Comment communiquer avec lui de façon constructive ?
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Une fiche pratique pour l’aider à mieux communiquer avec vous.
Vous aimeriez communiquer positivement et constructivement avec votre enfant, et ce dans toutes les situations, qu’il s’agisse de la scolarité ou de la vie courante. L’objectif de cette fiche pratique est de vous donner des clés pour une communication réussie.
Vous rencontrez peut-être aussi parfois des problèmes de communication avec votre enfant ou votre adolescent : incompréhension, tensions, conflits, absence de communication… Cette fiche pratique vous apportera également des conseils pour vous aider à résoudre ces difficultés de communication.
L’objectif de cette fiche pratique est de vous donner des clés pour mieux communiquer en famille.
Un cas pratique pour résoudre le problème de communication.
Nos conseils pour l’aider à améliorer la communication avec votre enfant
Parlez vrai
Le meilleur moyen de désamorcer les tensions, c’est d’exprimer ce que l’on ressent et de faire part de ses besoins. Cela demande de sortir du rapport de force – du type « c’est moi qui ai raison » – pour aller vers plus d’authenticité. Tant que vous voulez prouver à l’autre qu’il a tort, vous restez enfermé dans un rapport de force stérile. Si par contre, vous lui faites part authentiquement de votre ressenti, de vos besoins et d’une demande à laquelle il peut répondre, alors vous ouvrez une porte pour sortir du conflit.
Orientez votre regard sur ses capacités et non sur ses déficiences
Plus vous développerez cette posture, plus vous aurez une communication positive et constructive avec votre enfant ! Il vaut toujours mieux l’aider à prendre conscience de ses ressources existantes et de son potentiel, que d’attirer sans cesse son attention sur ce qui ne va pas. Par exemple, au lieu de lui dire « De toute façon, tu as toujours été stressé par les examens », vous pouvez lui dire « Je me rends compte que ce n’est pas facile pour toi, mais je t’ai vu réussir dans des situations difficiles, tu peux tout à fait y arriver ! »
Valorisez-le
Plus votre communication est positive en général, plus les moments de tension seront faciles à gérer. Notre société (souvent très imprégnée de jugements de valeur) n’encourage hélas pas la valorisation. Nous avons plutôt tendance à penser « peut mieux faire » qu’à reconnaître les qualités et les réussites déjà existantes. Et pourtant, valoriser, c’est essentiel ! La valorisation, c’est en quelque sorte le terreau fertile qui permet à l’arbre de pousser et de s’épanouir. On n’a jamais vu un arbre s’épanouir dans le désert ! Quelques exemples de valorisation : « Bravo, c’est vraiment bien que tu aies réussi ! », « Je suis admiratif de ta patience », « Tu es vraiment très débrouillard », « Bravo pour cette initiative », etc.
Evitez les jugements de valeur, formulez des observations
Un jugement de valeur est une condamnation, qui renforce l’enfant dans une mauvaise image de lui-même. « Tu es nul en maths » est un jugement de valeur, une condamnation sans appel. Quand un enfant entend cela, il ne se voit offrir aucune possibilité d’évolution. Il se trouve renforcé dans une mauvaise image de lui-même, où il est dans l’impossibilité totale de progresser en maths. Si par contre, vous lui dites « pour le moment, tu rencontres des difficultés importantes en maths, mais tu peux progresser », vous faites un constat clair de la situation, mais vous n’atteignez pas votre enfant dans son identité. Vous lui laissez au contraire la possibilité d’évoluer et de progresser. Le jugement de valeur atteint l’identité de l’enfant. Il est toujours préférable de permettre à l’enfant de s’identifier à son potentiel (ses capacités, ses qualités) plutôt qu’à ses manquements.
Vérifiez si vous êtes géré ou non par une émotion
Si vous êtes géré par une émotion négative (agressivité, peur, fuite, etc.), votre communication en sera impactée. Avant toute chose, commencez par respirer profondément et recentrez-vous !
