sa cohésion au respect des lois écrites, Créon se veut l'exécutant en chef de la responsabilité du pouvoir. Chacun donne toutefois à ses principes une valeur absolue bien au-delà de la destinée immédiate de Thèbes.
Entre Éthique et Politique
Les deux protagonistes ne veulent pas en effet reconnaître l'ordre opposé. Leur tragique repose sur leur refus d'accepter dans le même mouvement les lois divines et humaines qui s'imposent. Les deux sont coupables d'hybris : Créon ne croit qu'à l'ordre de l'État, auquel Antigone oppose une éthique de la conscience, qui ne répond à aucune loi écrite.
Antigone, pour Créon, représente l'anarchie.
Le mythe d'Antigone a été repris maintes fois au cours des siècles (La Thébaïde de Jean Racine, Antigone d'Hölderlin, ...), notamment par Anouilh en 1942 : « L'Antigone de Sophocle, lue et relue et que je connaissais par cœur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre. Je l'ai réécrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre ».
D'aucuns y voient une glorification de l'ordre établi dans la part belle faite à Créon par Anouilh mais d'autres, bien au contraire, y voient justement un plaidoyer pour l'esprit de révolte.
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