Comment aider votre enfant à mieux se concentrer ?
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Une fiche pratique pour l’aider à mieux se concentrer
La concentration permet de travailler avec efficacité et facilité. On l’associe parfois, à tort, à un effort d’intense attention, qui mobilise toute l’énergie. Un peu à l’image d’un chercheur qui froncerait les sourcils et dont l’esprit serait focalisé de façon excessive sur un point précis, le corps tendu dans un effort pour comprendre… Ce type de concentration existe, mais il n’est ni efficace, ni agréable. Regardez plutôt quelques-uns de nos inventeurs : Newton sous son arbre ou Archimède dans son bain. C’est dans un état de détente qu’ils ont eu leur eurêka ! La véritable concentration, celle qui permet de travailler avec facilité, efficacité et plaisir, correspond à un état de détente intérieure et non à une pression ou une tension. Elle n’est pas consommatrice d’énergie, mais permet au contraire une grande disponibilité d’esprit pour apprendre, découvrir et comprendre.
Votre enfant rencontre peut-être des difficultés de concentration :
- Il a tendance à s’éparpiller et à ne pas tenir en place et vous aimeriez lui donner des conseils pour lui apprendre à canaliser son énergie.
- Il a tendance à « être dans les nuages ». Son esprit vagabonde sans pouvoir se fixer sur un point et vous aimeriez l’aider à recentrer son attention.
L’objectif de cette fiche pratique est de vous donner des clés pour aider votre enfant à se concentrer naturellement.
Un cas pratique pour résoudre les problèmes de concentration
Nos conseils pour l’aider à être plus concentré
Pour aider votre enfant à se concentrer naturellement, il est tout d’abord essentiel de définir un cadre de travail et de vie, qui va l’y aider.
Établissez un lieu fixe, dégagé et propice à la concentration
Autant que possible, privilégiez un bureau dans sa chambre plutôt que la table de la cuisine, par exemple. Assurez-vous que les conditions soient propices à la concentration : calme (pas de télévision, ni de bruit…), place, matériel…
Communiquez des règles de vie claires
Les difficultés de concentration sont parfois dues à un manque de repères. Votre enfant a besoin de repères pour pouvoir se structurer. Voici un exemple de règle de vie que vous pouvez instaurer avec un jeune enfant : « Quand tu rentres à la maison, tu prends ton goûter pendant une demi-heure, puis tu vas dans ta chambre faire tes devoirs, après tu peux jouer jusqu’à l’heure du dîner ». Plus les règles de vie à la maison sont claires, plus il est facile pour votre enfant de se structurer. Il s’agit ensuite de les appliquer sinon les repères restent flous… c’est donc une question d’autorité !
Veillez à ce que votre enfant ait une bonne hygiène de vie
Il est plus facile de se concentrer lorsqu’on est en pleine forme ! Le sommeil joue ici un rôle essentiel. Il faut donc privilégier un rythme de sommeil sain et régulier, ne pas trop le décaler pendant les vacances et bien sûr éviter l’usage tardif du téléphone dans la chambre.
Maintenant que vous avez déterminé un cadre propice à la concentration, voici quelques conseils pratiques pour aider votre enfant. Le niveau de concentration de votre enfant est le reflet de son « calme intérieur ». Dans concentration, il y a « centre ». Se concentrer, c’est donc avoir la capacité d’être au centre de soi-même au lieu de se laisser happer par l’extérieur.
Adaptez le ton et le rythme de votre voix
Si votre enfant est très agité, parlez-lui avec douceur d’une voix posée et lente. Cela l’aidera à ralentir son rythme.
Valorisez-le
Un enfant éparpillé et agité est un enfant « décentré », autrement dit, un enfant qui se projette à l’extérieur. C’est en fait, bien souvent, un enfant en recherche d’attention et de reconnaissance. Il va faire toutes sortes d’activités (parler fort, bouger, interrompre, faire des bêtises…) pour capter l’attention. Ce phénomène traduit, plus en profondeur, un manque de confiance en soi. Plutôt que de réagir à chacune de ses pitreries, il est préférable d’intervenir plus en amont et directement à la source du problème, en lui donnant l’attention positive qu’il recherche. Soyez à l’écoute de sa demande sous-jacente. Vous pensez « Il est pénible à sans cesse se faire remarquer », mais au fond vous sentez qu’il demande votre attention et votre reconnaissance. Rassurez-le sur sa valeur personnelle et ses qualités. Valorisez-le le plus possible pour renforcer sa confiance en lui. Peu à peu, il deviendra conscient de sa valeur et ne cherchera plus la reconnaissance extérieure, de façon compulsive et compensatoire.
