1814-1848 : La circulation des hommes et des idées politiques sous forme d'écrits, de discours, d'associations parfois secrètes
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- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Comprendre les conséquences du congrès de Vienne sur les peuples d’Europe.
- Les principes du Congrès de Vienne organisent un nouvel ordre politique en Europe, fondé sur le retour au pouvoir des monarchies absolues.
- Les idées nationales et libérales sont diffusées par les œuvres d'intellectuels et d’artistes acquis aux idées de 1789.
- Malgré leur essor, elles ne parviennent pas à triompher lors des Révolutions de 1830 et 1848.
En 1815, le Congrès de Vienne réorganise l’Europe suite à la défaite de Napoléon 1er.
Les monarchies absolues sont rétablies et les frontières des pays sont redessinées en fonction des ambitions territoriales des grandes puissances au mépris des peuples et du principe de souveraineté nationale.
En réaction se développent des mouvements nationaux. Ces mouvements sont portés par des auteurs et artistes romantiques, des penseurs et des organisations secrètes.
Le congrès de Vienne a lieu du 1er novembre au 9 juin 1815, à Vienne, par Metternich, diplomate autrichien de 1808 à 1848.
Ce congrès est la première manifestation d’une nouvelle forme de diplomatie : la diplomatie collective. Tous les monarques d’Europe vainqueurs de Napoléon y sont invités. Au total, 200 délégations royales et 22 ministres et attachés diplomatiques débattent à Vienne de l’avenir de l’Europe après la chute de Napoléon Ier.
L’Acte final du congrès est signé le 9 juin 1815 par l’Autriche, l’Angleterre, la Russie, la France, la Grèce, le Portugal et la Suède. Rédigé en français, langue diplomatique de l'époque, il se compose de trois cents pages.
Les principes à la base de la reconstruction de l’Europe sont :
- le retour de la monarchie absolue ;
- la définition d'une nouvelle carte politique de l’Europe.
Ces principes doivent assurer une paix durable en Europe. Le nouvel ordre politique du congrès de Vienne apparaît très hostile au principe de souveraineté nationale et au droit des peuples à disposer d’eux mêmes.
La carte politique de l’Europe est redessinée :
- Des États italiens sont intégrés à l'Empire d'Autriche.
- La Belgique catholique est intégrée aux Provinces Unies protestantes.
- La France perd des territoires de langue française (Savoie, Belgique) et de langue italienne (Nice).
- Les États allemands sont réunis dans la Confédération Germanique.
- La Prusse et la Russie se partagent la Pologne.
Deux nouvelles alliances, signée le 26 septembre 1815, cimentent l’unité du congrès de Vienne :
- la Quadruple Alliance (Russie, Angleterre, Autriche, Prusse) ;
- la Sainte Alliance (Russie, Autriche et Prusse).
Il s’agit de mettre en œuvre de façon durable les principes du congrès et de se garantir mutuellement contre des insurrections. Ces annonces provoquent l’essor du mouvement des nationalités et du mouvement libéral.
Le principe de souveraineté nationale, diffusé en Europe par la Révolution, se renforce avec la domination française imposée aux peuples conquis par Napoléon.
À partir de 1815, les principes du Congrès de Vienne s’imposent en Europe et créent, en réaction, l’essor du mouvements des nationalités et des idées libérales.
Le mouvement des nationalités
Le mouvement des nationalités oppose l’Europe des princes à l’Europe des peuples.
Il repose sur l’identité nationale.
Ce mouvement conteste l’ordre politique établi par Vienne. Des auteurs (comme Madame de Staël et Victor Hugo) et peintres romantiques deviennent les vecteurs de la diffusion de ces idées.
Le mouvement libéral
Dans le même temps, les libéraux réclament des changements politiques, contestant les principes du congrès de Vienne. Ils revendiquent des Constitutions pour limiter le pouvoir absolu des rois ainsi que des libertés (liberté de la presse, liberté d'opinion, liberté économique). Ils sont acquis aux idées de la Révolution.
Benjamin Constant, ancien opposant politique libéral à Napoléon Ier, élu député en 1818 sous la Restauration, devient le principal défenseur et le théoricien du libéralisme en France.
