Comment savoir si mon enfant est TDAH ou hyperactif ?
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Il est en tête en l’air, n’écoute pas les consignes, perd ses affaires, s’agite sans cesse et parle sans s’arrêter… Est-il hyperactif ? Est-ce un TDAH ? Faut-il s’inquiéter ? Consulter ? N’est-ce qu’un tempérament ? Une simple période de l’enfance ? Ou bien un vrai trouble ? Vers qui faut-il se tourner ? Quelques repères.
Qu’est-ce qu’un TDAH ?
Le trouble déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité, est un trouble du neurodéveloppement, caractérisé par l’association de trois symptômes, dont l’intensité et la manifestation varient selon chaque personne :
- Déficit de l’attention
- Hyperactivité motrice
- Impulsivité
Les causes du TDAH restent, à ce jour, inconnues. Selon les enfants, l’un des symptômes peut prédominer. Le TDAH concerne 5,9% des enfants et 2,8% des adultes. Il semble plus fréquent chez les garçons, mais l’observation est à nuancer. Le trouble est, en effet, probablement sous-estimé chez les filles, moins hyperactives et présentant des troubles de l’attention, plus difficiles à repérer.
Quels sont les symptômes à observer ?
Déficit de l’attention :
L’enfant passe vite d’une activité à l’autre, manque de persévérance, fait des fautes d’étourderie, est facilement distrait par des stimuli extérieur, est lent, il oublie souvent des choses et semble dans la lune…
Impulsivité :
L’enfant agit sans réfléchir, sans attendre les consignes ou évaluer les conséquences de ses actes, il coupe la parole, parle sans arrêt, ne sait pas attendre son tour…
Hyperactivité :
L’enfant est toujours en mouvement, incapable de tenir en place, son activité est désordonnée et peu productive, il tripote des objets et commente à voix haute, il est perçu comme bruyant, perturbateur, voire agressif…
Quand faut-il s’inquiéter ?
Pour pouvoir parler de trouble du neurodéveloppement, et en particulier de TDAH, il faut qu’il ait commencé dans l’enfance (avant 12 ans) et que l’on ait exclu une autre cause au retard (déficit de l’audition par exemple). Il faut surtout que les symptômes observés soient persistants et retentissent sur les apprentissages scolaires, les relations sociales et la qualité de vie de l’enfant.
Autrement dit, un enfant agité ou ayant du mal à se concentrer n’est pas nécessairement porteur de ce trouble ! Selon les tempéraments, les périodes de son développement et les événements, un enfant peut se montrer inattentif ou turbulent. Pour distinguer ce comportement d’un vrai trouble, les parents peuvent se poser quelques questions :
- Ces troubles sont-ils occasionnels ou durables ?
- Mon enfant dort-il assez ?
- Comment se comporte-t-il en groupe et en dehors de la maison ?
- Ses retards dans les acquisitions scolaires sont-ils importants ?
- Est-il régulièrement colérique et gênant pour ses proches ?
- Est-il facilement anxieux et démoralisé ?
C’est seulement lorsque les symptômes durent plus de six mois et retentissent sur la qualité de vie, que l’on peut parler de TDAH. C’est donc l’intensité des comportements, leur fréquence, le prolongement dans le temps des difficultés et leur retentissement sur le quotidien, qui doivent alerter. Pour ne pas laisser s’installer les difficultés scolaires et relationnelles, il faut alors se faire aider.
Comment diagnostiquer mon enfant ?
Le rôle et la difficulté des médecins sont d’identifier avec certitude le cas de TDAH. Ils vont s’appuyer sur l’entourage de l’enfant pour repérer et évaluer les symptômes. Pour confirmer le diagnostic, plusieurs consultations sont nécessaires, auprès du médecin traitant d’abord, puis auprès d’un médecin spécialiste du TDAH (pédiatre, neurologue, psychiatre, neuropsychologue). L’objectif est de distinguer le TDAH d’autres problèmes, en s’appuyant sur un examen clinique complet, l’utilisation de questionnaires pour les parents et les enseignants, une analyse précise et dans la durée des comportements de l’enfant et, si nécessaire, de certains tests psychologiques. Les médecins peuvent aussi chercher la présence d’autres troubles associés au TDAH, à partir d’autres évaluations, comme un bilan orthophonique par exemple. Le bilan permet aussi d’évaluer la sévérité du TDAH, afin de proposer un traitement adapté. Cette prise en charge thérapeutique n’efface pas le trouble, mais diminue son retentissement sur la vie quotidienne. Selon la situation et l’enfant, on pourra mettre en place une guidance parentale, une psychothérapie de l’enfant, un traitement médicamenteux, une adaptation de la scolarité, une rééducation de certains troubles spécifiques.
Plus vite un TDAH est repéré et diagnostiqué, meilleur sera l’accompagnement dans l’enfance et l’adolescence, pour apprendre à diminuer les conséquences difficiles du trouble et redevenir capitaine de son quotidien !