1917-1918 : un dénouement difficile
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Le dénouement de la guerre a lieu en fait dans les deux dernières années et la victoire des alliés s’est jouée de peu dans les derniers mois du conflit.
La lassitude gagne donc les troupes surtout face aux offensives répétitives, sanglantes et inefficaces. Toutes les armées sont concernées (dans une moindre mesure pour les Allemands et les Autrichiens). L'armée russe confrontée à des pertes importantes et à un désordre politique à l'arrière connaît des mutineries considérables en février 1917 (celles-ci ont un rôle essentiel dans le déclenchement de la révolution russe).
L'armée française connaît des mouvements d'indiscipline après l'échec de l'offensive du « chemin des dames » en avril 1917. Cette offensive, voulue une fois de plus décisive au prix de sacrifices très importants, entraîne nombre de régiments et de soldats dans la contestation. Certains soldats sont certes influencés par la pensée révolutionnaire marxiste mais la majorité d'entre eux souhaite seulement arrêter les offensives inutiles et meurtrières. Il n'y a pas eu par exemple d'abandon de poste face à l'ennemi mais plutôt le refus de monter au front. Des désertions ont aussi lieu.
Cette crise dans les armées européennes peut avoir en plein conflit des conséquences considérables. C'est pour cela que l'armée cherche à reprendre rapidement le contrôle. Des mutins (souvent les soldats les plus médaillés ou tirés au hasard « pour l’exemple ») sont fusillés après des procès militaires. En France, c'est le général Pétain, auréolé de son titre de vainqueur de Verdun, qui rétablit la discipline. Il y a 554 condamnations à mort (dont « seulement » 49 exécutions) mais d'un autre côté, les conditions de vie des soldats sont améliorées : fin des offensives inutiles (« j'attends les chars et les Américains » disait Pétain), permissions plus longues et plus nombreuses, amélioration du ravitaillement. Ces mesures parviennent à calmer l’agitation.
Les ouvriers réclament de meilleurs salaires leur permettant de suivre l'inflation. Parallèlement, le pacifisme se développe dans les pays en guerre. A Paris, Georges Clemenceau, devenu président du conseil, se distingue à l’inverse par sa volonté de faire la guerre à tout prix « jusqu’à la victoire ». Il réprime toute manifestation de pacifisme qu’il assimile à du défaitisme.
À partir de février 1917, le Kaiser déclenche « la guerre sous-marine à outrance ». Les sous-marins allemands torpillent ainsi tous les navires de commerce (majoritairement américains) pour les empêcher d'atteindre les côtes anglaises. L'opinion publique américaine déjà favorable au camp de l'entente (France, Grande-Bretagne, Italie) est scandalisée par ces attaques de navires neutres. Une pression est exercée sur le pouvoir américain pour une intervention.
Le président Wilson obtient en conséquence du congrès le 2 avril 1917 que son pays déclare la guerre au Kaiser.
Désormais, les États-Unis font partie de l'entente.
Cette alliance avait fort besoin d'un nouvel allié puisqu'elle a perdu en février 1917 la Russie, entrée en révolution. L'armée russe continuait officiellement la guerre (elle ne l’arrête qu’après la prise du pouvoir par les Bolcheviks en octobre) mais elle est très désorganisée par l'anarchie politique de l'arrière.
Trois offensives sont donc lancées : en Picardie en mars, en Flandre en avril et en Champagne en mai dans le but de prendre Paris. Les Allemands réussissent là où tous avaient échoué depuis trois ans : percer la ligne des tranchées. La capitale est menacée et subit même des tirs d'artillerie (dont ceux de « la grosse Bertha » fameux canon allemand sur rails). Mais l'armée allemande est épuisée et manque de tout (hommes et matériel). De ce fait, elle ne peut exploiter réellement son avancée.
Dans l'été 1918, l'entente lance une contre-offensive qui déborde complètement une armée allemande démoralisée et dépassée numériquement. Les troupes allemandes ne cessent de reculer et leurs alliés font défection (la Bulgarie demande l’armistice en septembre, l’empire Ottoman en octobre, l’Autriche-Hongrie le 3 novembre).
Début novembre, le territoire français est quasiment libéré et les alliés menacent entrer en Allemagne. Une révolution à Berlin précipite les choses. Le Kaiser doit partir en exil. Le nouveau gouvernement demande l'armistice qui est signée le 11 novembre dans un wagon en forêt de Rethondes.
L'année 1917 constitue un tournant : elle voit en
effet des mutineries au front et des
grèves à l'arrière pour la plupart
des pays engagés dans le conflit. Après une
reprise en main parfois sévère, la situation
rentre dans l'ordre. Cette même année, la
Russie quitte le conflit alors que les États-Unis
s'y engagent du côté des alliés.
Les Allemands tentent une dernière offensive au
début de 1918 qui les amènent près de
Paris mais ils manquent d'hommes et de matériel pour
l’exploiter.
La contre-offensive de l'Entente dans l'été
1918 amène la victoire à celle-ci.
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