En 1819, il tient une conférence intitulée De la liberté des Anciens comparée à celle des modernes à l'Athénée de Paris. Il y défend les libertés collectives et individuelles, libertés garanties par la loi :
- pas d’arrestation arbitraire ;
- droit de se déplacer librement sur le territoire ;
- droit de réunion ;
- droit à une représentation nationale ;
- droit de pétition pour influer sur les décisions gouvernementales.
Pour lui, peu importe la nature du pouvoir pourvu que la souveraineté nationale soit respectée. Cependant, elle doit être limitée pour ne pas empêcher les libertés individuelles.
Extrait de la conférence de Benjamin Constant.
Les revendications libérales sont portées par la bourgeoisie et les classes moyennes, désireuses d'accéder aux fonctions et pouvoirs politiques. Les aspirations nationales et libérales se mêlent parfois.
L’insurrection est envisagée comme mode d’action pour éliminer les gouvernements en place et satisfaire les aspirations nationales par des sociétés secrètes. Elles sont secrètes car l’opposition politique est interdite.
Ainsi, en Allemagne une association de jeunes étudiants, Burschenschaft, est fondée en 1815 et s’enracine dans les universités. Cette société commet notamment des attentats contre des ministres.
En 1817, réunis à Wartburg pour célébrer les trois cents ans de la publication des 95 thèses de Luther, ils brûlent des livres jugés anti-allemands.
La société est interdite par Metternich en 1819.
Originaires d'Italie, les membres de la Charbonnerie, les Carbonari, constituent une association secrète très hiérarchisée. Chaque membre jure de garder le secret sur l’association et doit acheter des armes. Les Carbonari préparent des conspirations entre 1814 et 1830.
En 1820, à Naples, ils organisent une insurrection. Le roi prend peur et accorde une constitution, avant de faire intervenir l’armée autrichienne pour les écraser. Cette société est finalement interdite.
La charbonnerie se développe aussi en France, en Espagne et au Portugal.
À partir de 1822, les Charbonniers français préparent une série de conspirations qui échouent. Les conspirateurs sont arrêtés et exécutés.
En 1830, des insurrections éclatent partout en Europe. Toutes les classes sociales y participent pour réclamer davantage de libertés et de droits.
À l'origine de ces insurrections, la promulgation par Charles X de 4 ordonnances qui renforcent son pouvoir et suppriment la liberté de la presse. Au terme de trois jours d’insurrections (Les Trois Glorieuses, les 27, 28 et 29 juillet 1830) Charles X abdique. Louis Philippe devient roi des Français en août 1830 (monarchie constitutionnelle).
Cette révolution est le déclencheur de mouvements sociaux nationaux et politiques :
- La Pologne se révolte contre la domination russe.
- La Belgique se révolte contre la domination des Provinces-Unies.
- Les États italiens et allemands sont aussi touchés par cette vague insurrectionnelle (1830 à 1832).
- Si la Grèce et la Belgique obtiennent leur indépendance, partout ailleurs, la répression s’abat violemment sur les insurgés et anéantit la dynamique révolutionnaire. Cependant, si la Grèce s’émancipe de la tutelle turque, c’est une monarchie absolue qui se met en place et non un régime démocratique.
Le sort politique et territorial de l’Italie est fixé par le congrès de Vienne. L’Italie est morcelée en plusieurs États, de tailles diverses.
Les États italiens sont aussi divers politiquement : on y compte des duchés (Parme, Modène), des royaumes (Piémont Sardaigne, Deux Siciles).
Certains sont dominés et annexés par l’empire d’Autriche (Lombardie-Vénétie) ou soumis à l’Autriche (Duchés de Parme, Modène, Toscane).
Considéré comme le père du Risorgimento (« résurgence » ou « renaissance » de l’Italie), Giuseppe Mazzini (1805-1872) est un révolutionnaire, patriote et républicain.