Respectez l’espace de chacun
Parfois les problèmes de communication sont liés à un non-respect de l’espace personnel de chacun. Si par exemple, vous exigez de votre enfant qu’il vous raconte chaque soir sa journée, il se peut qu’il trouve cette situation intrusive et refuse peu à peu de se confier, afin de protéger son espace personnel. Préférez plutôt la proximité et l’échange sur la base de questions ouvertes, après vous être assuré d’une disponibilité réelle de part et d’autre.
Evitez les « on »
Pour éviter toute incompréhension, bannissez le « on » de votre langage. « On » est un pronom impersonnel, il est donc important d’utiliser le « je », le « tu » ou le « nous » afin de clarifier les responsabilités. Par exemple, avec les plus jeunes enfants, ne dites pas « on va aller faire les devoirs », dites plutôt « tu vas aller faire tes devoirs ». C’est plus clair et plus impliquant.
Reformulez et faites reformuler
Très régulièrement au cours de la conversation, reformulez ce que vous avez compris. Vous pouvez par exemple commencer votre phrase par « Si je te comprends bien… » Lorsque vous abordez un point important, assurez-vous également d’avoir été bien compris(e) par votre enfant en lui demandant de reformuler : « Qu’as-tu compris de ce que je viens de dire ? » La reformulation permet d’éviter tout quiproquo, n’hésitez donc pas à l’utiliser abondamment.
Veillez au langage non verbal
Votre corps envoie des messages à votre insu. Si vous parlez d’une voix fluette, sans regarder votre interlocuteur dans les yeux, il y a fort à parier que votre message ne sera pas entendu. Si votre voix est menaçante et votre regard noir, il est aussi probable que votre enfant réagisse négativement à votre attitude. Établissez un vrai contact visuel, puis parlez avec une voix bien affirmée. Évitez de croiser les bras, car votre posture traduit alors la fermeture.
Suivez ces étapes pour mieux communiquer
- Observation : Faites part à votre enfant de vos observations, sans jugement de valeur. Décrivez la situation de façon factuelle.
- Sentiment : Vous pouvez faire part de votre sentiment par rapport à la situation. Attention, soyez vigilant, un sentiment traduit un état intérieur. « Je suis triste », « Je suis en colère » sont de véritables sentiments. « Je suis trahi », « Je suis blessé » ne sont pas de véritables sentiments, car ils ne font pas part d’un état intérieur, mais pointent vers une source extérieure et accusent l’autre.
- Besoin : Exprimez votre besoin par rapport à la situation.
- Demande : Formulez une demande. Une véritable demande implique que l’autre a le droit de l’accepter ou de la refuser. Elle commence souvent par « Est-ce que… ? » Il ne s’agit donc pas d’une injonction.
- Terrain commun : Trouvez ensemble un terrain commun, autrement dit, un élément sur lequel vos intérêts se rejoignent.
- Solution / prévention : Trouvez ensemble une solution. Veillez à ne pas imposer la solution, mais à la trouver ensemble, ou mieux encore, à responsabiliser votre enfant pour qu’il propose sa solution. Si nécessaire, faites de la « prévention ».
- Valorisation : Valorisez la solution trouvée.
Notre réponse au cas pratique pour l’aider à communiquer de façon constuctive
Elena était très attristée par l’absence de communication avec son fils Elijah.
Elena a demandé à parler à Elijah, car dans le cas d’une absence de communication, mieux vaut se mettre « autour de la table » une première fois. Ils se sont vus dans le salon au calme. Elle lui a exprimé qu’elle se sentait triste de cette situation (ressenti), qu’elle avait besoin d’échanges plus réguliers (besoin), elle lui a demandé s’il serait partant pour cela (demande), tout en lui assurant qu’elle ne serait pas intrusive. Elijah a répondu oui, mais sans réel enthousiasme.
Depuis, Elena ose davantage lui parler. Surtout, elle a saisi l’importance de le valoriser davantage, ce qu’elle fait régulièrement maintenant.
Elijah a pris davantage confiance en lui et au fil des mois, la communication a repris.