Proposez-lui de se relaxer avant de travailler
La relaxation correspond à un état de profonde détente physique et psychologique. Pour aider votre enfant à se relaxer, mettez une musique douce au rythme lent, proposez-lui de s’installer très confortablement (soit assis, soit étendu) et de fermer les yeux. En le guidant d’une voix calme et lente, demandez-lui de respirer profondément : « Prends une grande inspiration et relâche toutes les tensions en expirant ». Ensuite dirigez son attention sur le sommet de sa tête, et guidez-le dans la relaxation, partie du corps après partie du corps, pour amener une détente complète en terminant par les pieds. Quand son corps est bien détendu, demandez-lui d’apprécier ce moment de détente et de sérénité.
Apprenez-lui à s’apaiser par la respiration
Quand votre enfant est agité, demandez-lui de focaliser son attention sur sa respiration. La respiration a un effet apaisant. Vous pouvez enseigner à votre enfant l’exercice de respiration suivant : « Inspire profondément en gonflant le ventre pendant quatre temps (comptez les temps à voix haute pour le guider au début), puis retiens ton air (rétention) pendant quatre temps, expire ensuite doucement pendant quatre temps, puis ne fais rien pendant quatre temps. Recommence plusieurs fois de suite ». Pour faciliter la détente, une musique douce sera la bienvenue.
Proposez-lui des moments pour « décharger » son trop-plein d’énergie
Si votre enfant a une énergie débordante, vous pourrez l’aider à canaliser son énergie en lui proposant des activités pour « décharger ». Vous pouvez lui proposer de faire du sport, de marcher en tapant des pieds, de faire du VTT, de chanter à tue-tête dans la nature… Une fois le trop plein déchargé, votre enfant retrouvera son calme et sa disponibilité d’esprit.
Encouragez-le à se fixer un objectif réalisable
Par exemple, « aujourd’hui, je cherche à maîtriser ce chapitre de mathématiques et ce chapitre d’anglais ».
Conseillez-lui de faire une chose à la fois
S’il a tendance à s’éparpiller, il voudra peut-être faire des allers-retours entre par exemple un exercice de mathématiques et une fiche d’anglais. Encouragez-le à terminer sa première activité avant de commencer la seconde.
Notre réponse au cas pratique pour l’aider à mieux se concentrer
Il est normal pour un enfant de rêver, c’est même très important. C’est quand le rêve devient prépondérant, au point d’empêcher la concentration – comme dans le cas de Kevin – qu’il peut devenir handicapant.
Pour certains enfants « rêveurs », le rêve représente une fuite ou bien un moyen de trouver un espace personnel, qu’ils ne parviennent pas à avoir dans la réalité. Si par exemple, l’environnement de l’enfant est oppressant ou envahissant, le rêve sera un moyen d’échapper à la pression ambiante. Si l’enfant manque d’affirmation personnelle et subit son environnement, il pourra aussi se réfugier dans le rêve.
Dans le cas de Kevin, Laetitia a pris conscience qu’elle avait tendance à exercer une pression importante sur lui : « Vite, dépêche-toi ! », « Mais tu n’as pas encore fini tes devoirs ? », « Quand je reviens, je veux que tu aies terminé ! » Plutôt que de se conformer à ces injonctions, Kevin se réfugiait dans ses rêves. C’était un moyen pour lui d’échapper à la pression de sa mère. La rêverie de Kevin correspondait donc à un cas de « résistance passive ». Aujourd’hui, Laetitia fait attention à moins le presser et à respecter son espace personnel.
Elle le laisse aller à son propre rythme et elle évite de s’énerver quand elle trouve qu’il ne va pas assez vite
De même, elle valorise les moments où il est vraiment « présent ». Elle l’encourage à s’amuser avec ses amis, à réaliser des activités concrètes. Elle valorise ses réalisations.
Depuis, Kevin est beaucoup moins lent et beaucoup plus présent à ce qu’il fait…
et elle, beaucoup plus zen !