Membre des Carbonari de 1827 à 1830, il est arrêté et emprisonné pour ses activités par les autorités piémontaises. La police lui laisse le choix entre la résidence surveillée ou l’exil. Il choisit l’exil, d’abord en Suisse, puis à Lyon et enfin à Marseille.
Il analyse les causes de l’échec de ce mouvement (programme incohérent, adhérents non homogènes socialement) et décide de fonder un autre mouvement Giovine Italia (Jeune Italie).
Le 14 août à Marseille et publie un manifeste.
Rédigé en italien, le Manifeste explique le programme de Mazzini. Celui-ci est influencé par les idées de la Révolution française.
Le combat de Jeune Italie doit aboutir à la formation d’une Italie républicaine et unifiée.
La Nation se compose d’hommes libres et égaux (Article 1 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen).
L’unité des États permet de résister aux ambitions des États voisins, dont l’Autriche.
L'objectif du combat est la création d’une République démocratique et sociale. Un République qui rejette le projet fédéraliste.
Pour parvenir à la création de cette république, le peuple doit être éduqué, préparer l'insurrection et être capable de se sacrifier pour la Nation.
Chaque adhérent en fait d’ailleurs le serment à son entrée dans l’association. Ces adhérents sont recrutés parmi la jeunesse italienne et organisent des insurrections en 1833 et en 1834.
Les insurrections sont des échecs et les adhérents sont emprisonnés.
Le Manifeste de Jeune Italie, de Mazzini
En 1834, Jeune Italie intègre une autre organisation, Jeune Europe, également fondée par Mazzini.
En mai 1848, elle est définitivement dissoute et remplacée par l’Association Nationale Italienne.
L’expression « Printemps des peuples » désigne le mouvement révolutionnaire qui se déroule, en Europe, entre février et début juillet 1848.
Des insurrections nationales et libérales simultanées éclatent, partant de nombreux foyers révolutionnaires urbains : Palerme, Copenhague, Paris, Berlin, Vienne, Rome, Budapest, Milan.
Le mouvement se déroule aussi sur fond de crise économique et sociale (chômage, disette, pauvreté du monde ouvrier urbain).
Les acteurs sont multiples : ouvriers, étudiants, petits nobles, bourgeois, artisans et sans emploi. Les femmes font elles aussi partie du mouvement. Celles-ci réclament l’égalité de droits avec les hommes et présentent parfois leur candidature aux élections.
La simultanéité des révolutions s’explique par la circulation des exilés politiques et de leurs idées, publiées dans la presse.
Le Printemps s’explique aussi par le partage des mêmes espoirs : l'aspirations à davantage de libertés, de droits, à l'indépendance nationale.
Les peuples se révoltent contre les gouvernements en place de façon violente.
En France, Louis Philippe est renversé et la IIe République est proclamée par Lamartine à l’Hôtel de Ville de Paris. Les libertés sont restaurées, l’esclavage aboli, le suffrage universel instauré. Lamartine déclare que la France est pacifique, mais soutient les mouvements nationaux d’Europe
En Autriche, Metternich démissionne et fuit la révolution.Les Hongrois et les Tchèques (minorités nationales dominées par l’Autriche) demandent leur indépendance. Venise chasse les Autrichiens et proclame la République.
La Pologne se soulève à nouveau contre la Russie, Rome proclame aussi une République.
Cependant, ces espoirs ne durent pas. La Russie et l’Autriche répriment et écrasent les révolutions. En Autriche l’empereur renforce son pouvoir exécutif et la germanisation des populations de l’empire.
En France, après l’espoir suscité par la IIe République, c’est Louis Napoléon Bonaparte qui remporte la première élection présidentielle (au suffrage universel masculin) et s’appuie sur une Assemblée majoritairement monarchiste. Puis, le 2 décembre 1851, par un coup d’État, il proclame le Second Empire.
Les États allemands et italiens sont contraints d’abandonner leurs projets d’indépendance. Venise capitule devant l’Autriche unie à la Russie. À Rome, l’intervention française met fin à la République.
La solidarité des membres de la Sainte Alliance a permis aux monarchies de se maintenir au pouvoir. Les idées nationales et libérales ne sont pas parvenues à faire aboutir la révolution.
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